Des affrontements entre groupes armés rivaux dans la capitale libyenne le 12 mai 2025 au soir et dans la nuit ont fait au moins six morts, a annoncé le Centre de médecine d’urgence, selon l’Agence France Presse, après que le gouvernement de Tripoli a assuré avoir repris le contrôle de la situation.
En Libye, un des principaux chefs de milices a été tué lundi soir dans des affrontements à Tripoli. Abdelghani el-Kikli dit « Gheniwa » dirigeait le groupe SSA, l’Autorité de soutien à la stabilité, qui contrôlait un des principaux quartiers de la capitale. Conséquence d’une opération lancée par le gouvernement d’union nationale (GNU).
La nuit n’était pas encore tombée sur Tripoli lorsque les échanges à la mitrailleuse lourde et au lance-roquette ont débuté, comme l’attestent plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Les combats se sont poursuivis en soirée entre des hommes de l’Autorité de soutien à la stabilité, milice influente qui contrôlait le quartier d’Abu Salim, et ceux du gouvernement d’Union nationale. Et ils se sont donc conclus par la mort de Gheniwa.
« Une étape décisive vers l’élimination des groupes irréguliers »
Selon son neveu, cité par l’expert Jalel Harchaoui, Gheniwa avait reçu « une invitation à négocier qui n’était qu’un piège pour l’éliminer ».
Gheniwa était quelqu’un qui avait l’habitude de contredire le Premier ministre. Et c’était quelqu’un qui arrivait à placer ses pions, sur des dossiers extrêmement importants, des dossiers non-sécuritaires comme la direction de la Banque centrale ou la direction de la Banque étrangère. Il avait l’habitude d’aller à 180 degrés à l’opposé de ce que souhaitait le Premier ministre. Donc, il était a priori engagé dans un processus de modus vivendi : c’est-à-dire, «on ne s’aime pas mais on cohabite, on essaie de se tolérer et d’éviter la guerre», affirme Jalel Harchaoui, chercheur au Royal United Services Institute basé à Londres
Dans la nuit, le ministère de la Défense du GNU a assuré que l’opération avait été un « succès », puis le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah a salué « tous les membres de l’armée et de la police, pour avoir instauré la sécurité et affirmé l’autorité de l’État dans la capitale », après ce qu’il a qualifie d’« étape décisive vers l’élimination des groupes irréguliers ».
Selon plusieurs spécialistes, l’élimination de Gheniwa permet à Abdelhamid Dbeibah et à sa coalition armée de renforcer leur mainmise sur la ville et l’ouest de la Libye. Dès lundi soir, les territoires de la SSA ont été partagés entre les autres acteurs sécuritaires.
RFI