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samedi 27 septembre 2025
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L’oubli n’efface pas les crimes !

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Le 27 septembre 1997, une date dont la tragédie et le sacrifice  consenti par les femmes doit être commémorée au niveau national. Mais encore une fois, son rappel reste marginal. 

À quand l’enseignement de la décennie noire dans les écoles algériennes ? A quand un examen et une approche nationale critique du terrorisme islamiste qui a renvoyé le pays aux temps obscurs et à la division ? 

On a vu mourir des milliers de nos compatriotes dans les pires circonstances. D’autres se résigner à l’exil, et beaucoup vivre avec la blessure d’un deuil quasi impossible. La rage impuissante de voir leurs bourreaux se remettre à vivre normalement. Comme si de rien n’était ! Comme si le sang qui avait maculé les murs et le sol s’était transformé en eaux évacuées vers l’oubli. Cette gangrène qui nous fait d’impénitents falsificateurs. 

Affairés que ces islamistes à fructifier l’argent et l’or trifouillés dans les cadavres. 

A quand l’interrogation et la remise en question des chartes et concordes qui ont profité aux assassins et à la mafia politique qui a vidé, en milliards, les caisses du pays ?

Journalistes, écrivains, enseignants, dramaturges, chanteurs, médecins, architectes, paysans, étudiants, soldats et braves officiers… Massacrés sans pitié. Le pays a subi une saignée de son élite dont il ne s’est toujours pas remis. Et pourtant pas une seule date nationale de commémoration contre l’apocalypse de la décennie noire. Pas un seul musée des horreurs pour ce qu’a traversé le pays.

Très peu de fictions pour dénoncer cette fracture meurtrière de l’Algérie avec un devenir qui semblait, pourtant, prometteur. Et cette absence totale d’approches pédagogiques et thérapeutiques de cette période sanglante de notre histoire récente, où va-t-elle nous mener ? 

Quelques littératures, malgré les obstacles et les empêchements. Mais qui lit encore, ou autre chose que la pseudo-science des cheikhs libidineux et influencer qui murmurent aux oreilles de chaque individu par la grâce du techno fascisme qui s’est infiltré dans les foyers comme le malheur. 

Les voix de ceux qui vociféraient la haine et le meurtre sont libres et écoutés. Soignés et gardés vivants. Foulant et souillant, à nouveau, la terre qu’ils ont inondée de sang. 

200 000 morts, ça ne s’évacue pas d’un revers de main, par simple oubli ou par quelque service minimum pour taire la vérité dans toute sa cruauté. 

Des infrastructures démolies, une génération de lettrés pulvérisée, des milliards dépensés pour arriver à bout de l’assaut islamiste. Ca mérite des explications, une remise en question,  que cette concorde qui a ajouté au crime, sinon le déshonneur, la promesse du recommencement ! 

Savons-nous nous encore reconnaitre une colonisation ? Savons-nous, au moins, que celle-ci change de visage et d’outils ? 

Comment allons-nous reconstruire le citoyen algérien sans les vérités crues et le courage de leur faire face ? 

La mémoire d’un peuple ne se négocie pas. C’est d’elle que dépend l’avenir d’une nation. C’est d’elle aussi qu’on puise la force d’avancer et d’ajuster ses pas. Sans mémoire, on nous recolonisera, on nous re-massacrera, on nous redéfinira comme on veut. 

Myassa Messaoudi, écrivaine

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