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Les actes du colloque d’Akfadou sur les assises de la Soummam en librairie

Publiés aux Éditions El Ibriz

Les actes du colloque d’Akfadou sur les assises de la Soummam en librairie

Les actes du colloque sur le congrès de la Soummam qui a eu lieu en août 2016 à Akfadou sont enfin colligés dans un ouvrage publié par El Ibriz Editions. Nous publions ci-dessous la présentation et le rapport introductif du colloque rédigés par Tahar Khalfoune. 

Présentation

En partenariat avec l’Assemblée de wilaya de Bejaia, le Forsem de Lyon (Forum de Solidarité Euro-Méditerranéenne) et l’association Med Action d’Akbou, la Commune d’Akfadou a organisé un colloque avec la participation de chercheurs en histoire, de témoins, d’acteurs qui ont pris part au Congrès de la Soummam le 20 août 1956. Ce colloque s’est tenu les 25 et 26 août 2016 à Tiniri à Akfadou. Cette heureuse rencontre est née d’une initiative citoyenne : Ardjoune Omar, Zenadji Yazid et Mehenni Haddadou, Maire de la Commune, ont sollicité mon concours au cours de l’été 2015 pour l’organisation d’un colloque sur le Congrès de la Soummam. J’ai accueilli avec enthousiasme leur proposition en prenant le soin de leur préciser que je ne suis pas historien, mais je me suis engagé auprès d’eux à prendre langue avec certains historiens en France susceptibles d’être intéressés par ce thème. Projet qui s’est concrétisé un an plus tard dans un contexte remarquable et devant une assistance nombreuse et passionnée.

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Rappelons sommairement qu’Akfadou est une commune de la wilaya de Vgayet (Bejaia), fixée sur un massif montagneux culminant entre 800 et 1 700 mètres d’altitude. Privés d’école tout au long de la colonisation et ce jusqu’à 1964, « Le douar Ikedjane qui compte 15 000 habitants n’a pas une seule classe »,[1] soulignait Albert Camus en 1939. Douar que recouvrent aujourd’hui les deux communes d’Akfadou et Tifra suite au découpage administratif de 1984, composées respectivement de 14 et 25 villages. Oubliés de l’histoire officielle, les habitants de cette municipalité pendant la guerre de libération avaient pourtant accompli un rôle d’autant plus décisif que cette agglomération fut déclarée par les autorités coloniales zone interdite. Qui plus est, ce massif forestier fut le siège du quartier général de la wilaya III sous le commandement du colonel Amirouche. Akfadou, pourrait-on dire, n’est pas une commune, mais de l’histoire.

Le congrès de la Soummam est un moment historique majeur et fondateur de l’Algérie en guerre et dont les concepteurs ont su et pu mettre en place, en dépit du quadrillage très serré du territoire par l’armée coloniale, des structures cohérentes, et dégager une perspective politique prémonitoire, au regard de la crise politique qui continue d’affecter le pays. Ses résolutions ont posé, notamment et sans ambiguïté le principe de la primauté du politique sur le militaire. Soixante ans plus tard, ce principe conserve encore une validité politique certaine. Sa remise en cause à la réunion du Conseil National de la Révolution Algérienne (CNRA) du Caire le 20 août 1957 a entraîné illico la militarisation des instances dirigeantes pendant la guerre et celle de tout le pays après l’indépendance. Depuis l’inversion des principes soummamiens du politique et du militaire, l’on ne se considère légitime que si l’on a la force militaire et non le droit avec soi et c’est la force qui tient lieu de droit.

Pourtant, cet événement d’importance à plus d’un titre demeure depuis des décennies un terrain scientifique laissé en jachère puisque aucune recherche sui generis ne lui a été a priori consacrée par l’université algérienne, alors qu’il mérite bien d’être exploré pour plus d’une raison. Incontestablement, il y a d’abord un besoin d’histoire que la société n’a cessé d’exprimer sur la séquence précise de la guerre d’indépendance qui n’a pas encore livré tous ses secrets quand bien même le pays entretient un rapport très problématique avec son histoire. L’historien Mohamed Harbi disait très justement que « l’histoire est l’enfer et le paradis des Algériens ».

Ensuite, il s’agit de comprendre comment dans ce contexte difficile des premières années de la guerre marquée par l’absence aussi bien d’une organisation armée structurée et concertée que d’une vision et d’une stratégie politiques, les concepteurs de ce congrès ont-ils réussi à mettre en place, d’un côté, les structures cohérentes destinées à soutenir la dynamique populaire. Et, de l’autre, à dégager une stratégie politique contractuelle et inclusive de libération du pays dépassant ainsi l’étroitesse des cadres politiques partisans traditionnels en donnant corps au mouvement national par l’intégration de nombreux cadres politiques issus d’horizons politiques divers (centralistes, PCA, ûlama, UDMA…).

Enfin, parce qu’il a été traversé par des luttes internes, ce congrès fait pleinement partie d’une histoire et d’une mémoire conflictuelles, mais partagées avec la France. Tout regard sur l’histoire coloniale de l’Algérie est aussi un regard sur l’histoire de la France. Il y a donc un enjeu scientifique de premier ordre à analyser, et à comprendre les raisons de ces crispations.

De telles perspectives peuvent, à elles seules, libérer un champ de recherche fécond au regard des pistes de travail qu’il est susceptible d’ouvrir. Pour toutes ces raisons, nous avons estimé opportun – et la précision est de taille – d’associer des historiens et chercheurs algériens et français pour éclairer, grâce à leurs regards croisés, un débat souvent passionnel, mais dont l’intérêt n’est point à démontrer. Malgré un passé commun encore traumatisant de part et d’autre de la Méditerranée, nous sommes convaincus qu’il existe entre l’Algérie et la France plus qu’une proximité géographique ; des liens humains, historiques, linguistiques et culturels, rapprochent en vérité les deux pays plus qu’ils ne les éloignent.

Précisons que ce colloque se veut une rencontre de chercheurs, de témoins et d’acteurs au-dessus de toute autre considération, hormis celle d’éclairer un débat qui ne manque pas de points aveugles. Ces deux journées d’étude obéissent strictement à des considérations d’ordre historique. L’objectif étant de contribuer à une meilleure connaissance du contexte politique et militaire, des objectifs, des dissensions internes et des limites de ces assises, grâce aux réflexions des intervenants et aux échanges avec le public.

Pour la plus grande commodité des lecteurs et la satisfaction légitime de la curiosité d’un large public sur cette rencontre historique ayant réuni la majorité des dirigeants de la révolution autour d’un événement qui reste encore relativement peu connu, mais qui revêt à plus d’un titre un caractère d’actualité, nous avons voulu faire œuvre utile en rassemblant les actes de ce colloque dans un livre dont la publication aux Éditions El-Ibriz est particulièrement bienvenue.

Rapport introductif des actes du colloque

Le colloque d’Akfadou sur les Assises de la Soummam a eu le mérite de réunir des historiens, politologues, juristes, témoins et acteurs de la guerre d’indépendance. Les travaux de ce colloque s’inscrivent dans cette double perspective pluridisciplinaire et diachronique afin d’approcher de plus près les problématiques traitées. Profitant du recul nécessaire aux chercheurs pour aborder les questions de fond qui agitent ce pan de la guerre d’indépendance, les conférenciers, venant des universités françaises pour la plupart et un intervenant des États-Unis d’Amérique, ont pu croiser leurs regards avec des moudjahidine de la région de la Soummam sur l’organisation de ce congrès à l’exemple de Si Meziane Asselate et du regretté Rachid Adjaoud (tous deux officiers de l’ALN), ce dernier a pris la parole à plusieurs reprises pour répondre à certaines questions, témoigner de son parcours et sa participation aux travaux du Congrès en tant que rédacteur, avec d’autres, des résolutions du Congrès.

Un Congrès tenu, faut-il le préciser, dans des conditions extraordinairement difficiles de la guerre contre l’une des plus puissantes armées dans les années 1950, et qui y avait engagé des milliers de soldats y compris les troupes que la France s’était engagée de mettre à la disposition de l’OTAN. Les questions de logistique pour les organisateurs étaient loin d’être une sinécure : le choix du lieu, les finances, la prise en charge et la sécurité des congressistes… étaient des préoccupations majeures compte tenu du puissant quadrillage du territoire par l’armée.

Le colloque s’articule autour de deux grandes séquences. La première, courte, a porté sur le contexte général du déroulement du Congrès et quatre communications passionnantes ont été présentées.

À commencer par celle de l’historien Gilbert Meynier, absent pour raison de santé, présentée par Dalila Ait-El-Djoudi. L’historien a traité du contexte de l’année 1956 sous le titre : « Algérie 1956 : enterrement du politique et paroxysme de la violence » qu’il décrit comme l’année de l’enfoncement dans la guerre. Le FLN fut alors un acteur bicéphale : y coexistèrent, souvent conflictuellement, plus qu’ils ne furent complémentaires, d’une part, le pouvoir des maquis et l’exécutif issu de l’historique Congrès de la Soummam du 20 août 1956 et, d’autre part, la Délégation extérieure installée au Caire. L’arraisonnement de l’avion des dirigeants de la Délégation extérieure du FLN le 22 octobre 1956 a retardé les négociations entre les deux belligérants de quatre années, soit jusqu’en juin 1960 à Melun. Du côté algérien l’année 1956 constitua le point culminant de l’offensive : l’ALN était maîtresse du terrain.

S’inscrivant dans la droite ligne du constat dressé par Gilbert Meynier, Jean-Charles Jauffret, abordant la question des « appelés français en guerre d’Algérie en 1956 », confirme bien que durant l’année 1956, l’ALN a gardé l’initiative sur le terrain, l’armée française n’a pas connaissance des réunions de la Soummam. C’est l’année-tournant, disait-il, pour la guerre d’Algérie, non encore reconnue comme telle en France, mais qui deviendra bientôt sanglante. L’historien s’est ensuite interrogé tout à la fois sur le vécu des hommes engagés dans un conflit qu’ils ne comprenaient pas, sans que la patrie en danger ait été proclamée, les erreurs et les fautes de commandement, avec l’aval des politiques, commises dans un conflit qui devient, comme le précédent indochinois, « la sale guerre d’Algérie » dont les traumatismes de part et d’autre se font encore sentir aujourd’hui.

C’est le sens de ma communication dont le titre est « L’impact de l’histoire commune sur la construction de l’Algérie et la France ». Le poids du passé colonial, de la guerre d’Algérie et des relations particulières entre les deux pays, oscillant depuis 1962 entre tensions et détentes pèsent fortement sur la construction de l’Algérie qui s’invente en opposition à la France, mais à travers son modèle jacobin. On ne saurait se méprendre, néanmoins sur l’influence que ce passé commun exerce, toutes proportions gardées, sur l’évolution de la France. C’est évidemment plus en Algérie qu’en France que ses retombées sont plus tragiques, notamment en ce qui concerne son identité. Les efforts de caractérisation de celle-ci s’inscrivent dans une optique sacro-culturaliste en opposition à la France coloniale : face à la langue, la latinité et l’appartenance chrétienne de la France, les ûlama et à leur tête le cheikh Ben Badis, leur ont opposé la norme sacro-culturaliste et réductrice de l’arabité et l’islamité.

C’est aussi la thématique évoquée fort à propos par l’historien Gilles Manceron qui a remarquablement examiné la question des « Conceptions, définitions, débats sur la nation algérienne en France et en Algérie durant la période coloniale et la guerre d’indépendance » à travers l’analyse, notamment de la brochure signée en 1949 du pseudonyme collectif de “Idir El Watani” par trois membres du PPA-MTLD (Mabrouk Belhocine, Sadek Hadjeres et Yahia Henine), et des textes préparés et adoptés par les délégués du congrès du FLN de la Soummam en août 1956. Pour Gilles Manceron, ces différents textes, de statut différent, contiennent des réflexions importantes sur la définition et la description de la nation algérienne. Or, l’histoire a fait que ces réflexions ont été par la suite dénigrées et écartées alors qu’elles laissaient entrevoir des perspectives extrêmement riches pour l’avenir de la nation algérienne qui aurait fait à toutes les minorités considérées comme les composantes d’une Algérie algérienne où personne ne serait de trop.

La seconde séquence est consacrée au congrès lui-même, c’est-à-dire aux conditions de son organisation, ses acteurs, ses objectifs et les grands principes qui en ont résultés. Cinq communications, complémentaires et dignes d’intérêt, lui ont été dédiées.

Dalila Ait-El-Djoudi qui a exploité les archives militaires du SHAT[1] et ceux du musée de l’Armée d’Alger, a traité de la question de « L’ALN et ses transformations politico-administratives après le congrès de la Soummam ». L’historienne a mis en relief la réorganisation des structures de l’ALN qui sont désormais calquées sur le modèle d’une armée régulière : le territoire algérien est redécoupé en six wilayas, elles-mêmes subdivisées en mintaqa (zone), nahia (région) et qasma (secteur). Une stricte hiérarchie d’unités combattantes et de grades est instituée. L’enjeu politique de cette présentation de l’ALN s’inscrit dans le cadre de la guérilla dans le but de renverser l’autorité coloniale contestée.

Le sociologue Lahouari Addi, dont la communication s’intitule « Le principe de la primauté du politique sur le militaire revisité », présentée par moi-même, a considéré que le Congrès de la Soummam a été prémonitoire en posant comme principe la primauté du politique sur le militaire. Principe rejeté, a-t-il souligné, au cours de la guerre de libération et banni après l’indépendance. Certes, la militarisation de la politique, a-t-il précisé, a été imposée par l’histoire, c’est-à-dire par la radicalité du système colonial refusant toute évolution réaliste et graduelle vers l’indépendance. Mais certains acteurs, notamment Ramdane Abane, ont fait preuve, d’après Lahouari Addi, d’un sens aigu des perspectives historiques, craignant une militarisation des conflits politiques entre Algériens avant et surtout après l’indépendance. En s’appropriant la légitimité révolutionnaire, a-t-il ajouté, ayant fait d’elle la source du pouvoir, l’armée nationale populaire (ANP) s’est éloignée de l’héritage de l’armée de libération nationale (ALN) fondée par des militants formés dans des partis politiques, et l’ANP a recréé la culture politique ancestrale des janissaires sous la régence d’Alger.

Sous le titre de « Abane, le rassembleur », Hamou Amirouche (University of Colorado) a montré que Ramdane Abane s’est attaché dès sa sortie de prison, début 1955, à rassembler les hommes et les forces capables de conduire le combat libérateur. Puis, l’intervenant s’est appesanti sur l’origine des conflits opposant Abane aux militaires et à la Délégation extérieure, avant d’évoquer les raisons de son assassinat en 1957. L’historien Ali Guenoun analysant, à son tour, la question sensible des « cadres de la Wilaya III après le congrès de la Soummam », a relevé que nombre de sources s’accordent à dire que ce Congrès est l’œuvre prépondérante des dirigeants originaires de Kabylie. Sa préparation, le lieu du déroulement de ses travaux, l’origine régionale d’une partie des participants (sécurité, logistique, finances…) concourent à accréditer cette thèse. Les chefs de la zone III avant de devenir la wilaya III apparaissaient alors, selon l’historien, comme les dirigeants de la guerre d’indépendance. Cette prétendue hégémonie tient, a-t-il précisé, à des conditions objectives ayant précédé la tenue de ce congrès, avant de conclure sa communication sur les conséquences fâcheuses de cette supposée domination des dirigeants de la wilaya III.

Et c’est enfin en ce sens qu’opina, d’une certaine façon, le professeur Bélaïd Abane qui a présenté une communication sur « Les primautés soummamiennes du politique et de l’intérieur : D’Ifri au Caire, une vie éphémère ». Ces principes, a-t-il remarqué, ont connu la mauvaise fortune et le même sort, la même trajectoire que ceux de Ramdane Abane : ascendante d’abord durant les années 1955, 1956 et le premier semestre de l’année 1957. Puis déclinante, à partir de l’été 1957 avant d’être marginalisé puis éliminé pour l’un, et définitivement mises au rancart pour les autres dès l’été 1957. Les concepteurs du congrès de la Soummam ne se sont pas contentés de doter la révolution d’instances politiques et d’une organisation militaire, ils se sont préoccupés aussi des questions sensibles à discuter en cas de négociations avec le gouvernement français et l’on peut citer :

– la délimitation des frontières et le Sahara indissociable du territoire de l’Algérie ;

– le sort de la minorité française devant choisir entre la nationalité algérienne et la nationalité étrangère, c’est-à-dire que la double nationalité en est exclue et aucun régime préférentiel ne doit lui être accordée ;

– les négociations doivent porter sur les biens de l’État français et des Français sur le territoire[2]

Le talon d’Achille du colloque réside vraisemblablement dans l’absence de deux communications : l’une sur le financement de ces assises qui aurait sans doute été l’occasion d’aborder l’opération « l’oiseau bleu »,[3] destinée à mettre en œuvre un véritable « contre-maquis » en Kabylie. Et l’autre sur l’acheminement des armes depuis les pays voisins, la Tunisie et le Maroc, vers les wilayas de l’intérieur, sujet sensible qui aurait mérité amplement d’être traité parce qu’il constitue la pomme de discorde entre l’ALN de l’intérieur et l’armée des frontières.

Quelles que soient les insuffisances éventuelles de ce Congrès, ses résolutions ont incontestablement jeté un jalon fondateur dans l’édification de l’État algérien tant désiré par les Algériens. Puissent les actes de ce colloque inciter à davantage de réflexion et de travaux académiques autour de cet événement décisif de l’histoire récente de l’Algérie pour, d’un côté, en tirer les leçons utiles pour l’Algérie d’aujourd’hui. Et au premier rang desquelles figure la réhabilitation nécessaire du politique tant il est vrai que le principe de la primauté du politique sur le militaire, pour peu qu’il soit compléter par sa « primauté aussi sur le religieux », conserve encore une portée et une validité politiques incontestables. De l’autre, l’histoire de la colonisation et de la guerre d’indépendance étant mise très tôt sous contrôle par les dirigeants, ce qui rend du coup difficile toute mise en œuvre d’une approche critique de l’histoire officielle. Hormis la glorification de l’association des ûlama dont l’enseignement est largement favorisé par l’école et l’arabisation, les jeunes aujourd’hui ignorent presque tout de ce passé récent. Plus grave encore l’histoire est la matière la plus mal-aimée dans les collèges et lycées. Il est dès lors urgent qu’ils puissent en prendre connaissance.

[1] Albert Camus, Misère de Kabylie, Éditions Zirem, 2005, p.74.

Notes de renvois du rapport introductif

[1] Service historique de l’armée de terre.

[2] Monique Gadant, Actes du colloque « Mémoire et enseignement de la guerre d’Algérie », organisé par l’institut du monde arabe et la ligue de l’enseignement, 2e trimestre 1993, p. 344.

[3] L’opération « l’Oiseau bleu » fut lancée d’avril à octobre 1956 par les services secrets français pour monter un « contre-maquis » en Kabylie où la rébellion n’a cessé de prospérer. L’opération a mobilisé plusieurs centaines de Kabyles dotés en armes, munitions et soldes par l’armée coloniale. Elle s’est soldée par un cuisant échec puisque les hommes mobilisés avaient in fine tous rejoint l’ALN avec armes et fonds. Le regretté Rachid Adjaoud, officier de la Wilaya III, avait déclaré à l’ouverture de ce colloque que les responsables de la Wilaya III avaient pu récupérer grâce à cette opération 800 armes et 800 millions de francs. 

 




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