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Liberté pour les détenus, ces symboles qui font la fierté de l’Algérie 

TRIBUNE

Liberté pour les détenus, ces symboles qui font la fierté de l’Algérie 

Depuis des mois qu’ils croupissent en prison pour des raisons purement politiques. Leur détention est préméditée, les tribunaux que ça soit celui d’El-Harrach, de Ghardaïa ou d’ailleurs sont incapables de les juger, car leurs dossiers ne contiennent aucune preuve tangible. Et le pouvoir, enfin Gaïd Salah, refuse de les reconnaître comme des détenus d’opinion. Les responsables complices de leurs brimades et incarcérations arbitraires seront admis dans les annales d’une Histoire qui ne pardonne pas ce genre de méfaits.

Presque une centaine de détenus sont pris en otage par une justice qui peine à convaincre les manifestants. Les avocats, ces hommes et femmes qui connaissent les lois sont dans l’expectative, car ils ne peuvent défendre des détenus devant des magistrats qui n’agissent que sur des décisions d’injonctions venues d’en haut.

En dernière c’est l’affaire triste de Narjes Asli. Cette artiste, bénévole au sein de l’association “Cœur dans la main”, vient d’être auditionnée par la police suite à une plainte des responsables du Centre hospitalier universitaire Mustapha-Pacha car elle a eu le courage de dénoncer les conditions inhumaines que subit un malade hospitalisé au sein de cet établissement.

À voir les profils des inculpés, un industriel, un révolutionnaire, une femme, des militants amazigh et jeunes manifestants pacifiques, chacun représente un symbole de fierté. Leur mise en détention est une manière d’avertir le reste de la population afin qu’elle cesse de réclamer des changements du système. 

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Faire d’eux un objet de négociation afin de plier la société, par le biais d’un panel composé de militants issus du FLN, du RND, TAJ, MPA et d’autres satellites du pouvoir, à accepter la proposition chère de l’État-major : organiser une élection présidentielle dans les meilleurs délais contrevient à ce que réclament les millions de manifestants depuis plusieurs mois.

Les décideurs ont pris l’histoire à contre-sens. 

Belkacem Zeghmati, le nouveau ministre nommé par le pouvoir, que certains organes qualifient de sérieux, a-t-il réagi en leur faveur ? Jusqu’à présent non. Ta tâche est ardue, précise :  il est recruté dans une logique clanique, faire du ménage sur un secteur détenu par Tayeb Louh, un pion de Bouteflika. Et dans la suite des choses, il est un modèle parfait de Gaid Salah pour faire croire au peuple qu’il s’est attaqué à la corruption. 

Sournoisement, Karim Younes et Fatiha Abou qui ont cru utiliser comme joker, « la libération des détenus », pour se simplifier la tâche afin de donner du crédit à leurs engagements, viennent de perdre cette option de troncation. 

Une autre victime qui paie les frais de cette guerre des clans, notamment Issad Rebrab. Un symbole de réussite de l’économie nationale. Depuis plus trois mois qu’il en détention provisoire. La justice algérienne refuse de le juger car elle n’a rien contre cette personne selon ses avocats. Me Khaled Bergheul, précise que l’affaire est « instrumentalisée par les tenants du pouvoir actuel ».

Le prétexte de l’incarcération est une machine importée d’Allemagne que Cevital doit payer les frais de douane. Où est le rapport avec Monsieur Rebrab? En fait, il y’en a pas, c’est ses projets qui dérangent, il est venu avec une technologie qui permet d’avoir l’accès à l’eau la plus propre qui puisse exister. Aujourd’hui, la conjoncture économique ne permet pas à l’État d’entraver une telle opportunité qui peut générer jusqu’à 20 milliards de dollars en retombées économiques. 

Il suffit de constater le jour de l’Aid, une bonne partie des algériens l’ont passé sans eau. Le manque de ressources hydriques est un enjeu à prévoir prochainement, la technologie de Rebrab viendra nécessairement pallier cette insuffisance. 

Même la jeunesse n’a pas été épargnée de cette débâcle judiciaire. Elle vient d’être humiliée en mettant en prison un jeune de 16 ans, Nettache Mohamed Amine de Bourouba. Un mineur est en prison. Il a été arrêté le 27 février vers deux heures du matin, selon sa mère qui n’a jamais manqué un vendredi pour se joindre à la révolution. C’est une insulte à notre jeunesse porteuse d’espoir. La chanson sur Gaïd, «navigui carta chiffa»…chaab fayek (le peuple est conscient)…imazighens Bab-El-Oued et la Casbah…, est une révélation d’une jeunesse qui condamne avec verve le mépris, l’injustice et qui s’identifie fièrement à son identité.

Et la majorité des autres détenus sont arrêtés pour le port du drapeau amazigh. Cette décision, encore fois, vient d’un général qui vit mal son identité devant ses mentors des Émirats. De la manière la plus vile qu’il se renie ce vieux chaoui, et il menace le reste des Algériens de le suivre dans sa vilénie. 

Une révolution dans laquelle la femme s’implique, sa réussite est presque inévitable, et le pouvoir l’a bien appréhendé. Il a mis Samira Messouci, une élue RCD de l’APW de Tizi-Ouzou en prison pour envoyer un message à la femme algérienne de se tenir tranquille. Celle-ci, dans notre histoire, avec pugnacité, elle n’a jamais manqué à ses devoirs quand il s’agit du devenir de la nation. Ce pilier de la société a contribué grandement à libérer le pays de la France coloniale.   

Pour ne pas l’oublier, il faut saluer aussi la mémoire des détenus qui ont perdu la vie dans les enceintes carcérales pour la liberté d’opinion et d’expression. En pensant à Baaouchi Affali, l’ancien Président d’APC de Berriane, mort sous la torture, Kamel-Eddine Fekhar suite à une négligence voulue des responsables de l’Hôpital de Ghardaïa , Gueddouh Salah, Bencheikh Aissa, et Mohamed Tamalt.

Et d’autres détenus de la localité de Ghardaia, incarcérés depuis des années. Mohamed Baba Nedjar (13 ans en prison), Laassaker Bahmed, Khayar Tadriss, Tchaibt Noredine, Djamel Zizouni, Bencheikh Aissa, Allout Omar, et Bousnane Brahim, victime d’un AVC lors de son arrestation, il est actuellement dans un état de santé lamentable. Selon Maitre Salah Dabouz, ils sont entre 40 et 60 prisonniers, dont certains sont condamnés jusqu’à 20 ans de prison

Et depuis le début la révolution, il est important d’aviser l’opinion publique que le pouvoir a mis en prison pour des raisons politiques Nettache Mohamed Amine, Messaoud Leftissi, Chatri Mouloud, Timssi Nasser, Guerroudj Idir Samir, Ould Taleb Amine, Serdouk Samir, Ouidri Khaled, Boudraa Abderrahmane, Bibi Makhlouf,  Safi Tahar, Meharzi Hamza, Oudihat Khaled, Aliche Djaber, Bacha Bilal, Karoune Hamza, Lakhal Kamel, Okbi Akli, Boudjmil Mohand, Ider Ali, Bekkis bakir, Berrache hafid, Akouazi Mohamed, Derouich alaa Azzoug, Acherfouch ammar, Bahloul mohand ameziane, Bounouche nabil, Yahiaoui hellal, Chami arezki, Benalouache kamel, Khabbani abdelbasset, Kichou El hadi, Aouissi, Chaalal amokrane, Messouci Samira (élu RCD), Lakhdar Bouregaa (ancien cadre de l’ALN âgé de 86ans), Kasmi Yazid, Hamza Djaoudi et Dr Khaled Chouater. 

Au demeurant, dans le mouvement de révolte tel qu’entamé par le peuple, il y a lieu de souligner, avec le temps et la prudence, qu’il s’est mûri pour devenir une révolution. Un modèle de lutte auquel la société a misé tout son capital sans se soucier des conséquences. La prison, la torture et les intimidations ne font plus d’effet devant un déferlement qui s’inscrit dans une ambition populaire nul ne peut l’arrêter. 

Auteur
Mahfoudh Messaoudène

 




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