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L’instance de dialogue et de médiation : combien de divisions ?

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L’instance de dialogue et de médiation : combien de divisions ?

Alors que Karim Younès patauge dans la farine, Bensalah commence sérieusement à entrer dans sa fonction d’intérimaire à durée indéterminée.

C’est que le panel est pour le pouvoir un sacré paratonnerre. Il essuie les foudres populaires et dans la foulée essaye d’animer une scène politique écrasée par une jeunesse algérienne fougueuse et diablement revendicative.

Dans ce panel, né dans les quiproquos et les malentendus, chacun à une opinion et des visées surtout. Dans une énième saillie dont il a seul le secret le preu chevalier Karim Younès assure avec morgue que l’instance « accordera la chance de dialogue à toutes les franges de la société, en vue de trouver des solutions à la crise politique que vit le pays ». Dans l’adversité, le coordinateur a pris de l’assurance et de l’aplomb.

Mais son instance en réalité ne représente rien ni personne hormis sa composante ou tout au moins ceux qui les ont désignés et payent les additions de leurs aggapes. C’est l’impayable coordinateur lui-même qui le reconnaît benoîtement. L’Instance de dialogue et de médiation « ne parle pas au nom du peuple algérien, ni au nom du Hirak populaire ou du pouvoir ». A peine croyable mais reconnaissons-lui cette vérité.

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Il fera mieux. Dans un dernier tour de passe-passe, il professe un tantinet apocalyptique : « Si on ne trouve pas de solution, le pays peut aller vers des lendemains qui nous font craindre le pire ». C’est donc Karim Younès ou le chaos. Une manière bien modeste de se donner contenance quand ce panel n’arrive même pas à parler d’une seule voix.

Il faut dire que Karim Younès a de l’ambition, il avale les couleuvres avec appétit. Et ne craint pas de se contredire ni de changer de mentor. De Bouteflika, il est passé à Benflis, puis à Ali Ghedir avant de se rapprocher de Benflis qui se voit encore le prochain locataire d’El Mouradia.

Souvenons-nous. Après avoir menacé de dissoudre le panel si des mesures d’apaisement ne sont pas prises, le natif de Bejaia a mis de l’eau dans son huile et avalé son chapeau, pourtant bien nécessaire en ces temps de canicule. Comme quoi pour le coordinateur et ses promoteurs, l’engagement vaut le renoncement.

On ne se refait pas après 65 ans. Karim Younès est un enfant naturel du FLN. Il pratique à merveille la langue de bois. L’esbroufe, la palinodie, ça le connaît. Et les vieilles ficelles de l’agitation des organisations de masse, de la mise en avant de pseudo-représentants ne lui sont pas étrangers.

En quelques semaines, Karim Younès a réussi le tour de force de réunir autour de lui tout ce que le hirak abhorre et dénonce. Les sages diront qu’on ne fait pas de politique sans décevoir. Voire.

Le panel, une machine de recyclage

Soyons clairs. Personne en Algérie ne donne une once de crédibilité ni ne croit un instant au raout de cette instance dont le nom porte déjà les contradictions et le flou dès son lancement. Cette vénérable instance est composée surtout de femmes et d’hommes ordre dont le parcours est riche de nombreux services rendus au pouvoir et à Bouteflika particulièrement.

Composée de 5 membres, elle est surtout une machine à recycler le personnel qui a servi le pouvoir FLN et clan Bouteflika. En matière de développement durable on ne peut faire mieux !!! On est dans le zéro déchet.

Des caciques de l’ancien parti unique, dont un ancien ministre, un agitateur zélé dépourvu de culture politique, une avocate qui confond le droit et la haine des manifestants, des arrivistes aux dents longues, une directrice de journal ancienne soutien de Benflis, avant de profiter du système Bouteflika, une constitutionnaliste qui semble s’être égarée au milieu… autant aller compléter le tableau avec quelques illustres locataires de la prison d’El Harrach.

Avec ce casting, l’horizon est dans le rétroviseur. Et ce ne sont certainement pas les glapissements du FLN, du RND et des obligés du système AGS qui changeront quelque chose à ce constat. Car ce n’est pas aux promesses qu’on juge un pouvoir mais sur ses actions menées sur le terrain.

Mais passons. Que faut-il retenir alors ? Que cette instance est condamnée à échouer car elle représente l’arrivisme, le larbinisme, la brosse à reluire,… des pratiques honnies que des millions d’Algériens dénoncent depuis six mois. Pas seulement, sa composante est le meilleur signe que le pouvoir est incapable de s’amender, encore moins d’offrir l’espoir de quelque changement sérieux.

Faut-il éteindre la lumière ?

Auteur
Hamid Arab

 




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