2 mai 2024
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Mémoire d’un Oranais

Oran
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Préambule. 68 ans dont 20 ans en Algérie et 48 en France. C’est à peu près le temps qu’il faut à l’historien pour commencer à compulser les archives arrivées à maturation. C’est aussi le délai de recul propice aux sociologues et hommes politiques pour tenter d’intégrer le passé dans la compréhension du présent et la construction du futur.

Mais c’est tout naturellement pour chaque être humain la distance temporelle pour une vision plus apaisée de la mémoire qui se ravive chez lui et qui peut être racontée avec sérénité. Que le passé ait été chargé de bonheur ou perturbé par des passions et drames.

Ce recueil de nouvelles, très courtes, en risquant le pléonasme, est la compilation d’écrits épisodiques des dernières années, justement lorsque l’âge ne peut plus contenir le passé. Mais surtout lorsqu’on n’a plus crainte de le faire ressortir et qu’il fasse mal.

C’est en fait l’Algérie de la génération « Zakia, ton mari est terroriste ». Celle des francophones majoritaires, de l’insouciance et du bonheur d’être nés dans un pays gorgé de soleil, sans se poser la question de l’identité, de la conscience religieuse et, pour ce qui était de notre âge, de la sensibilité politique.

Un enfant, puis un adolescent, ont une gigantesque capacité d’absorption de ce qui les entoure. C’est tout à fait étonnant car c’est un âge où le détachement et l’inconscience semblent dominer pour ne laisser place qu’à un égoïsme de jouissance immédiate.

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Pourtant, il absorbe, analyse et stocke tout dans un coin caché de sa mémoire, ce qui est mon cas comme celui des autres. C’est cette éponge du vécu et de l’observation qui est racontée dans les nouvelles qui sont présentées dans ce recueil.

Et, bien entendu, à cet âge le vécu ne pouvait être que dans ma ville d’enfance. Il sera donc question d’Oran, pour la majorité des histoires. La ville (ou ses environs) sera un personnage constant et en arrière-plan, indispensable car sa présence discrète est la condition essentielle pour aider la mémoire à restituer ce qu’elle a enregistré.

Voici relatée une partie de cette mémoire. Elle sera sur le ton du second degré et de l’humour. Car pour atteindre un pays que nous pensons, avec nos yeux lointains, il n’y a que le second degré et l’humour pour le faire avec recul et tendresse.

Boumédiene Sid Lakhdar

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