Mais avec quoi vont-ils satisfaire les attentes des citoyens ?

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Mais avec quoi vont-ils satisfaire les attentes des citoyens ?

Les premières incohérences commencent à apparaître dans la démarche de l’équipe gouvernementale dés la première semaine de son installation.

Les priorités annoncées lors de la première conférence de presse du président de la république au lendemain de son élection n’étaient-elles pas la «constitution » et les revendications citoyennes exprimées à travers le Hirak hebdomadaire pour remettre les citoyens au travail ? Ces priorités vite annoncées se voulaient une expression de bonne intention du nouveau locataire d’El Mouradia, considéré comme un très mal élu. Rappelons que trois électeurs sur 5 n’ont pas voté.

Le président lui-même considère le Hirak comme une « Naâma » divine selon ses propres termes.

Après la première réunion du conseil des ministres tenue dimanche 5 janvier 2020, les orientations qui sont données restent « vagues » et manquent de précision. Ce constat devait être confirmé par le premier ministre Abdelaziz Djerad qui vient d’accorder un entretien à l’Agence Presse Service (APS) qui a rappelé que « les orientations et les directives de « Monsieur » le président de la république qui a souhaité que les priorités des premières démarches soient axées sur une urgence du volet social. »

En général, ce volet connu en Algérie à travers les différentes grèves comme celle des enseignants du primaire actuellement exige des moyens matériels comme les logements, les salaires et les conditions de vie en général. Or, ce n’est pas ce que revendique le Hirak qui, lui, veut constater de visu les jalons d’une nouvelle république basé un Etat de Droit, républicain et surtout citoyen.

Le fait de «s’atteler d’ores et déjà à l’élaboration d’un plan d’action qui lui permettra de mettre en œuvre les mesures de nature à prendre en charge les principales préoccupations et les différentes attentes sociales des citoyens » ne serait- elle pas comprise  comme une manière habituelle de la première république de continuer à monnayer et acheter la paix sociale et rendre vain cet effort citoyen de plus de 10 mois. Et puis de quels «acteurs politiques, sociaux et économiques » parle-t-on ? Faire appel aux partenaires sociaux reste une affaire de pouvoir d’achat et donc de « ventre.»

Pourquoi s’attaquer à ce volet de cette manière ne ramènera rien ?

Les exportations algériennes ont atteint près de 27,21 milliards de dollars US durant les neuf premiers mois 2019, contre 31,07 milliards US à la même période de l’année 2018, soit une baisse de -12,43%, si l’on se réfère au bilan statistique provisoire de la direction des études et de la prospective des Douanes (DEPD). La balance commerciale quant à elle, a connu un déficit de 4,68 milliards de dollars durant les huit premiers mois de 2019, contre 3,05 milliards de dollars à la même période en 2018, information reprise par l’APS qui cite elle-même la Direction Générale des Douanes (DGD).

Enfin ce mardi matin l’Organisme National des Statistiques (ONS) analyse quant à lui les prix à l’exportation des marchandises y compris les hydrocarbures qui ont enregistré une baisse de 7,1% durant les neuf premiers mois de l’année 2019 par rapport à la même période en 2018 qui a connu plutôt une hausse de 1,3%. Le premier motif montré du doigt est la baisse de 7,7% des prix des hydrocarbures.

L’amélioration des prix des exportations hors hydrocarbures continue d’être insuffisante « pour influer sur le niveau général des prix des exportations en raison du caractère marginal de ces produits », malgré qu’ils aient représenté 7,09 de la valeur globale des exportations durant cette période. Les exportations de marchandise toute forme confondue se sont élevées à prés de 24,95 milliards de dollars US de janvier à septembre 2019 contre 28, 51 milliards US en 2018. 

Conclusion

Rien que les neuf premiers mois de l’année 2019, la Sonatrach par ses exportations devait contribuer dans cette valeur globale, en se basant sur les chiffres de l’ONS à 92,91%, auxquels il faudrait ajouter près de 3%  des produits dérivés des hydrocarbures soit c’est la « popote» qui tient dans son contenu tout le circuit économique et social, qui pourtant boue dans les conflits internes très loin des préoccupations de ce gouvernement.

Rappelons que notre voisine la Tunisie dont la balance commerciale est déficitaire également mais sa priorité avant de promettre quoi que soit aux citoyens c’est de redresser la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) et le tourisme et ils y ont réussi puisque 9 millions de touristes ont visité la Tunisie en 2019 avec toutes les activités qu’ils y ont crées.      

Auteur
Rabah Reghis

 




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