L’armée malienne a affirmé samedi 18 novembre par un communiqué avoir découvert jeudi 16 un charnier à Kidal, deux jours après y arriver. Aucune précision n’a été donnée ni sur sa localisation exacte ni sur le nombre de corps qui auraient été découverts. Mais les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP), qui avaient quitté leur fief de Kidal juste avant l’arrivée des soldats maliens, ont dénoncé mardi 21 novembre soir des accusations « montées de toutes pièces ».
« Une pure diversion », « destinée à masquer les horribles massacres commis par le duo terroriste Wagner-Fama » : c’est en ces termes que les rebelles du CSP dénoncent, dans un communiqué diffusé mardi 21 novembre, ce qu’ils considèrent encore comme une « manœuvre maladroite » de Bamako.
Le CSP avait lui-même accusé les soldats maliens et leurs supplétifs de Wagner de massacres au cours de leur progression vers Kidal. Comme à Ersane, où 17 civils avaient été exécutés et décapités, selon les informations recoupées par RFI. Ou encore à Tonka, où des sources au sein du CSP affirment que plus de 70 civils auraient été abattus, ce que RFI n’a pu vérifier de source indépendante.
@BilalAgAcherif président de l'#Azawad : cette terre est la notre nous allons la défendre jusqu'à la dernière goutte de notre sang.
Tout ces étrangers vont partir et nous laisser sur cette terre. pic.twitter.com/2aS8RoOlv2— outamashaq (@oumaragg) November 22, 2023
Les rebelles ajoutent que, selon eux, « la pratique des charniers » est « habituelle » pour les soldats maliens et leurs supplétifs paramilitaires russes de Wagner. En exemple, ils rappellent l’opération militaire de Moura, en mars 2022, où plus de 500 personnes avaient été exécutées et enfouies dans des charniers, selon les Nations unies et plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.
Les rebelles du CSP citent également la séquence de Gossi, en avril 2022 : le Mali avait accusé la force française Barkhane, qui était en train de quitter le pays, d’avoir laissé derrière elle un charnier. L’armée française avait alors divulgué des images de drone révélant une mise en scène orchestrée par Wagner et l’armée malienne. Bamako avait réagi en accusant la France d’espionnage.
Les réseaux téléphoniques rétablis à Kidal, où le drapeau de Wagner flotte
L’armée malienne a été aidée dans sa percée dans l’Azawad par les mercenaires du groupe Wagner ainsi que des soldats des armées nigériennes et du Burkina Faso.
Les rebelles de l’Azawad dénoncent enfin « la guerre communicationnelle » de « la junte au pouvoir » et jugent la justice malienne « sélective » et donc « décrédibilisée ». Dans la foulée des affirmations de Bamako, la justice malienne avait annoncé l’ouverture d’une enquête, confiée au pôle spécialisé de lutte contre le terrorisme.
#Mali / #Kidal: Dans le groupe Télégram de #Wagner, Reverse Side of the MEDAL, les combattants de #Wagner ont publiés une vidéo dans laquelle ils hissent le drapeau de Wagner sur le gouvernorat de Kidal.
Une autre souveraineté retrouvée !#SahelLeaks pic.twitter.com/fL7FXeR2H6
— SahelLeaks (@SahelLeaks) November 22, 2023
Avec Rfi