21 novembre 2024
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Les pays arabo-musulmans, fossoyeurs des Palestiniens

Ligue arabe
La Ligue arabe, incapable de s’imposer, continue de dénoncer sans effet.

Si les Palestiniens sont sous le joug colonial féroce d’Israël, leur autre grand malheur est qu’ils sont soutenus par les régimes arabo-musulmans. Une réalité qui les condamnent à jamais à l’impasse et à la souffrance.

J’avais dans un premier temps rédigé un article sur la responsabilité lourde d’Israël et sa fuite en avant dans une politique meurtrière et obstinée « Israël, une histoire de trahisons », Le Matin d’Algérie du 30 octobre 2023. C’était indispensable vu l’actualité du moment et tout à fait justifié par les faits.

Comme disait ma grand-mère, maintenant que nous avons fait corps contre l’agresseur, réglons nos comptes entre nous et disons-nous les quatre vérités. Et elles ne sont pas jolies, ces vérités du côté des pays arabo-musulmans.

Durant des décennies, les pays arabo-musulmans ont soutenu la Palestine comme la corde soutient le pendu selon l’expression bien connue. C’est dans cette vérité qu’il faut aller trouver les autres causes du malheur des Palestiniens.

Hypocrisie, trahisons et indifférence ont été les fondations du soutien de ces régimes politiques qui ne cessent de hurler en faveur des Palestiniens et de l’injustice à leur égard. Ils le font aussi aisément et bruyamment que les Palestiniens sont loins et que cela leur apporte des gains dans les populations intérieures.

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Cet article ne va pas exposer la longue histoire des trahisons des pays arabo-musulmans. Il s’agit de quelques points d’analyse personnelles que j’ai choisies pour l’exposé. Il y a tellement d’autres angles de démonstration.

Par les mots « arabo-musulmans », il faut entendre dans l’esprit de l’auteur « les pays arabes et les autres territoires musulmans » dans la périphérie, comme les Turcs et les Iraniens.

Pour mon développement, il est indispensable au préalable de définir ce qu’est la nation palestinienne qui revendique cette terre. Car tout démarre de l’existence d’une légitimité.

La Palestine, c’est quoi ? Les Palestiniens, c’est qui ?

Ces deux questions peuvent sembler saugrenues. Nous sommes pourtant au cœur d’une sémantique qui ne trouve pas aisément son ancrage dans la genèse de la question palestinienne.

Je recommande au lecteur d’aller consulter la documentation à ce sujet. Une mère ne retrouverait pas ses petits. C’est une réponse quasiment impossible à trouver dans sa certitude car les origines sont tellement lointaines et diverses qu’elles se perdent. Chacun présentant sa théorie, aucun n’étant arrivé à la même conclusion. D’ailleurs, il suffit de lire les versions des historiens Israéliens et Palestiniens pour y  trouver des contradictions extrêmes.

Mais est-ce si important ? Pour ma part une seule question me semble fondamentale, les Palestiniens forment-ils une nation identifiée ?

Sur cette terre qui a vu passer tant de peuples, la première approche des leaders palestiniens a été maladroite et fâcheuse. Ils se sont revendiqués les descendants des Cananéens pour les uns, originaires de tribus prestigieuses dans la péninsule arabique pour d’autres et ainsi de suite.

Cette mythologie les a desservis car on sent bien la recherche d’une origine noble pour prouver de leur légitimité sur ce territoire. C’est une grande erreur car cela fait ressortir encore plus fortement leur incertitude alors qu’ils n’ont pas à se justifier sur ce point.

La plus reconnue des définitions de la notion de nation est celle de la célèbre conférence à la Sorbonne en 1882 d’Ernest Renan :« L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours ». De cette définition, il en dégage deux conséquences « L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. […] Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore.

Je me résume, Messieurs. L’homme n’est esclave ni de sa race ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagne. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation.

Beaucoup d’auteurs critiquent cette définition par négligence de la notion de territoire, justement à une époque où surgit le concept d’« États nations ». Qu’à cela ne tienne, la communauté internationale a reconnu aux Palestiniens la possession de territoires. Même s’ils ont été très rognés, les Palestiniens ont finalement accepté le fait et réclament l’application de la règle des deux États dans leurs frontières avant l’annexion par Israël.

Le peuple Palestinien est donc dans la parfaite définition de la nation comme il est prêt pour appartenir à un État-nation. Il est une nation sans aucune réserve, pas la peine d’aller rechercher jusqu’au Cananéens.

Les pays arabes voisins voulaient-ils de cet État ?

Il faut tout d’abord rappeler que dès l’origine du démembrement de l’Empire ottoman, les propositions de partage ne mentionnaient que la « partie arabe » et la « partie juive ».

Les accords Sykes-Oicot de 1916, la déclaration de Balfour en 1917, les accords Fayçal-Weismann en 1919 , la conférence du Caire en 1922, la Commission Peel en 1937, le Livre blanc de Malcom MacDonald en 1937. Pas un texte ne mentionnait les Palestiniens mais seulement le générique « arabe ».

La résolution 181 de l’Assemblée des Nations unies, lorsqu’elle préconise l’existence de deux États, il s’agit également d’un État arabe et d’un État juif « en Palestine ». La Palestine est donc le territoire sans considération pour le peuple Palestinien.

On peut s’imaginer que cette appellation de la souveraineté sur le territoire n’a pas horrifié les pays arabes voisins. Même s’il est vrai que les pays arabes réclamaient la naissance d’un État palestinien indépendant lors de cette résolution.

Mais en revanche, ils n’avaient jamais eu l’idée une seule seconde de le créer lorsque la Jordanie et l’Égypte s’étaient appropriés la Cisjordanie et Gaza.

Non seulement l’idée ne leur était pas venue à l’esprit mais il faut dire que les Palestiniens en Jordanie comme en Égypte ne bénéficiaient pas d’un statut favorable, c’est le moins que l’on puisse dire.

Voyons maintenant le pedigree des régimes arabo-musulmans qui soutiennent la Palestine et s’insurgent contre le déni du droit international bafoué.

De grandes démocraties qui exigent l’application du droit ?

Faisons le point de la solidarité arabo-musulmane, dans le sens que j’ai défini dans l’introduction. Voici le pedigree de quelques-uns de ces grandes démocraties si nous prenons en compte les décennies passées et le moment actuel.

L’Algérie du colonel Boumédiene, grand défenseur de la cause palestinienne, a fait déporter des dizaines de milliers de marocains, pourtant installés dans le pays depuis plusieurs générations. Une véritable déportation pour un pays qui pleure l’exil des Palestiniens  et qui soumet son peuple au silence et aux incarcérations permanentes.

Un monarque marocain qui envahit un territoire qu’il réclame au mépris d’un peuple autochtone à qui il refuse l’autodétermination. Une autodétermination qu’il brandit pour le droit des Palestiniens à avoir leur État.

Mouammar Kadhafi, le défenseur de la cause arabe et du droit des Palestiniens. Ce droit qui lui a fait assassiner des dizaines de milliers de ses citoyens et museler dans la terreur un pays entier.

Le boucher de Damas qui a exterminé une bonne partie de son peuple avec une barbarie innommable. Le fils à son père qui fut encore plus expert en boucherie que le fiston.

Le Soudan, ce pays miné par un conflit territorial et un génocide perpétré envers les population du sud du pays.

Le régime des mollahs iraniens qui sont en première ligne pour défendre les Palestiniens alors que la terreur s’abat sur la société iranienne.

L’Arabie saoudite qui bombarde sauvagement les combattants du Yémen. L’Égypte qui s’en prend périodiquement aux populations chrétiennes. L’Irak du sinistre et sanglant Saddam Hussein qui a fait trembler la population et assassiner toute personne qui osait cligner de l’œil. Sans compter une guerre frontalière avec ses ennemis chiites en envoyant à la mort toute une génération.

Le populiste Erdogan, si caricatural qu’il ferait rire si ce n’était au prix du musellement et d’emprisonnement des opposants et d’une islamisation du pays.

Et bien entendu, le peuple arménien (non musulman) qui a subi un génocide effroyable et a connu tout au long de ces dernières décennies un sort monstrueux de la part de ces grands pays de la démocratie.

Et nous pourrions en rajouter des tonnes pour faire le compte des grandes démocraties qui soutiennent les Palestiniens au nom du droit international.

Le soutien de la « rue arabe » ?

En conséquence du développement précédent, examinons maintenant le soutien des peuples arabo-musulmans (toujours dans la définition posée au préalable). La fameuse « opinion des peuples arabo-musulmans», ceux qui n’ont le droit de s’exprimer que si on leur en donne la permission ou l’ordre ?

L’opinion du peuple algérien qui refuse toutes les manifestations des vrais opposants et qui fait défiler une partie du peuple à l’appel du général chef d’état major des armées ?

Sur la réalité du soutien de la rue arabe et d’une manière générale des pays musulmans de la région, je ne miserais pas un seul kopeck sur sa crédibilité ou, du moins, sur la possibilité de son réel pouvoir à soutenir la cause palestinienne.

Soutenir les Palestiniens et les laisser mourir

Il n’a échappé à personne que le massacre des Palestiniens pris dans une souricière le rend encore plus monstrueux avec la fermeture du point de passage frontalier vers l’Égypte.

Ce grand frère des palestiniens refuse l’entrée dans son territoire sous l’argument qu’il ne veut pas voir s’installer chez lui les combattants du Hamas. Son excuse est irrecevable car ce qu’on lui demandait c’était au moins de laisser les convois humanitaires venir au secours d’une population qui est en train de périr de soif, de faim et de maladies.

Non, la cause palestinienne n’est pas morte

C’est cette même Égypte qui est considérée comme l’appui le plus fort de la nation palestinienne depuis des décennies.

Et les Palestiniens ?

Je me garderai bien de rappeler qu’ils sont arabo-musulmans car ce seraient des propos indignes. Mais je peux légitimement me poser la question de savoir si la malédiction divine ne s’est pas acharnée sur cette terre.

Que dire effectivement de l’autorité palestinenne et de son chef, Mahmoud Abbas ? Ni réellement belliqueux envers Israël ni force de proposition pour le peuple dont il a la charge.

On dirait un sénateur de la IIIème république qu’on faisait élire en fin de carrière dans un poste à somnolence. Cette situation engendre inévitablement un maintien éternel au pouvoir et des suspicions de corruption (je n’en ai pas la preuve mais tellement de choses lui sont incriminés).

Si cette autorité palestinienne est à l’image de ce que pourrait devenir un État palestinien enfin indépendant, on se lamenterait d’un conflit qui a accompagné ma vie et tant fait perdre d’énergie et produit autant de larmes et de sang.

En conclusion, invitons Voltaire par sa très célèbre et sage parole « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ».

 Boumédiene Sid Lakhdar, enseignant retraité

3 Commentaires

  1. Avant 1967, les Palestiniens etaient colonises par leurs freres « arabe » : Jordaniens qui occupaient West Bank et Jerusalem Est et l’Egypte qui occupait Gaza. En ces temps la personne n’as parle d’un etat Palestinien !!!!

  2. QUand on n’a pas de perspectives pour le futur onplonge dans le passe’ qu’on voit comme ca nous arrange, car celui-ci n’a plus de parole. Y en a qui cherchent a continuer de vivre a travers leurs enfants et il n’en fait pas plus de 1 par personne, c.a.d. 2 par couple. Puis, y a ceux qui enterrent leurs enfants par dizaine pour la memoire de leur grand-parents PRESUME’S. Disait Al Paccino dans un de ses films… « What are you gonna do about it? » – Bref, quand tu es KO’e’, y a plus rien a dire, direction Entrainnement !
    Mais je vai vous dire quelque chose: SI vous ecoutez bien, vous pourrez enttendre les fesses de tout ce monde que vous citez, claquer de peur… Non, ce n’est pas des Americains qu’ils ont peur mais des Israeliens. Ils les ont battu en groupe plus d’une fois deja.

  3. Les arabes se sont mis d’accord une fois pour toute pour ne jamais tomber d’accord . La cause palestinienne ,sert les régimes dictatoriaux tel que l’algérie , l’Iran , la Turquie et les pays du Golf . Comment voulez vous que Israël respecte les palestiniens . Car les pays que j’ai cité ne respectent pas leurs peuple . Ils ont aucune légitimité de parler des droits des palestiniens . Les palestiniens sont victime de la même entité sioniste arabes et Isrëliène . Ismaël et Isaac ont un seul tronc commun c’est Abraham ,alors c’est le seul qui peux régler se problème . La seul force que je reconnais à Israël , c’est état démocratique , ou la légitimité reviens au peuple, ce n’est pas le cas des khorotos . Il n’ont ni pétrole ni gaz , mais ils ont la matière grise à revendre . J’ai beaucoup de compassion pour toutes les victimes ,femme ,enfants , vielliards . Ps : j’ai écouté le responsable de HAMAS sur une chaine Quatarie dire : que le sang doit couler pour que notre révolution se réveille … à méditer . Azul

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