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Les César éclaboussés par la garde à vue du président du CNC

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Les César éclaboussés par la garde à vue du président du CNC

Ce mercredi 10 février ont été annoncé les films nominés pour la cérémonie des César, plus haute distinction du cinéma français. Mais, au lieu de retrouver une certaine sérénité après un débat virulent autour de la distinction de Roman Polanski en 2020, il y a le spectre d’un nouveau scandale qui menace le cinéma français.

Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma français (CNC), a été placé aujourd’hui en garde à vue pour soupçons d’agression sexuelle et tentative de viol.

Les César, grande fête de la « famille » du cinéma français, risque de connaître aussi une édition 2021 perturbée. Après la colère et l’indignation exprimée l’année dernière par l’actrice Adèle Haenel et d’autres personnalités du cinéma concernant le César du meilleur film pour Roman Polanski, accusé par plusieurs femmes de viol, c’est la garde à vue du président du CNC qui menace de troubler la fête programmée le 12 mars à l’Olympia.

Dominique Boutonnat, président du CNC, accusé d’agression sexuelle

Selon une source policière contactée par l’AFP, un filleul de Dominique Boutonnat a déposé le 7 octobre une plainte pour des faits datant d’août 2020. L’homme de 22 ans accuse le patron du cinéma français, 51 ans, d’agression sexuelle et tentative de viol. M. Butonnat conteste ces accusations.

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Avant d’être nommé en 2019 président du CNC, Dominique Boutonnat a connu une longue carrière en tant que producteur de films pour le cinéma et la télévision. Il a collaboré avec les plus grands noms du cinéma français, par exemple Polisse de Maïwenn, Intouchables d’Eric Toledano (vice-président de l’Académie des César depuis septembre 2020 aux côtés de Véronique Cayla) et d’Olivier Nakache avec Omar Sy, La Belle Saison, de Catherine Corsini avec Cécile de France et Noémie Lvovsky ou Le Chant du Loup, de Antonin Baudry avec Omar Sy et Reda Kateb.

Comment tourner la page ?

Le 12 mars, lors de la cérémonie des César, les 4 292 membres votants de l’Académie auront donc probablement du mal à tourner la page de la tempête déclenchée par le mouvement #MeToo cristallisé en France autour des accusations de harcèlement sexuel de l’actrice Adèle Haenel contre le réalisateur de son premier film, Christophe Ruggia, et la colère autour de la distinction comme meilleur réalisateur de Roman Polanski, réfugié en France, car toujours recherché par Interpol pour avoir drogué et sodomisé une fille de 13 ans, en 1977, aux États-Unis, et depuis également accusé par une dizaine d’autres femmes de viol ou d’agressions sexuelles.  

Cette année, Roman Polanski ne figure pas sur la liste des nominés et il n’est plus membre de droit de l’Académie. De toute façon, à cause des ravages de la pandémie, l’édition 2021 sera exceptionnelle. La fermeture des salles pendant la moitié de l’année a provoqué le report de la sortie de 120 films, seulement 125 films français ont pu sortir en France et étaient donc éligibles pour les César.

Pas de parité et peu de diversité dans la liste des films nominés

C’est la fresque de sentiments amoureux Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait qui arrive en tête des nominations. Le film d’Emmanuel Mouret est nominé dans treize catégories, dont celle du Meilleur film. La comédie sentimentale Adieu les cons d’Albert Dupontel a reçu douze nominations comme la romance Été 85 autour des aventures émotionnelles de jeunes homosexuels réalisée par François Ozon. Également en lice pour succéder aux Misérables de Ladj Ly : le documentaire Adolescentes de Sébastien Lifshitz et la comédie Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal, seule femme nominée dans la plus prestigieuse catégorie du Meilleur film.

Malgré une réforme annoncée comme « profonde » et dirigée par une femme, ni la parité ni la diversité n’ont vraiment fait une percée dans le cinéma français. Tout simplement noir, de Jean-Pascal Zadi et John Wax, reste avec sa nomination comme Meilleur premier film et Meilleur espoir masculin l’exception dans le paysage cinématographique en France.

Meilleur film

Adieu les cons d’Albert Dupontel

Adolescentes de Sébastien Lifshitz

Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal

Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait d’Emmanuel Mouret

Eté 85 de François Ozon

Meilleure réalisation

Albert Dupontel pour Adieu les cons

Maïwenn pour ADN

Sébastien Lifshitz pour Adolescentes

Emmanuel Mouret pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait

François Ozon pour Été 85

Auteur
RFI

 




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