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mercredi 17 septembre 2025
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Les habitants assiégés de Gaza racontent l’horreur de l’offensive terrestre israélienne

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L’armée israélienne a lancé mardi 16 septembre une vaste offensive terrestre sur la ville de Gaza. Baptisée « Chariots de Gidéon 2 » et dénoncée comme un « carnage » par l’ONU, cette opération vise le cœur urbain de l’enclave, avec l’engagement de plusieurs brigades.

Plus rien, ni aucune pays ne retient l’armée israélienne, celle qu’on dit « la plus morale du monde » pour commettre ses carnages. Même ses anciens officiers ont des haut de cœur quand ils voient les massacres de civils dans la bande de Gaza.

À Gaza, l’offensive terrestre est en cours, rapportent les médias du monde, tous interdits d’accès à cette bande de terre désormais à la merci de l’armée israélienne. La population de Gaza qui refuse de quitter sa terre est traquée, bombardée et affamée nuit et jour.

Ceux qui ne sont pas partis sont désormais enfermés chez eux, souvent sans moyens de fuir, et racontent l’horreur d’une ville assiégée. Selon une annonce de l’armée israélienne de mercredi 17 septembre, l’armée de l’Air « et les forces de l’artillerie ont frappé plus de 150 cibles » à travers la ville de Gaza « en soutien aux troupes manœuvrant dans la zone » depuis mardi 16 septembre. 

De son côté, la Défense civile de Gaza a annoncé mercredi la mort d’au moins  12 personnes dans des frappes ou tirs israéliens sur l’ensemble du territoire depuis le début de la journée. Cela après avoir fait état de plus de 46 morts mardi.

Depuis le quartier de Cheikh Radwane, Reeme témoigne au micro de Maral Quttinieh et de la correspondante de Rfi à Jérusalem. Terrifiée, cette mère de cinq enfants qui ne dorment plus reste terrée chez elle, le téléphone pour seul lien avec l’extérieur : « La situation est très difficile. Nous sommes assiégés et nous entendons le bruit des chars. Les enfants ont très peur, surtout la nuit. Nous détestons la nuit. Le bruit des chars est effrayant et celui des avions, terrifiant. Nous avons peur de sortir, de peur d’être tués. Les chars encerclent la maison, puis reviennent. Nous sommes totalement incapables de sortir. »

Dans une autre rue, au nord de la ville, Ahmad vit la même situation. Il est bloqué chez lui avec sa famille, dix personnes au total. Un drone survole sa maison en permanence. « La situation est très mauvaise, très difficile, nous ne pouvons ni entrer ni sortir. Nous sommes encerclés par un quadricoptère. À tel point que j’ai besoin d’eau pour les enfants, et je suis absolument incapable de sortir. Si j’essaie, je serai tué et ils resteront assoiffés à m’attendre », raconte Ahmad, qui affirme que des corps sans vie jonchent la rue, mais que personne n’ose les récupérer.

Exode massif de Gazaouis

Au lendemain de l’annonce du début de l’offensive terrestre, des dizaines de milliers d’habitants fuient la ville avec leurs affaires au milieu de ruines. Selon l’armée israélienne, 40 % de la population aurait déjà quitté la ville. Le flot de déplacés se poursuit dans une atmosphère de panique. Les routes pour fuir sont embouteillés, certains y passent plus de 13 heures. L’armée a aujourd’hui annoncé l’ouverture d’un second corridor sur la rue Salah al-Din pour 48 heures à partir de ce midi. Mais quoi qu’il arrive, les zones au sud sont déjà surpeuplées. Dans la ville de Gaza, il reste 700 000 civils encore. Les quartiers résidentiels ont été réduits à l’état de gravats. Il y a des tirs d’hélicoptères, de drones, des frappes.

Depuis plusieurs jours, tout est visé : les écoles, mais aussi les centres de santé, le toit de l’hôpital pédiatrique al-Rantisi a été bombardé dans la nuit de mardi à mercredi, affectant les réservoirs d’eau, les générateurs. « Désormais les patients fuient les hôpitaux, car ces établissements censés les protéger sont devenues les cibles répétées de bombardements », décrivent des médecins de cette structure. Des patients atteints de cancers, des enfants sous respirateurs, « mais ils abandonnent leurs lits d’hôpital », racontent-ils, « non pas parce qu’ils sont guéris, mais parce qu’ils craignent que ces lits ne deviennent leur tombe ».

Depuis le 7 octobre 2023, Shady est sans nouvelles directes de sa femme et de ses trois enfants, restés à Gaza. Père de famille originaire de Gaza actuellement bloqué à Ramallah, il raconte l’épreuve de ceux qui tentent de fuir. « L’exode est quelque chose de très, très difficile. C’est très éprouvant. C’est très triste de devoir faire ses adieux à sa famille, à sa maison. On sait qu’il y a 90 % de probabilités de partir et de ne rien retrouver en revenant. Ni rue, ni maison, ni proches, ni voisins, ni la maison dans laquelle on a grandi », souffle-t-il à la correspondante de Rfi à Ramallah.

Pour ceux qui fuient, tout doit tenir dans ce que l’on peut porter. Et pour beaucoup, partir est devenu hors de portée financière. Il détaille : « Il faut payer le transport, louer un terrain, acheter une tente, financer les achats du quotidien… Les gens à Gaza n’ont plus d’argent. »

L’armée israélienne veut accélérer ces départs. Elle annonce ce mercredi aux habitants de Gaza l’ouverture d’une deuxième route d’évacuation pour 48 heures, le long de la rue Salah al-Din. Au total, Israël prévoit de mobiliser 130 000 réservistes pour mener son offensive au sol contre le Hamas. Deux divisions participent déjà à cette nouvelle offensive, bientôt rejointes par une troisième.

« Jusqu’à maintenant, les forces d’occupation bombardent le nord de Gaza et la ville de Gaza. Elles veulent pousser les gens à partir d’eux-mêmes de chez eux. La situation est catastrophique. Les gens ne se sont même pas remis des autres crises comme celle de la faim… Voilà, c’est ça la situation catastrophique dans laquelle est Gaza aujourd’hui… », déplore Shady.

Ces dernières semaines, le chef d’état-major de l’armée avait multiplié les mises en garde : cette offensive est un piège mortel pour les soldats et un risque pour la vie des otages. Eyal Zamir s’est finalement conformé aux décisions politiques.

Une opération risquée pour Israël

Le général Israel Ziv, aujourd’hui retraité, décrit également cette opération comme étant à haut risque. La ville de Gaza, le général Ziv la connaît bien : il a commandé la division Gaza lors de la seconde Intifada (soulèvement, en arabe). Selon lui, cet engagement terrestre représente un défi majeur pour l’armée israélienne.

L’offensive au sol a été précédée d’une intense campagne aérienne et de renseignement, mais intervenir dans une zone densément peuplée reste une entreprise extrêmement complexe. Cette fois, plusieurs brigades, soit plusieurs milliers de soldats, sont mobilisées. Face à eux, quelques centaines de combattants du Hamas, munis principalement d’armes antichars et d’armes légères.

Mais les hommes du Hamas ne s’engagent jamais dans des combats frontaux. Ils multiplient les pièges, les embuscades, les tireurs isolés, dissimulés dans les ruines. Ils se servent de la population civile et des otages encore en vie comme boucliers humains. « S’il y a trop de morts, ce sera un échec », avertit le général Ziv.

Autre difficulté : la planification. Les troupes israéliennes se sont préparées à plusieurs semaines de combats, mais aucune date de fin n’a été fixée. Et dans les rangs de l’armée, les critiques se multiplient. Beaucoup estiment que le rapport coût-bénéfice de l’opération est mal maîtrisé, confie le général Ziv.

Avec Rfi

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