Le lycée musulman Averroès dénonçait devant la justice administrative le « détournement de pouvoir manifeste » du préfet du Nord. Malgré ses excellents résultats, cet établissement est donc réduit à se passer des subventions publiques.
La demande du principal établissement musulman de France de suspendre la décision du préfet du Nord mettant fin aux subventions publiques à compter de la rentrée 2024 a été rejetée par le tribunal administratif de Lille.
Le tribunal administratif, reprenant certains des arguments du préfet du Nord, a justifié sa décision en estimant que le lycée avait effectivement manqué à ses obligations à deux reprises. D’une part, « en s’opposant sans motif suffisant à un contrôle inopiné du CDI prévu le 27 juin 2022 », et d’autre part en citant, comme source pour les cours d’éthique musulmane, un livre prônant la peine de mort en cas d’apostasie.
Le lycée Averroès, qui compte actuellement près de 400 élèves, avait ouvert en 2003 avec le soutien de l’ex-Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France et issue du mouvement égyptien des Frères musulmans), dans la foulée de l’interdiction du voile dans les lieux scolaires. Devenu en 2008 le premier lycée musulman à passer sous contrat, il se classe depuis régulièrement parmi les meilleurs de la région. Averroès est l’un des deux seuls lycées musulmans sous contrat en France, avec le lycée Al-Kindi près de Lyon (174 élèves).
Le groupe scolaire, qui compte dans son ensemble 800 élèves, connaît déjà des difficultés financières en raison d’un bras de fer avec la Région Hauts-de-France qui refuse depuis plusieurs années de lui verser les subventions prévues dans le cadre du contrat d’association avec l’État.
L.M/AFP