Pour mémoire, Augusta est une raffinerie rachetée en 2018 par le groupe Sonatrach à l’américain Exxon Mobil représenté par sa filiale Esso Italiana, une acquisition très controversée qui a fini en justice. Cette même justice a reconnu tous les responsables accusés coupables et ils sont actuellement en prison.
Ces derniers temps, avant, durant et après le procès, s’est déclenchée une compagne lobbyiste pour faire croire à l’opinion publique algérienne que la justice a fait une erreur de condamner les responsables de cet achat qui « répond aux objectifs du simple fait qu’elle réalise un chiffre d’affaire qui lui permet de rembourser ses dettes. »
Plus tard on avait utilisé même le terme « d’une affaire rentable » en inventant des critères universels. Maintenant, cette semaine est dans plusieurs journaux heureusement non publics, on commente le rapport de développement de cette raffinerie publié par Sonatrach Raffinerie Italiana en stressant sur le chiffre d’affaire qui est passé de 2381 millions d’euros en 2020 à presque le double en 2021 soit 4328 millions d’euros. Le fait qu’elle emploie plus 700 agents selon cette « propagande », prouve qu’elle devient de facto rentable pour son propriétaire.
Seulement ces « analystes » semblent oublié que son propriétaire est le Trésor algérien et non Italien et pour le moment il n’a rien obtenu dans ses caisses. Il faut donc pousser l’analyse jusqu’aux valeurs générées et distribuées pour déterminer ses vraies performances apparemment pas pour son propriétaire notamment le Trésor public algérien qui a mis ses trippes dans cet achat.
Quels sont ces chiffres ?
D’abord, sur la forme l’année 2020 n’est pas une référence crédible pour comparer une performance car cette année caractérisée par une crise sanitaire a mis l’économie mondiale à genoux. C’est pour cela que celle d’avant soit 2019, cette raffinerie a fait mieux qu’en 2021.
Cette année 2019, sa valeur globale de production avoisinait 4648,3 millions d’euros pour passer en 2020 à 2380,7 millions d’euros et la reprise de l’économie mondiale l’a ramené un peu moins que le niveau habituel de 4328,2 millions d’euros.
Les autorités de la ville d’Augusta soutirent de l’argent à Sonatrach
Maintenant sur les deux dernières années 2020 /2021, elle a distribué au tresor public italien 1123 millions d’euros en 2020 et 1889 millions d’euros en 2021 soit un total 3012 millions d’euros sur ces deux années. Elle emploie pour le compte des provinces italiennes de Syracuse et la Sicile 724 agents et recrute et forme pour le compte de cette région italienne plus d’une trentaine d’agents chaque année. Pour faire court et ne pas ennuyer les lecteurs, on peut résumer toutes ces performances de l’année 2021 comme suit :
La valeur économique toute charge déduite dans le bilan de la société avoisine les 115 millions d’euros dans lesquels, on compte 53 millions d’euros d’amortissements et provisions. Les 62 millions d’euros restant représentent le bénéfice après impôts qui vont rester en Italie pour être réinvestis pour améliorer l’environnement écologique de la municipalité. En bref ! aucun euro ne sera rapatrié au propriétaire algérien.
Ce n’est la première fois que la municipalité lui soutire de l’argent
Depuis son démarrage, cette raffinerie n’en finit pas de vivre les déboires avec la justice hérités d’Exxon Mobile (Esso Italiana). En effet, la municipalité d’Augusta, a trouvé le bon moyen de « plumer » les industriels privés de la région dont Sonatrach raffinerie Italiana SRL
Pourtant, dès l’achat précipité par Sonatrach, la Maire de la ville d’Augusta l’avocate militante du parti 5 Etoiles, Madame Cettina Di Pietro n’a pas manqué au moment opportun d’insinuer « ce plumage » à l’équipe Sonatrach qui s’’est présentée à l’époque pour une inspection visuelle sur les lieux. Elle n’arrêtait pas d’afficher ouvertement son étonnement, rapportait à l’epoque la presse locale de cette acquisition pour un tel montant d’une vieille raffinerie de 70 ans.
Le bourgmestre a confirmé avoir averti les représentants de Sonatrach avec à leur tête Ould Kaddour personnellement.
Selon les évaluations faites par les experts désignés par le parquet d’Augusta, une réhabilitation environnementale impérative sous peine de fermeture est estimée à plus d’un demi milliards d’Euros. Ces travaux ne concernent en fait que la dépollution sans compter celle technique qui pourrait atteindre le triple pour qu’elle puisse être fonctionnelle. Il existe en plus un contentieux avec l’ancien propriétaire qui doit s’acquitter de lourdes amendes que l’acheteur prendra en charge.
La conséquence pour ne pas avoir écouté cette dame qui ne pouvait pas dire plus dans un milieu cilicien fortement maffieux, était rappelons- le un endettement de 250 millions de dollars pour cette réhabilitation qui a pris presque 2 années. Dés que cette raffinerie, a commencé de relever la tête a partir de 2019, on lui exigé les impôts et taxes de prés de 39% de son chiffre d’affaire en l’orientant prioritairement de travailler avec prés de 170 entreprises locales en réservant une provision de 60 millions de dollars pour la fiabilité, la sécurité et l’environnement.
L’équipe municipale lui faisait des visites harcelantes jusqu’à obtenir les fonds pour la construction d’une salle omnisport avec toutes les annexes utiles à cette pratique Enfin, le 16 juin 2022, le parquet de la ville d’Augusta poursuit selon ce que rapportent divers journaux locaux, cet harcèlement en diligentant une enquête sur ce qu’ils ont appelé une «catastrophe environnementale » qui a amené le même jour dans la matinée à la saisie du consortium d’épurateur géré l’IAS à Prolo Gargallo et la suspension de la direction générale de ce même IAS ainsi que l’ensemble des sociétés dites «grosses utilisatrices » dont Sonatrach Italiana accusée d’injecter leurs déchets industriels dans la station d’épuration
Selon des indiscrétions dans le cadre d’une dynamique de groupe dans un milieu où le règlement de compte est présent à chaque opération de ce genre, ces sociétés dont toujours Sonatrach Italiana sont sous pression pour payer une forte taxe d’assainissement écologique. On est en droit de se demander que font les responsables Algériens sur place, management direct et consulaire pour intervenir afin que cette affaire rémunère son propriétaire au lieu de tout laisser en Cécile. ? Et surtout qu’ils montrent cette rentabilité pour le trésor algérien.
Rabah Reghis