Dimanche 7 mars 2021
Les prédications de la caste cosmopolite dirigeante
Le mouvement du Hirak/amussu affronte pacifiquement le régime depuis février 2019.
Voilà qui en dit long sur la déliquescence de la caste dirigeante, de « l’intelligentsia » algérienne stipendiée.
Cette bourgeoisie affairiste et intellectuelle, consciente de l’imminente extinction de ses privilèges sous l’effet conjugué de la crise économique et de la désagrégation des institutions gouvernementales et politiques, pour sauver sa rentière existence parasitaire, s’agite sur tous les espaces médiatiques pour prêcher au peuple miséreux algérien en lutte la résignation, la soumission, la sujétion à son Système FLNèsque inique et cynique.
Consciente de la dégradation accélérée de l’économie du pays, effrayée par le grondement des révoltes sociales et le retour du Hirak, cette caste parasitaire aux abois tente désespérément d’étouffer l’explosion de rage du peuple algérien par ses sermons à la tempérance et ses prêches à la concorde.
Effarouchée par la résurgence des salutaires grèves et manifestations menées par le peuple algérien contre les mesures liberticides et la dégradation de ses conditions de vie (survie), cette caste, épaulée par les intellectuels organiques stipendiés réfugiés en Occident ou barricadés dans leurs résidences cossues d’Alger, ne manque aucune occasion d’occuper les médias afin de fustiger, stigmatiser, voire conspuer la lutte des valeureuses et courageuses masses populaires algériennes en butte à une paupérisation généralisée et à un despotisme déclaré.
Cependant, cette caste et ces piètres plumitifs, voix de leurs maîtres, ont beau s’époumoner pour appeler à l’apaisement du climat social, à la réconciliation politique, à l’union nationale, ils ne peuvent contenir la tempête sociale, endiguer la résistance du peuple algérien frappé de plein fouet par la crise économique. Ils ne peuvent bâillonner la voix des protestataires enhardis par les répressions policières et les arrestations. Car l’Algérien, épris de justice sociale et de liberté, est un perpétuel rebelle.
Pour sa dignité, il est prêt à laver son honneur, souillé depuis l’indépendance par la caste prévaricatrice gouvernementale, même au péril de sa vie. Il l’a prouvé par le passé à l’époque coloniale ethnocidaire, il le prouve aujourd’hui à notre ère capitaliste génocidaire. Rien n’entravera sa farouche détermination à vivre dignement dans une Algérie fondée sur l’égalité sociale et la démocratie autogestionnaire horizontale : ni les calomnies, ni les stigmatisations, ni les bastonnades, ni les répressions, ni les arrestations, ni les prisons, ni les cimetières.
Une chose est sûre : cette pleutre intelligentsia stipendiée, activant au service de ses maîtres du Système FLNèsque, ne pourra jamais égaler cette majorité d’Algériens courageuse, frondeuse, grondeuse, baroudeuse, et, même dans sa lutte et sa misère, joyeuse.
Aucun sermon lénifiant de ces prédicateurs cosmopolites et libéraux ne pourra dissuader le patriotique peuple algérien à poursuivre son combat pour vivre dans la dignité.
-La modération des revendications socio-économique et politique que la caste dirigeante conseille aux Algériens ne trouve sa justification que dans l’adoration de sa richesse acquise par ses coutumières prévarications et malversations.
-Elle nous ordonne de bannir la division de l’Algérie, pendant qu’elle multiple ses comptes bancaires bénis, accumulés dans les pays pourtant constamment brocardés comme ennemis.
-Tandis qu’elle nous déconseille de recourir à de radicales salutaires solutions pour résoudre définitivement nos problèmes qu’elle a contribué à répandre, elle se livre aux froids calculs sophistiqués pour mieux perpétuer sa parasitaire existence rentière.
-Elle nous suggère de demeurer fatalement pragmatistes malgré notre cauchemardesque existence, pour mieux pérenniser sa rêveuse vie dorée dans notre Algérie déflorée par des eunuques de la politique dès l’indépendance, par la force de leurs engins militaires, non de leur intelligence, par leur couardise morale, non leur virilité intellectuelle.
-Elle nous invite à nous fédérer pour préserver l’Algérie, mais dans la perpétuation de la division de la société déchirée par les inégalités sociales et submergée par la paupérisation généralisée, et le maintien de la politique despotique matérialisée par les arrestations et les répressions policières.
-Elle nous enjoint de rejeter la désunion des Algériens, majoritairement précipités dans l’indigence, pendant qu’elle réunit pour son seul profit les richesses de l’Algérie, et concentre tous les pouvoirs.
-Elle feint de déplorer la perte des valeurs (morales), alors qu’elle est la première à les avoir transmuées en marchandises et converties en devises cotées aux bourses mondiales.
-Elle accuse les Algériens de s’être à fond détournés de la politique, alors qu’elle est la première responsable de la politique du détournement de fonds, ferment de cette désaffection politique.
-Elle reproche aux Algériens leur incivisme, alors que c’est son incivilité immorale financière, érigée en modèle pédagogique de vie, qui génère ces conduites scélérates.
-Elle nous enjoint de prier immobiles le Ciel, dans une Algérie tapissée d’immondices morales et d’indigence intellectuelle, pour soulager le fardeau de notre misérable existence, pendant qu’elle soulage ses opulents attachés-cases argenteux, usurpés, sous d’autres cieux par l’acquisition de biens immobiliers.
-Elle nous convie à respecter les Lois de la république, alors que sa république autocratique s’est établie depuis l’indépendance sur l’irrespect et la négation des Droits… politiques, économiques, culturels du peuple algérien.
-Elle nous invite à nous armer scolairement pour réussir notre vie sociale, alors qu’en Algérie la carrière professionnelle et gouvernementale réussit surtout aux roublards dénués de toute instruction scolaire.
-Elle prône la solidarité entre tous les Algériens, alors qu’elle est la première à ériger l’égoïsme en mode d’existence.
-Elle nous incite à cultiver la fierté nationale, mais en omettant de nous fournir une existence digne pour irriguer et fertiliser ce patriotisme.
-Elle bâtit à profusion des mosquées pour soi-disant notre bien spirituel, tandis qu’elle s’ébroue avec effusion dans ces lieux de débauche où coule à flot les divers spiritueux.
-Elle nourrit notre progéniture aux plats indigestes de l’école arabe islamisée instaurée en Algérie, pendant qu’elle se restaure avec ses héritiers aux plus raffinées écoles étrangères servies dans les plus prestigieuses langues européennes.
-Elle nous invite régulièrement à participer massivement aux imposantes élections présidentielles, mais le même massif cacique candidat recyclé de l’inamovible régime despotique s’impose pour rafler médiatiquement l’élection, avec la même infime participation électorale.
-Elle nous enseigne de vénérer l’Unique Livre Saint pour enrichir notre misérable vie de spiritualité pour le plus grand profit de notre religieuse Algérie, pendant qu’elle révère, elle, uniquement ses multiples Livres d’Epargne sales, qu’elle amasse dans diverses banques mondiales, pour son plus grand enrichissement personnel.
-Elle nous recommande la tempérance dans nos revendications salariales et sociales pour maintenir l’équilibre budgétaire du pays, tandis qu’elle ne temporise pas ses efforts pour remplir davantage ses coffres-forts enfermés dans les banques des pays étrangers.
-Elle nous rappelle constamment à notre devoir de vigilance pour la défense de la patrie, alors qu’elle est la première à défoncer la patrie à coups de braquages financiers intérieurs et de saccage du pays par l’opium du peuple.
-Elle nous dispense des leçons de morale pour mieux nous conduire dans la vie, mais elle se dispense de s’appliquer cette conduite morale pour mieux nous infliger ses rançons au pays, autrement dit le pillage de nos richesses en échange de notre liberté servile.
-Elle nous enjoint de vénérer la mémoire de notre glorieuse révolution nationale algérienne, pour mieux nous faire oublier qu’elle nous réserve encore le même sort que l’ancien colon.