Jeudi 26 octobre 2017
Les travailleurs du consortium sud-coréen GS/Daelim en grève
Les travailleurs de la future centrale électrique de Kaïs, dans wilaya de Khenchela, sont en grève depuis le 21 octobre dernier.
En désaccord avec leur employeur, le consortium sud-coréen GS/Daelim, les employés qui attendaient l’application de l’accord qu’ils ont conclu avec la multinationale sud-coréenne en août dernier, ont été surpris par la décision de leur employeur de licencier leur représentant.
D’après le communiqué des travailleurs, dont nous détenons une copie, la décision de licencier le représentant des travailleurs qui a mené la négociation avec la direction depuis des mois est un acte de vengeance.
Pour rappel, les travailleurs avaient signé un accord le 24 août 2017 avec la direction de l’entreprise mais cette dernière n’a pas encore appliqué tous les points du protocole d’accord. Parmi les points non appliqués, on peut citer la rémunération par effet rétroactif des heures supplémentaires qui excèdent les 40 heures par semaine, la revalorisation du salaire de base et l’alignement de la rémunération entre les travailleurs locaux et les étrangers (les Coréens, et les Chinois) et la fin des discriminations dans l’hébergement et la restauration.
Les grévistes pointent du doigt également le non-respect du code de travail algérien par la multinationale sud-coréenne en ce qui concerne les heures de travail par semaine ainsi que les jours de récupération.
Précarité et discrimination est le lot des travailleurs algériens
Dans leur communiqué, les travailleurs de la future centrale électrique de Kaïs, 30 km du chef-lieu de wilaya de Khenchela, dénoncent l’insoutenable précarité dans laquelle ils travaillent. Le représentant des travailleurs que nous avons contacté nous a confie : « Nous ne sommes pas protégés, les contrats qu’on nous propose ne durent qu’une année renouvelable. A n’importe quel moment, le salarié peut être licencié. C’est la raison pour laquelle nous exigeons le renouvellement automatique de tous les contrats jusqu’à la fin des travaux ainsi que la revalorisation des indemnités de licenciement ».
Dans les villes de Kaïs et de Remila , les jeunes chômeurs se mobilisent également. Ils dénoncent leur exclusion et exigent plus de transparence dans le recrutement. L’un d’eux précise : «Dans ce gigantesque chantier, il y a plus de six entreprises. Mais ils préfèrent tous recruter ailleurs, y compris pour les emplois peu qualifiés. Les Sud-Coréens et les Chinois embauchent leurs compatriotes et même les entreprises algériennes préfèrent recruter dans les autres wilayas». En effet, le consortium sud-coréen travaille avec plusieurs sous traitants : Deux sociétés chinoises (ELECO et Sinocont), et trois entreprise nationales : Inerga (filiale de Sonelgaz), Metal Mind et Etterkib .
Les travailleurs de GS/Daelim refusent toute forme d’atteinte à la dignité du travailleur algérien, lit-on dans leur communiqué, et insistent sur leur détermination à mener cette action jusqu’à la satisfaction de toutes leurs revendications. Ils ne ferment cependant pas la porte au dialogue et expriment leur volonté de trouver une solution équitable à ce conflit.