23 novembre 2024
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Les thuriféraires et le cinquième mandat de Bouteflika

OPINION

Les thuriféraires et le cinquième mandat de Bouteflika

D’ores et déjà la présidentielle de 2019 s’annonce problématique avec surtout la volonté farouche d’individus intéressés activant pour un 5e mandat d’un président déjà très malade.

Alors que les luttes se font sans concession, en haut lieu, l’esprit de l’Algérien semble occupé ailleurs. De plus, on l’a formaté pour recevoir des données politiques erronées afin de lui faire accepter n’importe quelle situation qu’on préconise. Faire croire que c’est au nom de la stabilité et de la continuité que le cinquième mandat doit avoir lieu nous procure de mauvais sentiments sur l’avenir du pays. Les auteurs de la propagande avec leur relais de l’extérieur ont dû comprendre qu’ils n’ont pas d’autres choix que de vivre d’une rente viagère, c’est-à-dire dépendre des avantages du système du clan Bouteflika jusqu’à que celui-ci tire sa révérence.

De l’un son essai « L’homme révolté », Albert Camus : « Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme ».

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Le récipiendaire du prix Nobel en littérature n’a pas tort si on applique son analyse sur les dirigeants de notre pays. A tour de rôle, ils prêchent, se disputent et se querellent pour des soutiens indéfectibles. Chacun use de son génie maléfique pour exprimer son allégeance au clan des Bouteflika. De la manière la plus vile, on assiste à une multitude déclarations dont le contenu est désolant.

Ils se considèrent comme des partenaires du clan, des scélérats que le ridicule ne répugne point. Ils nous gavent d’injures mêlées de propos triviaux. N’est-ce pas M. Ouyahia ?

L’encensoir à la main ils l’agitent pour flatter leur maître de l’heure. Ils le défendent avec acharnement à la moindre critique sans se soucier des conséquences de leurs courtisaneries.

Atteindre un certain degré de ridicule pourra-t-il provoquer un sursaut émanant de l’ensemble des déçus et méprisés ?

Deux décennies avec le même personnage, il faudrait bien se lasser un jour non ! La situation est devenue intenable.

C’est comme un système d’exploitation en informatique, il est nécessaire de le remplacer et de se mettre à jour avec de nouveaux paramètres afin de s’adapter au nouvel environnement technologique, car c’est une exigence pour le changement.

Les nations qui ont imposé les règles pour assurer un renouvellement générationnel de leur personnel politique, et avec qui nous devrons maintenir des relations diplomatiques se gaussent de notre personnel politique. L’Algérie de novembre est devenue la risée. 

Prochainement, on doit s’attendre à une nouvelle visite du président français. Serait-ce un épisode pour conforter ce cinquième mandat ? Emmanuel Macron sera-t-il à Alger pour soutenir Abdelaziz Bouteflika rivé plus que jamais au pouvoir ?

«Pour assurer ses liens d’intérêt, la France doit impérativement ménager son viatique politique avec l’Algérie, celle-ci c’est est une chasse gardée de la France». Les langues se délient du côté de l’hexagone, le livre « Alger-Paris, une histoire passionnelle » écrit par le duo Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet, a révélé au grand public des deux rives de la Méditerranée, les secrets d’une relation presque incompréhensible entre la France et l’Algérie.

Une partie des assertions ont été confirmées par l’ancien diplomate en poste à Alger, Bernard Bajolet. Des propos relayés et analysés par les médias n’ont pas été du goût des dirigeants ciblés qui tirent des avantages en exploitant les sentiments nationalistes à l’égard de l’ancienne colonisateur. Pour autant, ils ne se gênent nullement d’aller se soigner ou faire leurs emplettes à Paris, voire  se l’offrir comme une terre d’accueil pour leur retraite comme l’ancien ministre des Moudjahidine qui éructait contre la France pour ensuite aller s’y installer.

Du côté de Paris ou d’Alger, pertinemment, l’inquiétude est réelle sur la santé du chef d’État, alors on s’active pour orchestrer un plan B pour se maintenir et assurer ses arrières. L’idée de préparer un membre du clan pour la reprise du pouvoir en cas où est dans l’air. On évoque même l’amendement de la constitution sera remaniée en 2008 pour introduire la vice-présidence de la république. Histoire de garder l’actuel locataire jusqu’à ce que …

On susurre sur ce projet qui a bien failli avoir lieu en 2011, un scénario idéal pour un héritage du pouvoir. Ce qui se passe à la chambre basse n’est pas de la simple diversion. Cela participe d’une lutte qui ne dit pas son nom pour 2019. Le gèle des travaux de l’APN jusqu’à la démission de son président cache bien un simulacre à cinq mois de la présidentielle.

À comprendre la lecture de l’entrevue accordée au journal El-Watan, le troisième homme de l’Etat se défend d’avoir rencontré Mouloud Hamrouche à Paris.

Revenir en arrière, il y a quatre ans, ce personnage s’est bien proposé comme l’homme du consensus en faisant appel à l’armée pour le plébisciter. C’était un message clair qui annonçait la destinée politique de Mouloud Hamrouche. Un enfant du système, c’est un candidat potentiellement gênant. Dans cette guerre des clans, toutes les interrogations et les supputations ont quelque raison d’inquiéter la dynastie régnante qui voit sa fin se profiler.

Mais le peuple dans tout ça ?

Le débauchage des généraux, l’affaire de la cocaïne, l’éviction du général-major Hamel ou bien les tentatives destitution de Said Bouhadja ne sont que des faits divers pour le citoyen lambda, puisqu’ils sont sans incidences sur son quotidien. C’est le grand oublié de l’Algérie.

Malgré tout, la prise de conscience est indéniable à tous les niveaux, la masse est représentée par une jeunesse présente et active dans les réseaux sociaux, par les comités de villages et de quartier qui s’autogèrent, par les anciens appelés de l’ANP qui refusent que leur combat contre le terrorisme soit en vain, les populations du sud qui dénoncent l’inégalité dans la répartition des richesses de pétrole, les supporters qui raisonnent dans nos stades avec des slogans exprimant leur ras-le-bol, par des opérateurs économiques comme Cevital et bien d’autres qui s’interdisent d’être aux ordres du clan au pouvoir. 

Auteur
M. Messaoudene

 




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