Lundi 11 décembre 2017
Manifestation en faveur de tamazight à Tizi-Ouzou
« Mazalagh d Imazighen’, »Corrigez l’histoire, l’Algérie n’est pas arabe », entendaient-on aujourd’hui à la ville des Genêts. Des slogans indépendantistes, voire très hostiles au président Bouteflika et au premier ministre Ahmed Ouyahia ont fusé de la foule. En effet, des milliers de personnes ont manifesté lundi à Tizi Ouzou pour que l’Etat offre tous les moyens à l’enseignement de tamazight. La grande majorité des marcheurs était constituée d’étudiants et de lycéens. Nous avons appris que les étudiants de l’université de Tamda ont été réprimés juste à la sortie du campus. On parle même de blessés parmi les manifestants.
Depuis plusieurs jours la Kabylie est vent debout contre le refus des députés de la majorité de voter l’amendement qui rendra obligatoire l’enseignement de tamazight. Des manifestations ont été organisées par les lycéens et les citoyens à Sid Aïch, à Ain El Hammam et plusieurs localités de la Kabylie.
Dans une lettre rendue publique la semaine dernière, les enseignants du département de tamazight de l’université Mouloud Mammeri ont demandé une loi organique et un cadre plus rigoureux pour cette langue. Par ailleurs de nombreuses personnalités ont souligné leur indignation devant la tournure prise par le vote à l’APN de l’amendement proposé par une député du Parti des travailleurs. Le RPK, mouvement autonomiste, a souligné dans un communiqué que « la langue tamazight appartenant d’abord à ses locuteurs, la question de la généralisation de celle-ci ne doit pas occulter les droits collectifs des communautés amazighophones dont c’est la langue maternelle, ce qui leur donne droit à être souverains dans la gestion de leur propre langue à travers des institutions reconnues et le droit d’en faire leur première langue ».