La guerre entre le Liban et Israël a connu, dimanche 17 novembre, une escalade significative marquée par des raids sur Beyrouth, qui ont tué le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif, une vague de bombardements sur la banlieue sud de la capitale et des frappes massives sur le sud du Liban, où des combats terrestres acharnés opposent le Hezbollah à l’armée israélienne.
Ces développements dramatiques ont poussé les autorités à suspendre les cours les lundi 18 et mardi 19 novembre dans les écoles et les universités publiques et privées à Beyrouth et une partie du Mont-Liban.
La fermeture des établissements scolaires et universitaires à partir de ce lundi 18 novembre s’est imposée du fait de la dégradation significative des conditions de sécurité. En plus des raids inhabituels en plein cœur de Beyrouth, la banlieue sud est soumise à des frappes presque incessantes, et les déflagrations sont entendues toute la journée dans la capitale et ses environs.
Les destructions provoquées ces quatre derniers jours dans cette région sont aussi importantes que celles qui se sont produites en un mois de bombardements.
Cette escalade en profondeur du territoire libanais s’accompagne d’une forte pression exercée au sol par l’armée israélienne, qui a lancé, le 6 novembre, la deuxième phase de son offensive terrestre. Des combats acharnés se déroulent autour de Khyam, à l’extrême sud-est du Liban, après l’échec, il y a deux semaines, d’une première tentative israélienne de prendre cette bourgade stratégique. Les troupes israéliennes tentent d’avancer vers cette grande localité par trois axes différents et se heurtent à une forte résistance de la part du Hezbollah.
De violents combats se déroulent également dans la partie occidentale de la frontière où l’armée israélienne a avancé de quatre à six kilomètres. Ce lundi également, Israël a annoncé qu’environ trente projectiles avaient été tirés du Liban : « Après le déclenchement des sirènes d’alerte il y a peu dans les régions de Galilée Supérieure et Occidentale, environ 30 projectiles ont été identifiés traversant le territoire israélien depuis le Liban », a précisé l’armée dans un communiqué.
Un tas de ruines
La moitié du Liban, y compris sa capitale, était sous les bombes israéliennes le dimanche 17 novembre. Pour la seconde fois depuis le début de la guerre ouverte avec le Hezbollah, le 23 septembre, l’aviation israélienne a mené deux raids en plein cœur de Beyrouth. Le premier a tué le porte-parole du parti chiite, Mohammad Afif, alors qu’il se trouvait au QG du parti Baas, dans un quartier situé à moins d’un kilomètre de l’ambassade de France. La deuxième frappe a visé, dans un quartier résidentiel à l’ouest de la capitale, un magasin de matériel électronique, une voiture et un appartement. Israël affirme que la cible était un haut responsable du Hezbollah, qui n’a fait pour sa part aucune annonce sur ce bombardement.
Les avions israéliens ont enchaîné dimanche les raids sur la banlieue sud de Beyrouth, devenue depuis quatre jours une cible quotidienne. Les raids ont entièrement détruit des immeubles résidentiels dans cette région qui n’est plus qu’un tas de ruines.
Pression au sol
« Ils ont bombardé le quartier de Dahiye peut-être vingt fois. Cela fait une semaine qu’ils bombardent au moins quinze fois par jour. On entend tout et ça rend la vie très dure. C’est dur de dormir, c’est dur de se concentrer, mais on sait dans quels quartiers aller et lesquels éviter », raconte au micro de RFI Sary Raydan, un lycéen de 17 ans qui habite dans le quartier chrétien d’Achrafieh.
RFI