24 avril 2024
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 Les problèmes de l’Algérie sont aussi au niveau local 

REGARD

 Les problèmes de l’Algérie sont aussi au niveau local 

Le lieu se résume dans une simple boutique de la capitale, le timing, c’est à la fin de l’une des manifestations populaires du vendredi, l’objet de la discussion est lié à la gestion calamiteuse d’une commune de la Kabylie par un maire dépassé, qui ne sait plus à quel saint se vouer.

Assis près du poste de télévision, le jeune qui parle, âgé d’à peine la quarantaine, lisse sa barbichette et vide son sac sur un ton triste à un émigré rentré récemment au bled. « Notre mairie est bloquée plus de dix fois cette année, lui explique-t-il nerveusement, et à chaque  blocage, c’est le citoyen qui en paie les frais ».

« Mais pourquoi tout cela, répond le vieil émigré, alors que ce sont ces citoyens eux mêmes qui l’ont élu?  » « Je ne comprends rien! Des fois, certains traitent ce maire-là de régionaliste et lui collent tous les maux de la terre alors que d’autres, plus nombreux, font des pieds et des mains pour juste s’approcher de lui et serrer sa main. Et pour le moindre souci, la mairie est bloquée et les citoyens n’arrivent plus à faire leurs papiers administratifs » « Et pourquoi, ils n’arrivent pas à régler tous leurs problèmes, en faisant pression sur les membres du conseil communal, si jamais le maire qu’ils ont élu s’avère incompétent? »  » Notre malheur est tellement compliqué qu’il dépasse toute logique!

Certains croient, par exemple, qu’un budget alloué  pour un projet communal, comme la construction d’une route ou d’un dispensaire, est vite débloqué par les services administratifs de la wilaya. Or, c’est pas aussi simple qu’on l’imagine. Car, d’abord, il va falloir procéder à beaucoup de démarches afin de faire aboutir le projet, puis il importe de faire le suivi du projet de la phase initiale jusqu’à la fin, c’est-à-dire de la sortie de l’argent des caisses jusqu’à ce qu’on le dispense pour la réalisation du projet. Toutes ces étapes-là demandent l’implication de la communauté des citoyens, du tissu associatif local et des membres du conseil communal, lesquels dans le cas de notre commune, sont restés les bras croisés jusqu’au jour J où les problèmes se sont accumulés et les citoyens ont fermé les portes des locaux de l’Etat civil ».

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« Pourquoi tant d’indifférence et de bureaucratie? » « Je n’appelle pas cela ni d’indifférence ni de maladie bureaucratique, mais à mon avis, ce sont les intérêts égoïstes qui priment dans la gestion : les uns au sein du conseil communal lui-même agissent selon des réflexes purement tribalistes, puisque beaucoup d’entre eux ont été élus sur cette base-là, et bloquent toute initiative en faveur du bien collectif qui va à l’encontre de l’interêt de leur propre village. Cela dit, l’esprit civique de la gestion s’est effacé devant l’esprit de la tribu et du village.

Malheureusement, c’est un virus ancré dans les mentalités chez nous »  » Et pour l’en extirper, que faut-il faire? » « Bien entendu, renforcer l’éducation civique à tous les niveaux, pour tuer le virus à l’état embryonnaire avant qu’il se transforme en épidémie contagieuse ! » 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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