L’Indice de perception de la corruption (IPC) 2024, diffusé par Transparency International ce 11 février 2025, met en lumière une situation alarmante pour l’Algérie. Avec un indice de 34 sur 100, le pays se classe parmi les nations où la corruption est endémique et reflétant la réalité du pays en matière de gouvernance, de transparence et de responsabilité publique.
L’Algérie perd deux places par rapport au score de 2023 et se retrouve ainsi à la 107e place parmi 180 pays évalués. C’est une évidence : la corruption continue de se propager et l’efficacité des organismes de lutte contre la corruption reste limitée par un manque d’indépendance et de moyens. Et quand on sait que la justice est totalement sous le contrôle de l’exécutif, il n’y a pas lieu de s’étonner par un tel classement.
La gestion des revenus pétroliers et des finances publiques manque de transparence. Les affaires de corruption impliquant des hauts responsables se soldent rarement par des condamnations exemplaires ou bien elles sont instrumentalisées à des fins politiciennes.
Au niveau régional, le pays se situe en dessous de la moyenne des voisins d’Afrique du Nord. La Tunisie a obtenu un indice de 39/100 et le Maroc 37/100,
Ce classement est un signal d’alarme et appelle à des actions urgentes et concrètes. La lutte contre la corruption est une nécessité pour assurer un développement durable, restaurer la confiance des citoyens et renforcer la démocratie. Pour autant, cela risque d’être un voeu pieux quand on sait le fonctionnement du système politique qui dirige le pays.
Pour rappel, l’Indice de perception de la corruption (IPC) est un indicateur mondial qui évalue et classe les pays en fonction du degré de corruption perçu dans leur secteur public, tel qu’il est ressenti par des experts et des chefs d’entreprise.
Basé sur des données issues de 13 sources provenant de 12 institutions spécialisées, il combine différentes enquêtes pour offrir une vision plus fiable et complète de la corruption.
L’IPC repose sur des perceptions, car la corruption est souvent dissimulée, rendant difficile sa mesure directe. Il couvre environ 180 pays et permet des comparaisons annuelles depuis 2012 grâce à une méthodologie standardisée. Enfin, un dernier constat : les pays en tête du tableau sont démocratiques et ceux en queue de peleton sont tous des dictatures.
Rabah Aït Abache