C’est au premier Forum Russie-Afrique à Sotchi, qu’Abdelkader Bensalah rencontre Poutine, le 24 otobre, accompagné de toute une délégation.

Paraissant harassé malade et excédé, c’est la voix chevrotante et hésitante, qu’il se lance dans un discours aussi anachronique qu’humiliant, pour les milliers de ses compatriotes qui ont partagé la séquence vidéo. 

Dans une posture d’obligé,  il explique au Président russe que la situation en Algérie  est sous contrôle, que les élections auront bien lieu comme prévu. Il lui assure aussi que seuls quelques éléments contestataires, sortent régulièrement dans la rue  et émettent des slogans. Il lui signale en outre que les médias transmettent des informations qui manquent de précision. Le propos est incroyable à entendre de la part d’un chef d’Etat censé être à la tête d’un pays qui a payé le prix du sang pour sa libération.

Poutine, le sourire narquois au coin des lèvres, les yeux rieurs, a du mal à ne pas s’esclaffer et probablement se dire : mais que raconte ce vieux radoteur ? Grâce à leurs satellites et leurs logiciels de comptage les services russes peuvent estimer les manifestants à la dizaine près.

Si Bensalah a sûrement oublié que l’homme en face de lui est à l’origine de la débâcle démocrate à la dernière élection  américaine. Il a aussi omis de réaliser que c’est en partie par la perspicacité de ce président que l’équilibre des forces est maintenu dans le monde et que l’hégémonie américaine est contenue au Moyen-Orient et dans le monde en général.

Emmanuel Macron, qualifié par François Fillon de petit joueur, par rapport à lui, sur RTS (chaîne de télévision suisse), pour n’avoir pas pu gérer les gilets jaunes dont le nombre a atteint à peine les 180.000 personnes dans les moments les plus chauds, alors que la réforme des retraites qu’il avait initiée a poussé 2, 5 millions de personnes dehors qu’il a su gérer, a fait les frais, comme Bensalah, de sa rencontre avec la Président Russe au Forum économique de Saint Pétersbourg en juin 2018.

Alors qu’il se confondait en explications sur ses visites récurrentes au Président américain Donald Trump,  il entend Poutine répliquer ironiquement, en souriant : n’aie pas peur Emmanuel  on va vous aider. Poutine, en maître psychologue, manipulateur de talent et maître du renseignement, trouva la réplique idéale qui enflamma les jeunes joues du Président français et le poussa encore une fois à se justifier sur sa peur.

Le petit joueur, dans le pays de Napoléon, De Gaulle, Rousseau, Voltaire, Robespierre, Danton et bien d’autres illustres personnages a fermé les yeux quand Eutelsat, sous la pression de l’administration, a procédé à la fermeture d’une chaîne télévisée émettant en Algérie et suivie par une bonne partie de sa population. Comme un enfant qui a peur du noir, il place ses deux mains contre ses yeux et refuse de voir ce qui se passe outre mer.