26 avril 2024
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Les poumons de l’Algérie en feu

COMMENTAIRE

Les poumons de l’Algérie en feu

Qui a brûlé la Kabylie ? Pourquoi le pouvoir garde le silence sur cet innommable drame ?

Le 8 août, sur une chaîne algérienne, le colonel responsable de l’information dans la direction de la protection civile, avait tenu des propos fantaisistes qui semblent privilégier cette vision, des choses, comme outil de travail.

En déclarant : « Les Canadairs étaient inutiles en Algérie » Il n’a, cependant, pas précisé que la prière du Fiqh ou l’istisqâ est notre meilleure protection. Quelle est cette malédiction qui frappa l’Algérie pour se réfugier dans les méandres d’une pensée obscure qui mit fin au génie abondant de son peuple ?  

L’Algérie a besoin de se regarder dans les yeux ; il est temps, pour évaluer, les erreurs du passé, afin de définir les contours et les horizons des espaces culturels vitaux pour exploiter, pour notre bien-être, les richesses de notre diversité. Se fier à la sagesse antique de son peuple et lui faire confiance pour ériger les jalons d’une nouvelle république démocratique qui répond aux aspirations de l’ensemble. Les manœuvres politiques du pouvoir doivent cesser. Les pratiques de division aussi.

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L’intérêt commun doit primer sur les intérêts particuliers. Le peuple a besoin d’édifier une démocratie fiable et pérenne ; il faut le laisser faire. Le pouvoir associé à l’aveuglement d’un système perfide, qui excelle dans la division de son peuple depuis 1962, doit dégager des pistes pour laisser la place à l’engouement de la jeunesse algérienne, qui veut écrire sa propre page d’histoire en se servant de sa compétence et sa vision moderniste conforme à son époque.

Donner au pays, une autre direction constitutionnelle, basée sur la démocratie et la liberté est devenue une nécessité intangible pour redorer le blason de la réalité intrinsèque de ce peuple berbère. La réalité, de la soif de se sentir libre, prônée, haut et fort, par la grande majorité du peuple, en scandant dans les rues le besoin immédiat de revenir aux fondamentaux de novembre 1954.

Intégrer les engagements de nos martyrs, trahis sans vergogne par les ratés de la révolution armée, dans une démocratie salutaire. Faire de l’Algérie un pays uni, indivisible, fraternel, basée sur la compétence et la grandeur en faisant de notre diversité une vertu.

Les revendications du Hirak étaient claires : ce système avait honteusement, dans le passé, commis l’infortune de l’usurpation du pouvoir ; aujourd’hui, le peuple veut réparer les dégâts, pour revenir aux engagements des martyrs ; ces patriotes qui offrirent, courageusement, leurs vies pour libérer le pays.

L’avenir de ce pouvoir dictatorial, hérité sur le mensonge et la flagornerie, est, dès lors, dans une impasse sans issue possible. Les slogans du Hirak avaient apporté un son nouveau, porté par un élan national, pour construire un destin commun, harmonieux et altruiste. 

L’Algérie se trouve, aujourd’hui, à la croisée des chemins, entre se ressaisir et prendre la voie de la raison, de la liberté, du bon sens et de la modernité sans encombre, ou bien céder à la division qui menace ce pays continent. 

Nous devons garder en tête le souvenir du Soudan et remédier pour éviter de connaître le même sort. 

Pour rappel, le Soudan était dirigé, d’une main de fer, par les frères musulmans au pouvoir. Ils étaient portés par une insouciance funeste, avec l’envie d’imposer un modèle de vie par la force, en ignorant avec entêtement d’écouter son peuple, parmi lesquelles des minorités visibles ; sa richesse, une réalité qui caractérisait la diversité de l’ensemble de sa population. On connait aujourd’hui la déchéance de ce grand pays, mis à genoux par le comportement irraisonné de la frange islamiste. Le pouvoir actuel nous pousse, désespérément, sans se rendre compte, vers cette issue.

Le peuple algérien, vient de confirmer, par sa maturité et son désir d’unité en répondant, comme un seul homme, avec une grande solidarité inédite, pour secourir, venir en aide et sauver des décombres des flammes les villages, de ses frères de la Kabylie. Sous le regard passif d’un pouvoir illégitime et dont les partisans zélés, les têtes levés au ciel, en transe dans la prière, dans les mosquées en train d’invoquer le miracle de la transformation de la canicule en pluie. 

Une telle générosité, spontanée et sans calcul, révèle le degré de conscience unitaire du peuple, un acquis important pour l’avenir. Le peuple évite, désormais, de répondre aux pièges des slogans et de la propagande qui divisent. 

Les Algériens ont compris : le pouvoir doit leur remettre, pacifiquement, les clés du pouvoir pour réaliser une Algérie du peuple, démocratique et au service de tous ses enfants. 

Le pouvoir par l’aveuglement idéologique du système qui le nourrit depuis l’indépendance, s’acharne à isoler la Kabylie des structures politiques qui gèrent le pays. Ce même pouvoir, soutenu par des partis fantoches qui prêchent la soumission, se donne le rôle de soumis pour rétrécir, le territoire de la Kabylie millénaire, en limitant son territoire à Tizi Ouzou et Bejaia. Ils ignorent sciemment, par perversité politique, le caractère territorial Kabyle des régions de Jijel, El-Milia, Collo et une partie de la wilaya de Skikda. Ils rattachent ces derniers au Nord Constantinois et non à la petite Kabylie, ou Kabaïl el Hadra comme furent répertoriés, dans le passé, les descriptifs officiels de ses régions.

A preuve du contraire ; ces régions sont toujours sur les montagnes du territoire historique de la Kabylie antique. Si le colonialisme a divisé la Kabylie, en grande et petite Kabylie pour mieux l’exploiter. Le pouvoir actuel a érodé l’espace de la Kabylie antique d’une grande partie de son territoire pour l’affaiblir encore plus.

Un acharnement pernicieux, tous azimuts, pour mettre à genoux la Kabylie rebelle et l’amputer, un peu plus, de son territoire géographique.

Un pouvoir de la haine, qui ne recule devant rien, pour réduire malicieusement la Kabylie en peau de chagrin, pour effacer son influence territoriale de ses ancêtres et son existence culturelle.

Qui est derrière ces insidieuses manigances de restriction de territoire, mises en place depuis l’indépendance ? Dieu seul le sait. En tout cas, elles n’ont rien à envier aux ruses pratiques politiques coloniales.  

La vigilance et de mise, pour condamner les manœuvres politiques et les procédures barbares qui viennent de se passer à la daïra d’At Yiraten et d’endeuiller tout le peuple algérien. Ces procédures sont d’une gravité extrême ; le résultat d’un jeu d’une politique séditieuse, longtemps pratiquée, pour dépersonnaliser ce vaillant peuple berbère.

Le peuple algérien avait compris, l’enjeu de rester uni. Nous espérons que le pouvoir puisse comprendre de son côté, que la seule voie possible est de rendre le pouvoir au peuple, pour éviter une confrontation inéluctable qui sera, forcément, à l’avantage du peuple face à un système moribond et dont le cycle est en fin de parcours.

Auteur
Abdelaziz Boucherit

 




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