« Aucun homme n’est assez riche pour racheter son propre passé », selon l’écrivain irlandais Oscar Wilde.
Mais en Algérie, comme une malédiction, l’impunité aux grands bras peut effacer l’ardoise et enterrer le passe néfaste de lourdes consciences favorisées.
Depuis plus de trois ans, Tebboune et Chanegriha s’emploient, à consolider leur pouvoir régalien, par une armada de lois liberticides et anachroniques. Elles sont promulguées à des fins de museler toute voix discordante, et d’annihiler tout contre-pouvoir de contrôle.
Pour voiler leur tour de vis des libertés fondamentales chèrement payées, ils pérorent sur de fumeuses réformes de stabilité des institutions. Ces deux tenants du pouvoir vivent dans une époque révolue, croyant ainsi tourner tromper l’opinion. Même s’ils profitent d’un contexte international qui leur est favorable, il est indéniable que rien n’est déterminé par avance. Tout peut basculer.
Le projet de loi sur l’information d’une presse déjà mise au pas par l’autoritarisme ambiant, est un exemple qui rappelle l’ère tristement célèbre du très autoritaire Houari Boumediene. Tebboune est en train de ramener le pays aux années 1970, l’époque où il était un chef de daïra.
A l’approche des simulacres élections présidentiels pour un 2e mandat, les flagorneries et les subterfuges ont déjà commencé. Tebboune annonce lors du conseil des ministres qu’il a présidé ce 2 avril, qu’il veut rendre la dignité aux Algériens avec… 3000 DA.
Une somme dérisoire du prix de 10 kg d’oignons, qui est l’équivalent de 14 euros à la bourse des apparatchiks affairistes du Square port Saïd, n’est nullement un poisson avril. Il avait promis la stabilité des prix du marché on a eu une inflation affolante. N’a-t-il pas soutenu et réaffirmé que l’Algérie a récupéré l’équivalent de 20 milliards de dollars détournés sous l’ère Bouteflika ? Une époque où lui-même était ministre et Premier ministre au demeurant.
Mais a-t-il seulement les capacités de présenter aux Algériens le détail de cette somme ébouriffante ? Certainement pas. Tebboune brasse beaucoup le vent. Autre exemple : les fameux hôtels d’Ali Haddad que l’Algérie aurait récupérés selon Tebboune. Faux, révèle Jeune Afrique. L’Algérie ne pouvait avoir récupéré trois hôtels de Haddad puisque ce dernier n’en avait qu’un seul.
Pendant que Tebboune et ses sbires assomment les Algériens de leurs pseudo-réalisations, le journaliste directeur d’Interface Média Ihsane El Kadi est condamne à 5 ans de prison, dont 2 avec sursis. En surplus il doit verser une amende de 1 milliard 100 millions de centimes et son media dissous. Et c’est toujours lui, qui fanfaronnait il y a quelques mois, devant les caméras de TV étrangères, « qu’il n’y avait pas de journaliste dans les prisons algériennes pour leurs écrits ».
Un autre journaliste Mustapha Bendjamaa croupit aussi en prison. Mais il n’y a pas que ces deux journalistes. Plus de 250 prisonniers d’opinion croupissent dans les prisons. C’est à se demander si les juges derrière ces mesures arbitraires ont quelque conscience !
Si l’Algérie est arrivée à ce stade de la risée du monde et parmi les derniers pays médiocres de la planète, c’est à travers aussi les nervis suppôts civils. Ce sont ces derniers, qui apportent de l’eau au moulin extraconstitutionnel de la dynastie clanique du réel pouvoir, jusqu’à perduré plus de 60 années et ce n’est pas finit.
Notamment, certains militants jadis dans l’opposition comme le FFS, qui fait retourner aujourd’hui dans sa tombe son créateur, Hocine Ait Ahmed par son mea culpa. Mais aussi, quelques intellectuels poltrons qui ont trahi la noble mission académique pour vendre leurs âmes au diable.
Bien que tous ces tristes individus savent pertinemment, qu’ils sont une chair à canon du régime sur un luxueux fauteuil injectable. Quelle sera la première à crucifier, à l’odeur d’une grogne dans les airs de l’Algérie, pour que vive ce vieillot régime et son système médiéval.
La courageuse initiative des trois partis politique démocratique RCD, PT et UCP, est salutaire. Mais il faut rester vigilant, devant la machine infernale du pouvoir sans âme, qui est entrée en transe décidée à broyer tout ce qui se trouve en travers de son funeste chemin.
Amar Issad