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L’ignominie d’une justice aux ordres

REGARD

L’ignominie d’une justice aux ordres

Le harcèlement judiciaire constitue le moyen privilégié pour parvenir à mettre hors d’état de nuire toutes les formes de pensée pouvant ne pas cadrer avec la limite préalablement tracée par les tenants du pouvoir, sous peine de se voir incriminé et faire l’objet de poursuites sous des chefs d’accusation tout faits : atteinte à l’ordre public et à la sécurité de l’État.

Un État de droit n’a nul besoin d’un quelconque satisfecit du genre « tout va bien merci » mais plutôt d’apprendre à corriger tout manquement qui viendrait altérer l’action du gouvernement à s’éloigner des objectifs qu’il s’est fixé en termes de réalisations et ce, pour le bien-être de la population.

Elles sont nombreuses les voix qui s’élèvent ça et là pour dire non à l’omerta, non à l’inquisition, non à l’invective et à l’injustice, mais elles ne parviennent malheureusement pas à transformer cette énergie éparse en une adhésion généralisée prenant forme d’une opinion en dépit d’un espace d’expression qui se rétréci à la manière d’une peau de chagrin, par les coups de boutoir répétés d’une vision étriquée.

Ce qui semble susciter l’émerveillement pour la suite des événements futurs est l’émergence d’une « protesta feminista » qui n’a absolument rien à envier à celle menée par des hommes mais avec en sus un impact considérable sur l’opinion tant interne qu’externe face notamment à cette célérité avec laquelle la justice a tendance à se fait saisir pour ensuite ficeler un dossier « vide » prêt pour l’incarcération.

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Leur courage et leur sens des responsabilités est à admirer que ce soit celles qui ont été condamnées à des peines d’emprisonnement pour avoir arboré un emblème amazigh, celles qui ont tenu la dragée haute aux nervis du système en décomposition ou bien celles encore qui continuent de se battre pour défendre l’honneur et l’intégrité du petit peuple qui ne cesse d’endurer les fantasmes d’une certaine sphère d’un régime finissant.

Il n’est pas rebelle qui il veut. Cette singularité qui consiste à ne pas se laisser courber l’échine est synonyme de sacrifice et d’inquiétude que seul l’esprit libertin est en mesure d’apprécier les conséquences du refus de toutes les formes d’aliénation venant limiter l’usage de la liberté de pensée et d’agir. 

Se voir interdire d’émettre un avis ou de construire sa propre opinion sous prétexte de porter atteinte à la sécurité de l’État, ne peut que nous renseigner sur la nature d’un régime fermé et de surcroît à vocation militaire. 

Cette situation dans laquelle la liberté de penser devient attentatoire à la liberté tout court, résulte d’une transition tronquée, faisant comprendre à certains que c’est dans l’histoire qu’ils puisent leur forme de légitimité et qu’en dehors de celle-ci, il y aurait point de salut.

Il faudrait que ceux qui continuent à penser que le monde n’est pas petit et qu’ils sont à l’abri de tous les regards se trompent de vision et d’époque. 

Un pays divisé devient très vulnérable, incapable de pouvoir asseoir une quelconque forme de résistance face aux défis multiples qu’impose ce nouvel ordre basé sur l’intérêt matériel dans un esprit assez vorace qui ne laisse aucune place à l’erreur d’appréciation.

Auteur
Rezki Djerroudi

 




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