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L’énigme de la Chambre 50, l’amour, le cinéma et le mystère de l’hôtel El Mountazah

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Séraïdi – Avril 2025. Sur les hauteurs d’Annaba, là où les pins se mêlent aux nuages et où l’odeur du jasmin se confond avec celle de la mer, se dresse un lieu presque irréel : l’Hôtel El Mountazah. Là-bas, le temps s’arrête, les souvenirs se réveillent… et les légendes murmurent entre les murs.

Au bout d’un couloir boisé, une porte anodine, la chambre 50, attire les regards curieux. Mais pour ceux qui savent, elle est bien plus qu’une chambre : c’est un lieu de mémoire, un décor sacré, un fragment de pellicule figé dans l’éternité.

C’est ici que fut tournée, en 1972, une partie du film culte Les Vacances de l’inspecteur Tahar (عطلة المفتش الطاهر), réalisé par Moussa Haddad. Dans ce chef-d’œuvre du cinéma algérien, le mythique Hadj Abderrahmane, dans le rôle de l’inspecteur Tahar, partageait l’écran avec Yahia Ben Mabrouk, alias l’Apprenti Boualem. Ensemble, ils formaient un duo irrésistible, tendre et burlesque, dont les répliques résonnent encore dans les mémoires populaires.

Le film débute par une invitation : celle de Mama Traki, héroïne populaire tunisienne, qui convie nos deux enquêteurs à passer leurs vacances à Tunis. Mais avant de quitter Alger, ils font halte à Séraïdi, dans le cadre enchanteur de l’hôtel El Mountazah. C’est là que commence l’énigme : une femme arrive, accompagnée d’un homme. Il prétend être son mari, mais ne ressemble en rien à celui des photos… Une affaire étrange, qui se déplie entre malentendus et filatures absurdes, jusqu’aux ruelles brûlantes de Tunis, où les attend une nouvelle vérité.

Depuis ce tournage, la chambre 50 n’est plus tout à fait une chambre. Elle est devenue un sanctuaire. Une plaque rend hommage à Hadj Abderrahmane, et les visiteurs, nombreux, y entrent en silence. Certains affirment y avoir vu des silhouettes dans les miroirs. D’autres jurent avoir entendu, dans le silence nocturne, une voix rauque et tendre chuchoter :

« Abqa ʿala khir ya ʿaqli… » (« Reste en paix, ô ma raison… »)

Une phrase que l’inspecteur répétait souvent, comme un adieu à la logique dans un monde de fous.

Et dans cette Algérie qui lit aujourd’hui L’Énigme de la chambre 622 de Joël Dicker, une autre énigme s’impose, plus intime, plus locale, plus tendre :

Tout Algérien qui visite l’hôtel El Mountazah a dans le cœur l’énigme de la chambre 50.

Ce n’est pas une enquête policière qu’on y mène. C’est une chasse aux souvenirs. Une recherche d’ombres, de sourires d’enfance, d’un éclat de rire filmé un été. On n’y entre pas comme on entre dans une chambre d’hôtel. On y entre comme on pousse la porte d’un vieux rêve.

Et parfois, à la lueur d’une lampe d’appoint ou d’un rayon de lune, on croit voir l’inspecteur lui-même s’asseoir au bord du lit, l’air songeur, puis sourire, une dernière fois, comme s’il nous disait encore :

« Abqa ʿala khir ya ʿaqli… »

Djamal Guettala

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