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L’universitaire Mira Mokhnache condamnée à 6 mois de prison ferme

Mira Mokhnache

Le tribunal d’Amizour a condamné le 6 décembre la militante et enseignante universitaire Mira Moknache, à 6 mois de prison ferme et à 50 000 dinars d’amende.

Le parquet près le tribunal d’Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, avait requis, le 28 novembre, 2 ans de prison ferme et 50 000 dinars d’amende à l’encontre de l’enseignante universitaire, Mira Moknache.

Le même tribunal l’avait condamnée le 23 novembre 2021 à 2 ans de prison ferme assorti d’une amende de 50 000 dinars pour les chefs d’inculpations, « atteinte à l’unité nationale ». Une peine réduite en appel par la cour de Béjaïa à une année de prison avec sursis, rappelle le Comité national pour la libération des détenus (Cnld).

La militante Mira Moknache est poursuivie dans plusieurs dossiers et répartis à travers plusieurs tribunaux sur le plan national : Béjaia, Dar El Beida, Oran… C’est dire que dans ce cas comme dans d’autres, on assiste à une politique de harcèlement systématique des esprits libres.

Accusée pour des faits  » terroristes » et poursuivie sur la base de l’article 87 bis du code pénal, elle a été condamnée à une lourde peine par le tribunal criminel de première instance d’Oran. Mira Mokhnache vit depuis le printemps 2019 au rythme des procès. En vrai, cette universitaire comme des centaines de Kabyles est traquée et condamnée pour ses opinions identitaires. Mira Mokhnache affiche son amazighité et la revendique, ce qui irrite le pouvoir qui s’est allié au courant islamo-badissiste pour s’en prendre au courant démocrate et républicain.

Au-delà, c’est toute la Kabylie qui est visée par le clan au pouvoir. Rappelons-nous elle a été la dernière à maintenir la pression et les manifestations jusqu’à 2021 pour réclamer un changement pacifique du pouvoir. Ce sont les incendies monstrueux (les incendies de l’été avec plus d’une centaine de morts) doublés d’une répression féroce qui ont poussé cette région à arrêter la dissidence.

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Près de 200 détenus d’opinion croupissent dans les prisons depuis l’arrivée du duo Tebboune-Chanegriha au pouvoir en Algérie. Un climat de terreur avec une instrumentalisation éhontée de l’appareil judiciaire et policier est imposé à l’ensemble de la société.

L.M./Cnld

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