À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a publié un communiqué virulent dénonçant la dégradation alarmante de la liberté d’expression en Algérie. Le parti parle d’une situation « critique » qui exige de « tirer la sonnette d’alarme sans plus attendre ».

« La presse algérienne, autrefois synonyme de courage et de rigueur professionnelle, traverse aujourd’hui une crise de légitimité sans précédent », déplore le RCD. Le communiqué pointe du doigt une censure systématique, l’étouffement des voix libres, et l’instrumentalisation des réseaux sociaux pour dénigrer toute parole indépendante.

Le parti rappelle avec émotion l’héritage de journalistes assassinés pour avoir défendu la vérité, comme Tahar Djaout, Omar Ouartilane ou Saïd Mekbel. Aujourd’hui encore, des figures comme Ihsane El Kadi subissent, selon le RCD, un acharnement judiciaire injustifié, tandis que d’autres, comme le regretté Zahir Aberkane, disparaissent sans que leur engagement ne soit reconnu à sa juste valeur.

Le parti dirigé par Atmane Mazouz, fustige également la transformation de la presse en « outil docile entre les mains d’un pouvoir qui préfère le mensonge à la transparence ». L’autocensure y est devenue la norme, la soumission une condition de survie, et le silence face aux activités de l’opposition – notamment du RCD – une directive tacite imposée par les cercles du pouvoir.

Les journaux indépendants, eux, sont bâillonnés par des fermetures administratives, des pressions financières ou des poursuites judiciaires.

Le parti dénonce en outre une « guerre psychologique orchestrée sur les réseaux sociaux », menée par des armées numériques anonymes qui polluent le débat public, traquent les voix dissidentes, et noient les messages porteurs d’espoir sous un flot d’insultes et de désinformation.

Malgré ce climat hostile, le RCD souligne le rôle essentiel joué par les réseaux sociaux et les médias alternatifs : « Ils informent, analysent, témoignent. Ils redonnent la parole à ceux qu’on veut réduire au silence. » Ce n’est plus un phénomène marginal, mais bien le véritable espace d’expression d’un peuple privé de tribunes médiatiques.

Enfin, le RCD note que de plus en plus d’influenceurs algériens installés à l’étranger façonnent aujourd’hui l’opinion publique nationale, une réalité qui traduit, selon lui, l’échec du régime à instaurer un débat démocratique et pluraliste dans les médias traditionnels.

Samia Naït Iqbal

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