En Algérie, le nouvel an est célébré dans la discrétion, pour ne pas dire en cachette. Pour fuir l’ennuie et la grisaille hivernale, beaucoup d’Algériens qui ont les moyens traversent donc la frontière pour passer quelques jours dans un hôtel en Tunisie voisine pour les fêtes. Car tout le monde s’accorde à dire qu’il coûte moins cher d’aller en Tunisie passer quelques jours dans un cadre agréable que de louer dans un des improbables complexes touristiques algériens où le service est médiocre et les tarifs stratosphériques.

Pas seulement. Il y a la donne islamiste aussi. Ceux-ci ont imposé leur loi d’airain à coups de menaces et d’endoctrinement de larges pans de la société. C’est aussi par peur d’être victime des fatwas lancées par radicaux qui interdisent aux Algériens de fêter le nouvel an au risque d’avoir des sanctions. 

En moyenne, ils sont près de 15 000 Algériens à se ruer à Tunis. Les médias locaux avancent, pour cette année, le chiffre de 20000 personnes qui sont parties à la frontière d’Oum Tboul, dans la wilaya d’El Tarf.

Les policiers des frontières et les douaniers trouvent même des difficultés pour prendre en charge ce flux important des citoyens.