26 avril 2024
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Macron en roi des rois, desseins de bon ou de mauvais aloi ?

Françafrique

Macron en roi des rois, desseins de bon ou de mauvais aloi ?

Le moins que l’on puisse dire des causeries et des gestuelles qui ont jalonné les petites escales d’Emmanuel Macron en Afrique, c’est qu’elles dégagent une désagréable impression de relation hiérarchique agencée ! Un agencement bien étudié suivant lequel, trônant au-dessus de la mêlée, le grand maître blanc sermonne et accable sans retenue les bons et loyaux petits maîtres africains !

En concomitance avec ces images, à tout le moins symboliques, d’un président français débarquant en Terre d’Afrique, en seigneur incontesté et en émissaire supérieur pour représenter les premiers responsables du malheur de centaines de millions d’africains, la visite de Macron aura eu le mérite de déclencher un brouhaha d’objections, sur fond de débats houleux, qui ont fait délier les langues et entrouvrir le livre et les chapitres de la longue série de rôles scabreux que la France a joués dans la descente aux enfers de ses anciennes colonies.

En attendant que des documents classés soient déclassifiés et que le chapitre Algérie soit ouvert aussi, les révélations de Robert Bourgi (*), l’ex-conseiller officieux de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, premier responsable du dossier France-Afrique, donnent froid dans le dos. Même si tout observateur attentif de la scène politique et de ses interactions, souvent ambiguës et corrompues, avec les pays africains ne peut qu’avoir observé que la France ne peut, à aucun moment, se targuer d’innocence concernant ses relations avec les anciennes colonies, et que la majorité, voire la totalité des dirigeants de ces pays, dits indépendants, sont portés aux commandes par la grâce d’un soutien indéfectible d’une France peu sourcilleuse des conséquences néfastes que cela implique sur des peuples souvent réduits à une pauvreté supérieure, ces révélations portent l’affaire Françafrique à un niveau de compromission, avec des régimes dictatoriaux, peu reluisant pour nos anciens colons !  Ils apportent des témoignages clés et des preuves manifestes que même si la France a quitté l’Afrique, il y a plus d’un demi-siècle, elle ne s’est pas pour autant démarquée d’une mainmise sur ses anciennes colonies en y installant ses propres valets ! Des valets qu’elle chouchoute et soigne au val de grâce afin qu’ils perpétuent, en toute exemption officielle, le pillage des richesses et des peuples du berceau de l’humanité !

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Au diable la vie des petits sauvageons d’Afrique, qu’à ses yeux nous sommes ! pourvu que les provisions de pétrole et autres gisements de minerais dont dépend le confort du brave peuple de Gaule ne soient pas entravés ! C’est au nom de ces réserves vitales pour la France que François Hollande s’était rendu à Alger, pour se permettre une incroyable légèreté, celle de nous vendre, en toute bouffonnerie, du Bouteflika vivace, du président doté d’une alacrité supérieure, alors que les quelques images arrangées montraient plutôt un moribond affaissé sur lui-même, le regard hagard, effaré et tétanisé, telle une bête de nuit, par moult projecteurs braqués sur lui !

Pavé dans la mare ou simple envolée pour amuser la galerie ? Toujours est-il que Robert Bourgi, avocat au barreau de Paris, ancien conseiller officieux de l’Elysée, vient de sortir de la réserve et du secret défense habituels pour faire des révélations renversantes ! Bien que surprenantes pour des observateurs naïfs, ces révélations contribuent à conforter et donner raison à tous ceux qui ont toujours jeté un regard suspicieux sur les interventions quasi-régulières de la France dans de nombreux conflits africains.  Mea culpa ? Repentance ? qu’importe ! car notre ancien conseiller n’utilise point de détour ou de vocabulaire incohérent qui prêterait au doute ou à la confusion, puisqu’il énonce clairement, en acteur témoin, à propos de l’ingérence de la France dans la politique des différents Etats africains, que :

« Le côté obscur, c’est les présidents imposés et maintenus par la France, c’est des urnes gonflées à bloc à Paris et qu’on transporte dans des avions militaires dans tous les pays africains au moment des élections présidentielles ». Avant de marteler (sous le poids des remords ou en quête de sensationnel ? allez savoir !) :  Tout cela doit cesser ! Toujours selon lui, Emmanuel Macron a une mission pour que ce système s’arrête : « Il a un devoir politique premier. Il a un rendez-vous avec l’Histoire ! »

Ah que tout cela est beau et bien énoncé par des experts es-complots, rompus aux machinations politiques en tous genres sur le terrain, et qui se découvrent soudainement des talents et un esprit bienveillants ! Une bienveillance exprimée à partir de bureaux tout chauds, situés à des milliers de km d’une Afrique affamée et ravagée par des décennies de tourmentes et d’hostilités guerrières, sous l’œil averti de Paris ! Peut-on dès lors se laisser gagner par l’illusion que dans un futur proche ou lointain « maman » la France daigne enfin sérieusement s’atteler à compenser ces 50 années de coups de mains permanents à ces dictateurs qui, même un pied dans la tombe, ne veulent pas lâcher le morceau d’une rente confisquée, au prétexte que seuls les artisans d’une révolution, elle-même confisquée, doivent en bénéficier ?  Il faut être pourvu d’une dose de naïveté bien ancrée pour se laisser séduire par tel scénario improbable, du simple fait que telle volonté irait à contre-courant des intérêts et des avantages économiques du bon peuple de France, déjà bien mis à l’épreuve par toutes sortes de rééchelonnements sociaux qui étouffent son quotidien, son confort, et ses petites pantoufles !  

D’autant qu’à l’opposé des révélations de Robert Bourgi, lequel reconnaît explicitement que la France est la première responsable des désordres dans lesquels se démêlent les pays africains, nous avons assisté à une posture offensive d’un Emmanuel Macron arrogant qui se lave les mains et  dégage la France de toute responsabilité, en prenant des airs supérieurs avant de proclamer, en phénix de ces rois, avec une irrévérence et une suffisance des plus désagréables :  – Ce sont des Africains qui livrent les esclaves aux libyens !-Eh oui, Monsieur le Président ! quand l’Afrique est réduite à la famine, ses territoires livrés à des pillards sans foi ni loi, par la grâce d’un trafic d’armes entretenu par vos industriels et vos grandes fabriques d’artilleries ; quand ses matières premières sont pillées pour le bien-être du bon peuple de France, et que le désespoir s’installe d’Alger à Ouagadougou ; l’Afrique ne peut que s’engouffrer dans une spirale d’instincts primaires, le long de laquelle la lutte pour la survie des uns s’attise et se fomente sur le dos des autres, en prenant des formes  barbares que l’on croyait pourtant révolues ! L’Europe l’a vécu deux fois de suite au 20ème siècle. Comment dès lors pourrions-nous empêcher des hommes « grandis », au sens nazi et funeste du terme, par des machines à tuer portées en toute forfanterie par toutes sortes d’individus totalement déshumanisés, de commettre moult sauvageries ? Des machines de mort, pour la plupart made-in-France, faut-il encore le rappeler ?

La France a foutu la m…partout en Afrique ! Cela est une évidence impossible à renier ! Et on ose exiger des africains qu’ils nettoient seuls toutes sortes de détritus entassés par un demi-siècle de gabegie et de coups d’états que Paris contrôle en toute seigneurie ?

Vous voulez vraiment et sérieusement relancer l’Afrique, lui rendre son authenticité confisquée, la pacifier sans lancer à ses trousses de quelconques messies armés jusqu’aux dents pour l’asservir et la piller une fois de plus, une fois de trop ? La recette est simple ! il faut commencer par corriger l’exemple type d’échec de la politique menée par la France à l’égard de ses anciennes colonies, celui de l’Algérie !

– Commencer par l’Algérie, c’est arrêter de soutenir un président malade et ce clan qui gravitent autour, lesquels semblent tous atteints de troubles démentiels caractérisés, au point de se comporter envers le peuple en pire vandales que nos contrées n’aient jamais connus !

– Commencer par l’Algérie, c’est bloquer tous les comptes (au lieu de vous attaquer aux maigres avoirs d’inoffensives retraités) et confisquer tous les biens que les hommes politiques sécurisent en France, y compris les appartements dont disposent Said Bouteflika et Amar Saadani à Paris !

-,Commencer par l’Algérie, c’est oser déclassifier les dossiers relatifs à la guerre d’Algérie et ceux des entourloupes qui ont accompagné sa prétendue souveraineté !

– Commencer par l’Algérie, c’est arrêter de vendre des armes et des matraques à des corps de métier qui n’ont font rien de bon sinon les utiliser pour mater le citoyen pacifique et le faire violenter par des hommes formatés pour devenir des machines à réprimer.

– Commencer par l’Algérie, c’est ne plus la rattacher à ce bloc Moyen-Oriental auquel on nous identifie afin de nous faire épouser de force le moulage islamiste, pourtant si décrié ! Un moule qui formate nos enfants à la haine de l’autre avant même d’être sevré du biberon ou du sein de la petite maman ! Un moule qui fait dresser en permanence une petite minorité féroce « islamistisée », que le pouvoir utilise et dresse en permanence contre une majorité lucide qui refuse le diktat et ces greffes arabo-islamiques contre-nature !

– Commencer par l’Algérie, c’est lui reconnaître son authenticité berbère et confesser enfin que l’expansionnisme français a été insidieusement remplacé par un self-colonialisme musulman des plus odieux, avec la bénédiction des occupants de l’Elysée qui se succèdent depuis 1962 ! L’objectif self-évident étant de nous distraire par des appels insensés des cieux afin de nous endormir et nous piller à « l’insu de notre plein gré » !

– « Ana barbari, walkine 3arabni el-islam ». Je suis berbère mais l’Islam m’a arabisé, avait postulé avec fierté, feu le penseur Chadli Bendjedid !

– « Cha3bou eldjazaîri mousslimoune wa illa el3ouroubati yen’tassib » (le peuple algérien est musulman et avec l’arabité il a convolé en justes noces) avait énoncé, bien avant lui, le vénérable cheikh Benbadis ! Parlez moi de liens nuptiaux quand 18000 cavaliers barbares s’emparent et épousent de force autant de femmes berbères ! Oh qu’elle est divinement belle notre alliance à l’arabité !

– « Nos ancêtres les Gaulois », avions-nous appris à l’école sur une page de notre premier livre de lecture. Une page embellie par le croquis d’une armée de guerriers menaçants, comme pour enfoncer dans nos caboches innocentes la peur d’être punis si jamais il nous venait à l’idée de ne pas souscrire à telle adorable ascendance !

Dieu que l’Histoire des peuples dominés racontée par leurs dominants est inhumaine et grossière !

Les uns partent, d’autres les remplacent, mais la recette et les ingrédients de soumission ne changent pas. Des recettes concoctées sous forme de couleuvres difficiles à avaler par ceux qui sont regardant sur le menu servi par les maîtres du moment. Des reptiles répugnants agrémentés de toutes sortes de sornettes et de contrevérités pour nous diluer, malgré nous, dans des référentiels décalés de nos patrimoines ancestraux, génétiquement immodifiables !

De telles manœuvres historiques stupides, ça suffit !

À vous de jouer, grand, jeune et beau roi Macron ! si tant est que vous soyez doté d’une bonté supérieure à celle du bon roi Dagobert, et animé d’un devoir de vérité que ceux qui vous ont précédés n’ont jamais eu l’obligeance d’appliquer à nos tribus « arriérées », selon vos modes de pensées « avancés » ! Des styles souvent décalés de cette universalité glorifiée et supposée nous englober aussi, nous les éternels oubliés et, de toutes parts ignorés. Nous, ces berbères auxquels on s’acharne à interdire l’accès à la grandeur de l’humanité ! Que de messagers n’a-t-on pas utilisé pour nous tromper, abuser de nos instincts de survie pour nous contraindre à abdiquer face à la bêtise de ceux qui sont persuadés d’avoir hérité d’une génétique supérieure ! Fuir pour trouver refuge ailleurs et des cieux plus cléments, sous la menace de toutes sortes de conquérants armés jusqu’aux dents. Fuir des envahisseurs sauvages et assurer la survie, c’est ce que nous ont toujours dictés la sagesse et les règles de conciliations que nos ancêtres nous lèguent depuis la nuit des temps, en guise d’unique recette pour sauvegarder nos lignées ! Des romains aux roumis, Vous, nos anciens colons, l’avez bien compris, même si vous faites semblant de l’oublier !

Quant aux colons que vous avez lâchés sur nous en partant, vous feriez mieux de sermonner ces brigands d’Alger pour les ramener à la seule vérité absolue qui vaille la peine d’être concédée, celle que ce même pouvoir de petits chenapans renie, sous votre bienveillant patronage, depuis des décennies. Et cette vérité s’énonce, en toute simplicité, comme suit : Tout comme nous n’avons jamais été Gaulois, nous ne serons jamais Arabes, et personne ne nous obligera à être Chrétiens, Bouddhistes, ou Musulmans ! Aujourd’hui comme hier ! Il en sera ainsi demain, dans un siècle ou dans mille ans ! Mais, nous nous inscrirons toujours dans une dynamique d’apaisement et de compromis universels ! Ceux qui nous délestent intelligemment de tous sortes de boulets qu’on s’acharne à nous accrocher de force pour nous empêcher d’avancer ! Le clan de l’imposture Bouteflika vous en contera davantage quand vous foulerez le sol des palais d’Alger ! Mais de grâce, cessez les simagrées stupides des présidents qui vous ont précédés ! Ces coquetteries insipides qui consistent à nous prendre pour de vieux tarés atteints de sénilité avancée ! au point de vous permettre de lamentables désinvoltures, comme celle qui consiste à nous vendre une alacrité supérieure quand seule une médiocrité chronique, sur fond d’appétence animale, gloutonne et insatiable, vadrouille et rayonne le long des couloirs de ces palais indument occupés par ceux à qui, à notre insu, vous avez confié les clés de nos destinées. Ces imposteurs qui se moquent, au vu et au su de tous, de ces droits de l’homme qui font la fierté de la France, mais qu’elle hésite à semer ailleurs que sur ses propres territoires !

Avoir eu le courage de désavouer la France des colonies, une fois ses acteurs disparus, est admirable ! encore faut-il oser réprouver tous ces petits dictateurs, encore en vie, qui ont fait des méthodes colonialistes du copier-coller intégral pour se comporter en autocrates impitoyables et malmener, sans le moindre égard ni quelconque pitié, des peuplades fatiguées par des décennies d’abus et de brutalité !

À cet égard, le cas de l’Algérie représente l’exemple le plus accompli ! Un exemple type de fumisterie au sommet qu’il est urgent de corriger !

N’oubliez pas que l’Histoire vous jugera aussi, président Macron ! En mieux ? Souhaitons-le !

K. M.

(*)https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/tout-est-politique/tout-est-politique-j-ai-demande-pardon-a-la-jeunesse-africaine-affirme-robert-bourgi-ancien-acteur-de-la-francafrique_2466662.html

Auteur
Kacem Madani

 




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