Amara Mazi, enseignant de physique, a été arrêté le mardi 18 octobre à 9 heures en classe, devant ses élèves au collège, CEM sud à Tizi-Ouzou, annonce le comité national pour la libération des détenus d’opinion.
20 ans de prison ferme. La main lourde du juge de Dar El Deida n’a pas hésité ni frémi pour condamner cet enseignant qui allait à ses cours normalement, sans qu’il sache ce qui se tramait derrière son dos. L’histoire est à peine croyable.
Au moment de l’ouverture du procès du journaliste Mohamed Mouloudj et ses compagnons au niveau du tribunal criminel de première instance de Dar El Beida, Amara Mazi est arrêté à Tizi-Ouzou. Embarqué, il découvre qu’il a été condamné à 20 ans de prison sans qu’il soit au courant. Le comble !
Amara Mazi est cité dans ce dossier et considéré comme en étant en fuite, alors qu’il n’a été jamais convoqué. Décidément, il n’y a que la justice algérienne pour réussir ce genre de pratique ahurissante. Comment est-ce possible dans un pays où la surveillance de la société est devenu un sport national pour les services ?
Nous apprenons qu’il a été condamné par contumace à 20 ans de prison ferme lors d’un procès, à l’issue duquel a eu la libération de deux détenus, Mohamed Mouloudj et Arezki Oulhadj, de son village, Tifilkout (60 km à l’est de Tizi-Ouzou), après que ces derniers ont passé plus d’une année en prison en détention provisoire.
Le village Tifilkout, haut lieu de résistance anticoloniale, compte également un autre détenu dopinion, qui est Kamira Nait Sid.
Amara Mazi se trouve actuellement au commissariat de Cavaignac , rapporte le CNLD. Il sera probablement présenté dimanche, le 23 octobre 2020, au tribunal de Ruisseau pour vider son mandat d’arrêt.
Que va-t-il advenir de cet enseignant ? La justice ira-t-elle jusqu’au bout de sa logique répressive ?
L.M.