Leïla Aslaoui, membre de la Cour constitutionnelle, a été nommée présidente de cette institution de mascarade.
Cette dame est l’exemple même de la compromission avec un Etat violent à l’égard de laquelle on ne peut prononcer le moindre mot sans une accusation d’irrespect et de manque de dignité.
Elle avait déjà été de longue date honorée par des postes publics prestigieux dans leur intitulé. Elle assume ainsi par solidarité toutes les doctrines et décisions du régime qui a détruit notre pays et fait tellement souffrir par la terreur.
Leïla Aslaoui est une femme, écrivaine, ancienne magistrate, veuve d’un mari assassiné par des terroristes et maintenant présidente de la plus haute cour des institutions. Reprenons ces points un à un.
La belle affaire qu’elle soit une femme. On pourrait nous rétorquer à ce sujet qu’elle avait été une grande combattante contre l’horreur islamiste. Elle avait écrit des livres militants comme celui, très explicite dans son titre, Sans Voiles, sans remords en 2012.
Rappelons à cette militante des droits de la femme qu’elle avait occupé en 1994 le poste de secrétaire d’Etat chargée de la solidarité nationale et de la famille. C’était dix ans après la publication du code de la famille en 1984. Elle avait eu le temps de le lire et elle sait lire.
Protectrice des droits des femmes et solidaire d’un gouvernement qui l’avait rédigé et promulgué, elle n’a jamais été consciente que c’est un texte de la plus grande barbarie, d’humiliation et d’esclavagisme envers les femmes. On a dû lui cacher ce texte pour la raison qu’elle est une femme.
Passons maintenant à son statut d’écrivaine. Elle n’est pas au courant qu’une intellectuelle est beaucoup plus responsable que d’autres par la caution accordée à un régime autoritaire et brutal ? Céline, le plus détestable écrivain pro-nazi et antisémite, lui aussi était un très grand intellectuel et mon amour pour la littérature m’interdit de hiérarchiser les talents, tout au moins les laisser dans mon for intérieur.
Madame Aslaoui avait été magistrate. Sa participation à une justice des plus horribles qui est toujours l’un des bras armées des dictatures en fait une coupable sans appel.
Et si le silence et la compromission étaient imposés par la crainte de représailles, elle avait une échappatoire possible d’honneur et de dignité, celle de la démission. On peut tout accuser du régime cryptomilitaire mais je n’ai jamais entendu parler de poursuites pour cause de démission.
Mais pas du tout, madame Aslaoui n’a non seulement pas été menacée mais a été des plus zélées pour participer au premier rang aux jugements liberticides. Entre autres exploits, la condamnation de militants berbéristes en 1981.
Ils ont exprimé et assumé leurs opinions et, en dehors de toute violence, ils sont dans la liberté d’expression et de pensée. Mais pour Mme la juge Aslaoui, une opinion est un acte de subversion, d’atteinte à l’honneur, à l’intégrité et à la sécurité de l’état. C’est que notre juge a une haute considération de sa mission de protection du pays et des citoyens.
Enfin, elle a été un membre actif de la haute Cour. Par ses compétences et son travail acharné, elle en est maintenant la présidence. La compétence et le travail acharné ont pour définition du dictionnaire du pouvoir autoritaire la compromission.
Elle va enfin avoir de la hauteur, la plus haute marche à partir de laquelle on voit et perçoit plus clairement les choses. Elle pourra constater avec la vigilance et la probité des magistrats combien la constitution algérienne est la garante des libertés fondamentales et de la bonne surveillance des élections, dans leur tenue comme dans leurs résultats. Elle sera ainsi la gardienne de tous les droits inscrits dans la constitution.
On lui pardonne ne pas avoir fait ce constat dans son rôle précédent de membre du conseil constitutionnel, elle n’avait pas accès aux dossiers par sa fonction subalterne.
Elle invalidera juridiquement tous les manquements judiciaires et administratifs aux libertés de la presse, des femmes, des écrivains, des syndicats, des intellectuels et de tout ce que son parcours témoigne de sa grande lutte pour une Algérie démocratique, fraternelle, juste et de je ne sais plus quoi.
L’Algérie peut dormir tranquille, avec Madame Aslaoui les citoyens sont couverts par le droit d’une démocratie.
Boumediene Sid Lakhdar
Bonjour Monsieur Sid-Lakhdar. Naturellement je n’ai rien compris au juste ce que l’on repproche à Madame ASLAOUI. sans doute trop cartésien ? ignorant, oublieux ? pas très au fait de la chose politique ou du parcours de cette Dame ? pas bien connaître cette Dame et ses « accointances » avec le pouvoir ? qui mérité aujourd’hui d’être jetée en pâture, aux gémonies elle qui a trébuché des années durant ! Croyez-vous que j’adhère à la voyoucratie régnante et pregnante en Algérie ? Au non cher ami, jamais au grand jamais moi et tant d’autres encore qui souffrons de cette inexorable descente aux enfers que je supporte depuis 1965 ! mais c’est ma vie, mon hisgtoire et je ne vais pas m’aventurer sur ce terrain si tortueux, dur parfois tragique au risque de me faire retoquer et me faire passer pour un suppot de ce pouvoir mafieux. Mais attaquer aussi frontalement et si brutalement une femme politique de cette trempe – c’est comme si vous êtes en train de clouer au pilori – le siège n° 5 qu’vait occupé Assia Djebbar dans l’Académie Française – ! Allez-vous dire d’elle qu’elle est une collabo du Hisb França ? Et pourtant lors de son décès, elle à choisi d’être enterrée dans sa ville natale Cherchell en Algérie, oui Monsieur en Algérie, cette Algérie qu’elle aimait tant.
Extrait de son discoursd’intronisation : L’Afrique du Nord, du temps de l’Empire français […] a subi un siècle et demi durant dépossession de ses richesses naturelles, déstructuration de ses assises sociales, et pour l’Algérie, exclusion dans l’enseignement de ses deux langues identitaires, le berbère séculaire, et la langue arabe dont la qualité poétique ne pouvait alors, pour [elle], être perçue que dans les versets coraniques qui [lui] restent chers. […]. Le colonialisme vécu au jour le jour par [ses] ancêtres a été une immense plaie ! Une plaie dont certains ont récemment rouvert la mémoire, trop légèrement et par calcul électoraliste [38] ».
Puis elle poursuit :
« Il serait utile de rappeler que, dans mon enfance, en Algérie coloniale (on me disait alors “Française musulmane”) alors que l’on nous enseignait “nos ancêtres les Gaulois”, à cette époque justement des Gaulois, l’Afrique du Nord, ma terre ancestrale avait déjà une littérature écrite de haute qualité. […] Après 711 et jusqu’à la chute de Grenade en 1492, l’arabe des Andalous produisit des chefs-d’œuvre dont les auteurs, Ibn Battouta le voyageur, né à Tanger ; Ibn Rochd le philosophe commentant Aristote […], enfin le plus grand mystique de l’Occident musulman, Ibn Arabi […] [39] ».
Enfin, Assia Djebar évoque la mémoire de son père :
« Je n’ai fait après tout que prolonger l’activité de mon père qui, instituteur dans les années trente, en pleine montagne algérienne, seul dans une école où ne parvenait même pas la route, scolarisait en français des garçonnets, il y ajoutait des cours d’adultes pour des montagnards de son âge auxquels il assurait une formation accélérée en français, les préparant ainsi à de petits métiers d’administration pour que leur famille ait des ressources régulières [40] ».
Avant de conclure :
« Je ne peux m’empêcher, pour conclure, de me tourner vers François Rabelais […]. Dans sa lettre de Gargantua à Pantagruel, en 1532, c’est-à-dire un siècle avant la création de l’Académie par le cardinal de Richelieu, était déjà donné le conseil d’apprendre “premièrement le grec, deuxièmement le latin, puis l’hébreu […] et l’arabe pareillement. […] j’imagine qu’en ce moment […] François Rabelais dialogue dans l’Empyrée avec Avicenne, tandis que je souris, ici, au Doyen Vedel auquel grâce à vous, aujourd’hui, je succède [41]” ».
Je cite Assia Djebar parce que c’est une femme algérienne qui a su se battre et affronter les démons de la terre, cette mère courage qui ne s’est jamais départie de sa terre natale à laquelle elle était visceralement attachée et c’est tellement beau quant une femme algérienne sort la tête de l’eau, se bat, gagne et fait valoir ses idées à la Fatcha des hommes comme ont le dit chez nous, chez moi dans ma très chère Casbah ! Cependant et je vous le concède cher Ami Lakhdar : aucun rapport entre les deux femmes si ce n’est un COMBAT mais que voulez-vous, j’admire Madame ASLAOUI parcqu’elle incarne à sa façon cette très belle image de la femme algérienne battante, tout comme Djamila Boupacha, Djamila Bouhired, Hassiba Ben Bouali, Gisèle Halimi, Raymonde Peschard, l’épouse de Fernand Yveton et tant d’autres femmes encore… Vous le savez autant que moi mon cher ami : que parfois il nous arrive de conserver en notre coeur, tout notre amour, notre rancoeur, nos joies, nos peurs, nos larmes, notre vengeance et même notre stratégie pour mieux faire face aux défis qui nous oppressent car le coeur le ment jamais. Vous avez raison : elle faisait partie de ce pouvoir, sans doute a t-elle pris des décisions hors normes, mais de mon point de vue : cela n’altère en rien son engagement pour une Algérie libre, démocratique et ouverte au monde ! Que savez-vous de la mission que vient de lui confier Tebboune ? n’avez-vous pas pensé que c’est sans doute une louve que l’on a fait entrer dans la bergerie ? pas grand chose ! tout comme moi hormis bien sûr ce prestigieux poste. Un peu de sagesse, et un peu de recul ne peuvent nuire.
Revenons cependant en quelques lignes sur son parcours que vous descendez en flêche car voilà ce qu’elle disait toujours dans son billet du 6 avril 2019 :
« De ces vingt années de règne bouteflikien, je garderai l’image de Yazid Zerhouni qui a sur la conscience (si tant est qu’il en ait une) toutes ses opérations de répression contre les mouvements citoyens dont une qui s’était terminée par 126 jeunes gens tués en Kabylie par les forces de sécurité sur ordre de Zerhouni. Lui qui avait osé adresser un questionnaire aux citoyens(nnes) qui ne s’étaient pas rendus aux urnes pour les législatives ! Lui qui a cassé avec férocité via ses policiers des journalistes et des ex-ministres (feu Abdelhak Bererhi, Anissa Benameur et moi-même) le soir du 8 avril 2004 à la place du 1er- Mai.
Sous le règne de Bouteflika, ils ont tout fait et tout osé. Et il faut remercier le ciel que Zerhouni Yazid n’ait pas été ministre de l’Intérieur durant les marches du vendredi car il aurait tout fait pour que ça dérape et pour que le sang coule. C’est dans ses gênes d’ancien tortionnaire. Bedoui n’avait pas mieux fait lorsqu’il avait donné l’ordre de bastonner les médecins-résidents. Sous le règne de Bouteflika, n’oublions jamais que nous avons tout entendu avec les courtisans de Bouteflika :
– «Je suis le plus grand ‘‘chiat’’
(brosseur) ;
– «c’est Dieu qui nous a envoyé Bouteflika» ;
– «même dans la tombe nous voterons pour lui» ;
– «qu’importe l’absence de motricité, ce n’est pas avec ses jambes qu’il gouverne.
Katia Bengana et tant d’autres femmes encore peuvent aujourd’hui enfin reposer en paix
Belle journée à vous mon cher Ami Lakhdar.
À l’auteur de cet article: où étiez vous quand cette dame sur qui vous crachez dessus a pris ses responsabilités face aux barbares musulmans en Algérie? En France, UK, somewhere except Dezedie. Vous n’êtes pas obligé de répondre, j’ai la réponse. Quelle honte !
Raté !
J’étais en Algérie pour militer dans un parti politique.
Dans un court moment de retour à Paris, ses amis les généraux m’ont envoyé la police et une invitation à prendre un thé avec un jugé d’instruction.
Alors, vous comprenez que cette dame, je ne pleurerai pas sur son malheur.
Où était madame la magistrate du conseil constitutionnel pour rappeler mes droits constitutionnels de libre expression ?
Une convocation par la police pour un tout petit article sur El Watan. Trente ans d’exil, la plainte n’est pas annulée.
Où était madame la juge et ses amis ? Et vous ? Je ne me souviens pas trop de votre nom lors de notre combat pour la démocratie.
Pour ses malheurs, qu’elle s’adresse au code de la famille islamiste qu’elle a soutenu dans le gouvernement avec ses amis qui ont créé les islamistes avant que leurs montres ne se retournent contre eux.
C’est simple, le convoquer par la police.