5 décembre 2024
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L’échec du centrisme et la montée de la droite radicale

Le paysage politique mondial traverse une crise sans précédent, marquée par une polarisation croissante et une remise en question du centrism, jadis considéré comme un modèle d’équilibre et de stabilité. L’échec des partis centristes à répondre aux réalités économiques et sociales actuelles a permis à la droite radicale d’occuper le terrain, se nourrissant du mécontentement populaire.

Ce phénomène, observable dans de nombreuses démocraties occidentales, révèle une dynamique politique complexe qui mérite une analyse approfondie pour comprendre l’effritement de l’ordre établi et la montée de forces politiques qui, tout en prétendant incarner un changement, n’en sont que des manifestations régressives.

1. Le centrisme : une voie médiane qui a perdu son utilité

Traditionnellement, le centriste se positionne comme un conciliateur des divergences politiques, un pragmatique capable de maintenir l’équilibre entre les forces opposées. Il incarne une forme de raison modérée, capable de concilier le capitalisme néolibéral et une vision sociale modérée. Les figures emblématiques de ce modèle incluent Bill Clinton et Tony Blair, qui dans les années 1990 semblaient avoir trouvé la recette du succès en associant politique économique libérale et justice sociale.

Cependant, cette approche a largement perdu de sa crédibilité et de son efficacité. Le centriste se trouve désormais déconnecté des préoccupations quotidiennes des citoyens. En raison de son incapacité à résoudre les crises sociales et économiques — comme l’augmentation des inégalités, la précarisation du travail, et le déclin des services publics — il est perçu comme défaillant.

Les partis centristes, plutôt que d’adopter des réformes profondes, ont privilégié des compromis qui n’ont servi qu’à maintenir un statu quo inégalitaire.

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La promesse d'une démocratie équilibrée a été éclipsée par un échec flagrant à adapter le système face aux enjeux contemporains de la mondialisation. 

2. La droite radicale : une réaction populaire au centrisme échoué

L’échec des partis centristes a ouvert un espace politique où la droite radicale a prospéré, alimentée par la colère et le désenchantement des électeurs. Ce phénomène a été particulièrement visible avec l’ascension de leaders populistes tels que Donald Trump, Marine Le Pen, Viktor Orbán et Jair Bolsonaro.

Ces figures ont su capter l’angoisse des classes populaires en dénonçant l’establishment mondialiste et en prônant un retour aux valeurs nationales. Les partis d’extrême droite se sont nourris des fractures sociales et économiques.

En stigmatisant des boucs émissaires tels que les migrants, les minorités ou les institutions supranationales comme l’Union européenne, la droite radicale a donné une voix aux déshérités de la mondialisation. Leur discours populiste, centré sur l’isolement et la peur de l’autre, a permis de créer une opposition simpliste entre « les vrais citoyens » et « les élites corrompues », tout en proposant des solutions souvent régressives et simplistes à des problèmes structurels complexes.

3. La droite radicalisée : une régression dangeureuse

Bien que la droite radicale se présente comme une réponse aux défaillances du système politique traditionnel, elle ne fait que proposer une solution régressive. Plutôt que d’affronter les causes profondes de la crise — la concentration des richesses, l’effritement de la cohésion sociale et la précarisation des populations — elle préfère stigmatiser des groupes vulnérables et exacerber les divisions internes.

Les discours nationalistes, les appels à la fermeture des frontières et la méfiance vis-à-vis des institutions démocratiques ont créé un climat propice à l’ethnocentrisme et au rejet de l’autre, sans jamais s’attaquer aux racines des inégalités. Le danger est que ces partis, tout en proposant un nationalisme de plus en plus marqué, déstabilisent les fondements démocratiques, mettant en péril la tolérance et l’inclusion. Leur stratégie, fondée sur la division et la peur, n’apporte aucune solution à la dégradation du système capitaliste mondial, et contribue même à amplifier les fractures sociales et économiques.

4. L’échec de Kamala Harris : une illustration de l’impuissance du centrisme

La défaite de Kamala Harris lors des élections de 2024 incarne l’échec de l’idéologie centriste dans son incarnation contemporaine. En cherchant à satisfaire à la fois les conservateurs et les progressistes, Harris a échoué à proposer une vision cohérente et radicale face aux défis sociaux et environnementaux.

Ses tentatives de conciliation, comme ses compromis sur l’assurance santé ou le Green New Deal, ont non seulement aliené la gauche progressiste mais renforcé l’image d’un pouvoir prêt à céder aux pressions des puissances conservatrices et des intérêts financiers.

Dans ce contexte, la véritable opposition démocratique, bien qu’oubliée par le système médiatique et électoral, est représentée par des figures comme Jill Stein ou Cornel West, qui incarnent une voie alternative plus fidèle aux idéaux progressistes. Ce constat démontre que le centriste, tout comme le néolibéralisme qu’il défend, est désormais dépassé et incapable de répondre aux aspirations populaires.

5. Le système électoral et la faillite des alternatives : une fausse opposition

Ce qui est particulièrement tragique dans cette dynamique, c’est l’impossibilité pour des alternatives réelles d’émerger dans le cadre du système électoral actuel. Les candidats tiers comme Jill Stein ou Cornel West, qui offrent des perspectives radicales mais inclusives, sont systématiquement marginalisés, leurs voix étouffées par un système médiatique qui favorise une fausse opposition entre deux variantes du même modèle néolibéral.

Ce système électoral verrouillé empêche de véritables transformations, en réduisant le choix politique à une alternative entre le néolibéralisme « progressiste » et un néolibéralisme « totalitaire », incarné par des figures comme Donald Trump.

6. Appel à une réinvention politique radicalement nouvelle

L’échec du centriste et la montée de la droite radicale ne sont que des symptômes d’une crise bien plus profonde du système politique et économique mondial. Le temps des compromis et des demi-mesures est révolu. Il est impératif de penser à des solutions radicales et progressistes qui adressent les causes structurelles des inégalités sociales et économiques. Cela implique de repenser la démocratie en termes de justice sociale, de redistribution des richesses et de rétablissement des principes fondamentaux de l’État de droit.

Seule une réinvention profonde et inclusive de la politique pourra répondre aux défis contemporains sans céder aux sirènes du populisme réactionnaire. Le monde est aujourd’hui confronté à une lutte entre la continuité d’un système néolibéral qui a échoué et une droite radicale qui exacerbe les divisions. L’enjeu est de réinventer une voie démocratique qui puisse restaurer l’unité sociale et garantir un avenir plus juste pour tous, loin des logiques de division et de repli.

Bouzid Amirouche

8 Commentaires

  1. Decidemment, vous delirez a fond la caisse !!!

    Je cite: « 4. L’échec de Kamala Harris : une illustration de l’impuissance du centrisme  »

    La Kamala n’est pas une centriste, du tout !!! C’est une Communiste Radicale et pire IDEOLOGUE !!!

    Au passage, ce sont les « centristes » ou plutot les INDEPENDENTS, constitue’s essentiellement de personnes naturalise’es ou de 1ere generation, et certains groupes defavorise’s, tels les Males Noirs ou d’origine Hispanique – qui ont fait basculer la balance en faveur de Trump. Ce qu’il a subit durant son 1er terme est ce qu’ils subissent de la part des Democrates continuellement, des generations durant durant. Ils vivent de racisme, qu’ils cultivent minucieusement.

    Voici un example d' »analyse » Khorti faites par les journaleux francais: Les Arabes Americains ont punit Kamala de n’avoir pas durci le ton sur Israel

    Mais, c’est du n’importe quoi !!! Certes ils s’expriment en defense des Palestiniens, et ils ne sont les seuls… Mais, s’expriment aussi CONTRE l’EMPRISONNEMENT DE LEURS VIES et CULTURES dans l’ISLAMISME – Lequel ont tous subit a un certain moment… pour beaucoup, c’est ce qui les a fait quitter leurs pays !!! Et c’est justement le mal que subissent les Palestiniens depuis 75 ans !!! et c’est facture’ aux civils et aux Musulmans qui veulent de cette religion dans leur vie comme objet et non comme instrument politique. La Moyenne Arabe aux USA, est tres tres eduque’e et professionnelle.

    Tandis que les democrates font du lip service, les Republicains sont plutot sont REALISTES. Relatif au sort des Palrestiniens, la REALITE’ s’est avere’e avec l’escalation des manoeuvres du Hamas et Hozbollah.

    • Les Arabes Americains, comme tant d’autres, veulent des Pays ancestraux ou d’origine FONCTIONNELS, avec lesquels ils peuvent travailler, entreprendre, etc. Et par pays, il NE s’AGIT PAS DE REGIMES ou ADMINISTRATIONS, mais des PARTENAIRES CIVILES !!! Les gouvernements peuvent aider en nettoyant la route, preparant le cafe’, etc. des AUXILLIARES, accessoires ou je ne sais quoi. DES SERVITEURS -A BONICHERIE !!!

  2. Que de mots:
    Capitalisme, communisme, gauche, droite, socialiste, sociaux démocrates, centrismes ….
    Je ne mets pas en cause certaines analyses de certains-es intervenants-es qui sont pour la plupart justes, ou du moins apportent un petit éclairage ,…..
    Mais de mon côté, concernant Kamala Harris (comme au temps de Hillary Clinton) je n’ai jamais cru à sa victoire. Pour moi l’Occident dans son ensemble (surtout l’Europe de l’Ouest à quelques petites, petites, vraiment petites exceptions et les USA, ne voteront jamais pour une femme . D’ailleurs en France le Rassemblement National avec Marine Le Pen ne m’a jamais inquiété, justement parce qu’elle est femme. Par contre il faut réellement s’inquiéter le jour où ce Parti sera représenter à la Présidentielle par un homme. C’est mon constat. L’homme (mâle) et certaines femmes éduquées religieusement n’accepteront jamais  » d’êtres gouvernés-es  » par une femme. Maintenant les autres considérations politiques, économiques , sociales et stratégiques jouent certes un rôle important , mais pas quand une des candidats et femmes. D’ailleurs nous aux temps et aux siècles de la technologie, donc c’est ceux et celles qui détiennent à la fois la solution et le pouvoir. Nous sommes  » formatés -es). C’est le combat des genres et de défense en premier lieu des avantages personnels de genre.

    • Je cite: »Pour moi l’Occident dans son ensemble (surtout l’Europe de l’Ouest à quelques petites, petites, vraiment petites exceptions et les USA, ne voteront jamais pour une femme. »

      Il y a biensur de quoi developer des volumes, pas seulement des chapitres et des livres, mais je resumerai en ceci:

      En effet les Americains ne votent pas pour le Sexe d’une personne, mais SES COMPETANCES. Et les Femmes Americaines, a des exceptions biensur, et la culture en general – votent pour les competances au travail et non au lit. La Presidence est un JOB et les femmes sont les 1eres a vous le dire. Comme les femmes Kabyles. Leur seule question relative a un jeune homme est: Dhachouth ? Qu’est-ce qu’il est? qu’est-ce qu’il fait?

  3. Au-delà de toutes les analyses, il me semble que l’erreur fondamentales du Democratic Party a été, au départ, de soutenir un deuxième mandat de Biden. Il fallait dès le départ convaincre ce dernier de ne pas briguer un deuxième mandat, compte tenu de son âge avancé et de son état de santé, et laisser la voie libre à des candidats potentiels qui s’affronteront à travers des primaires comme il est de coutume. Deuxième erreur, le retrait tardif et à la hussarde de Biden et son remplacement par la presque inconnue, bien que vice présidente, Kamala Harris à à peine 3 mois du scrutin, sans véritable programme de campagne et pour faire face à un extra-terrestre de la politique américaine. Un véritable rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage. Un personnage hors normes que TOUS les Américains, à l’exception des wokistes, ADORENT et soutiennent malgré ses frasques. Tout le cérémonial du 22 août 2024 (clôture de la convention nationale du parti) n’était qu’un mirage qui n’aura vécu que ce que vivent les roses. Troisième erreur, le choix du colistier de Kamala Harris (Tim Walz). Le gouverneur du Minnesota n’a pas apporté et ne pouvait pas apporter la plus-value qui était vitale au ticket démocrate (J.D. Vance non plus n’a pas apporté grand chose au ticket républicain mais à la différence que Trump n’en avait pas vraiment grand besoin). M. Benyounes dit que l’Occident en général et les USA en particulier ne sont pas encore prêts à voter pour une femme. Personnellement, je ne le pense pas. Il y a plein d’exemples en Europe qui prouvent le contraire. Quant à Hillary Clinton, je pense que son problème est tout autre. Elle traîne trop de casseroles et n’est pas du tout aimée (pour utiliser un euphémisme) par beaucoup d’Américains et surtout Américaines. Quatrième erreur, opposer une candidate démocrate (Hillary Clinton puis Kamala Harris) à Trump. En trois élections, la seule fois où Trump a été battu c’est quand il avait face à lui un candidat (Joe Biden) et non une candidate. C’est un peu tard mais c’était l’erreur qu’il ne fallait pas faire par les démocrates.
    PS: Bien entendu, c’est toujours plus facile de faire des analyses savantes après les faits.

    • Je suis d’accord avec presque tout. Cependant, vous semblez dire que ce n’est pas les Republicains qui ont guaggne’ mais les Democrates qui ont perdu. Pas avec un tel ecart tout de meme. Il ne s’agit pas seulement d’un passage, aux marges de l’erreur comme aiment le dire certains, mais une victoire ecrasante !

      Avec le Senat comme cerise sur le gateau – c’est ce qu’on peut appeler UN MANDAT ! c.a.d. un reglement de compte avec la machine infernale qu’est l’administration Federale ! La degonffler. C’est des batons dans les roues, trop lourds a porter.

      Ils auraient eut de mailleures chances avec le Gavin Newsum, de californie.

      Si l’Amerique n’existait pas, elle serait a creer !

      • @Maganus
        Je ne remets pas du tout en cause la victoire éclatante de Trump et par ricochet des Républicains. Selon moi, en commettant, entre autres, les quatre erreurs que j’ai citées, les Démocrates ont contribué à leur propre débâcle face à l’ovni Trump. N’oublions pas qu’en trois courses à la présidence, c’est la première fois que Trump remporte le vote populaire (un peu plus de 4 millions de voix de plus que la candidate démocrate). En 2016, bien que gagnant, Trump avait eu près de 3 millions de voix de moins que la candidate démocrate (Hillary Clinton). C’est dire l’ampleur de la débâcle 2024 des Démocrates. Un véritable raz-de-marée/tsunami (Présidence, Sénat et Chambre des représentants).

        • On dit la meme chose ! « …(un peu plus de 4 millions de voix de plus que la candidate démocrate)  »

          Le message n’est pas dirige’ vers les Dems, genre « vous n’avez rien delivre’, etc.) mais pour trump « nettoies le swamp !!! » – Ce qu’il a annonce’ comme 1eres actions, au nombre de 10 !!! Esperons va nettoyer les Courts de justice !!!

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