Dimanche 2 juin 2019
Les Algériens du Canada pleurent Kameleddine Fekhar
La communauté algérienne du Canada a tenu un rassemblement de deuil et en mémoire de Kameleddine Fekhar, devant le consulat de Montréal hier samedi, 1er juin à 11 heures. En ce jour, d’ailleurs, où il vient d’être inhumé au cimetière El-Alia à Alger.
De la tristesse et de la colère qui se lisent dans les visages des présents. Pour eux, il est difficile d’accepter un tel sort. Kameleddine Fekhar est décédé pour ses idées le mardi 28 mai à l’hôpital de Blida suite une grève de faim entamée depuis plus d’un mois dans les geôles du centre pénitentiaire de Ghardaïa où il a été incarcéré injustement depuis le 31 mars.
Les portraits de Kameleddine Fekhar à la main, dessus, des mots ont été inscrits pour dénoncer ce crime abject, et aussi, il y a eu des prises de paroles suivi d’une minute de silence.
Un Mozabite nommé Zohir, natif de Berriane, qui a exprimé avec beaucoup de consternation et d’indignation l’attitude des autorités vis-à-vis des Algériens de Ghardaïa. Après en hommage au Dr Fekhar qu’il qualifia de lion, il a envoyé un message aux responsables de la mort de Kameleddine Fekhar en leur disant : « Aujourd’hui vous avez tué un Kamel, demain il y aura des milliers de Kamel ».
Il ajoute en rappelant à l’assistance des autres victimes qui croupissent encore en prison pour des délits d’opinion comme Baba Nedjar incarcéré depuis 2005. Il poursuit que le problème de persécution a été vécu dans sa ville avec les mêmes procédés : les arrestations arbitraires et la politique de la terre brûlée.
La situation est préoccupante à Ghardaïa, il y a eu de la négligence.
Les autorités algériennes ont été trop loin sur le cas du Dr Fekhar, selon son avocat Maître Salah Debouz, il est victime d’une machination judiciaire orchestrée par le wali de Ghardaia, Azedine Mecheri, qui est de connivence avec le procureur général Mohamed Bensalem de la même ville, auquel s’ajoute la complicité du directeur de l’hôpital qui a refusé de prendre en charge son état de santé, selon l’avocat.
Comme Matoub Lounes, la mort de Kameleddine Fekhar ne passera pas inaperçue, elle est un combat noble et digne. Sans doute, son nom sera gravé au registre des martyrs de la démocratie, de l’identité et de la liberté d’expression.
Pour ses enfants et sa veuve, pour que sa mort ne soit pas vaine, il urge que les responsables de la disparition de Kameleddine Fekhar soient traduits devant la justice. Ce sera une action de salubrité publique en ces temps où le peuple mène une lutte sans merci contre le système corrompu et prédateur.