Les députés viennent de défier la justice. Ils ont refusé ce lundi en séance plénière de voter la levée de l’immunité parlementaire d’Abdelkader Ouali. Historique fanfaronnade ! 

L’APN serait-elle devenue un repaire de factieux ? Bravaches, les députés de l’APN que le FLN et le RND contrôlent d’une main machiavélique viennent de signifier une fin de non-recevoir à la justice.

Soupçonné de transfert illicite de fonds à l’étranger, le député Abdelkader Ouali par ailleurs ancien ministre des Ressources en eau, a préféré s’expliquer devant ses compères qu’en face d’un juge. Cela veut tout dire. 

A bulletin secret, les députés ont dit niet à la justice et ont rejeté la levée de l’immunité parlementaire de leur collègue. 201 députés ont voté non et 35 abstentions. Seuls 43 députés ont voté pour cette levée sur les 462 députés. Une paille ! 

Faut-il s’étonner de cette assemblée  qui a voté et soutenu toutes les décisions du clan Bouteflika ? Que non ! Faut-il rappeler comment ces députés ont chassé Saïd Bouhadja, pourtant un des leurs, du perchoir ? Ces députés qui obéissaient au doigt et à l’oeil à Saïd Bouteflika et sa clique sont le résultat d’une élection où les candidatures étaient sonnantes et trébuchantes. Ils appartiennent à ce vieux monde de la rapine et des affaires que le peuple du Hirak veut dégager.

Les députés de cette législature font partie de ces nombreux symboles du règne calamiteux de Bouteflika. La servilité est leur ADN politique. Aucun débat sur les manifestations qui agitent le pays depuis un an. On ne leur connaît aucune motion ou vote de censure. Par couardise et intérêt mesquin, ils ont refusé d’appliquer la Constitution contre un président malade et incapable de diriger le pays. Leur compromission avec l’ancien clan, leur silence face à la corruption, la gabegie, la prédation suffisent pour la voir dissoute au plus vite.  

Pourtant, c’est à cette APN dont de nombreux députés sont derrière les barreaux, que le président Tebboune compte confier les débats sur la prochaine constitution. Pourtant, encore, des millions d’Algériens réclament sa dissolution. En vain. 

Le vote de soutien à un des leurs ce lundi est acte de sédition vis-à-vis de la justice. Il dit la méfiance et le peu de considération que ces députés honnis par le peuple ont de la justice.