À l’occasion de l’organisation du tournoi de football qui se déroule présentement au village de Mesloub (Mekla) pour rendre hommage aux victimes de la tragédie de la décennie noire, l’opportunité est choisie pour honorer un homme qui a donné beaucoup pour l’histoire du football algérien, celui qui a été membre fondateur du Mouloudia Club d’Alger (MCA).
Aujourd’hui, 7 août, est la date d’anniversaire de la création du MCA (en 1921). Pour l’Histoire, le fils du village de Mesloub, Messaoudene Mustapha en l’occurrence, figure parmi les premières personnes qui ont donné naissance à une grande et historique équipe de football, doyen des clubs algériens. Des témoignages venant des connaisseurs de l’histoire du club en particulier et du sport en général soulignent son implication et le rôle qu’il a joué pour la réussite du projet.
Selon Aouf Abderrahmane, premier président du MCA, Sadoun Allel, Messaoudene Mustapha, Bey Abderrahmane, El-Khaznadji et El-Ghers Mohamed étaient les fondateurs du club.
Ayant vécu à la casbah avec le reste de sa famille, avant de revenir s’installer définitivement en Kabylie dans son village vers le début des années 50, Da Mustapha, comptable de profession, a marqué son de empreinte le club algérois dans une période difficile à cause du contexte lié au Mouvement national. Pour mieux comprendre le contexte, l’administration coloniale excluait les Algériens d’exercer certaines activités politiques ou de créer des organisations sportives autonomes comme le cas du Mouloudia. Pour ceux qui l’ignorent, l’obtention de l’agrément du club algérois n’a été obtenu que grâce au généreux concours du père de Da Mustapha, Mohamed Saïd Messaoudene, qui travaillait alors à la préfecture d’Alger, en facilitant les tâches administratives pour l’obtention du précieux sésame.
Avec courage et détermination de ses fondateurs, le Mouloudia Club d’Alger est devenu le porte-flambeau de la cause nationale. Le club a forgé les bons esprits et les principes du patriotisme qui avaient contribué à l’indépendance de l’Algérie, et Da Mustapha en faisait partie.
Depuis, il n’a jamais cessé d’être au service des causes justes. À sa retraite, beaucoup se rappellent des familles pauvres qui ont été épargnées de la misère grâce à ses précieux conseils qu’il leur prodiguait afin de réclamer les droits sociaux des travailleurs oubliés ou contestés par leurs employeurs de France. Aussi, des veuves et des personnes invalides ont bénéficié des pensions et des allocations prévues par la loi et les droits de travailleurs grâce à l’implication de Da Mustapha dans leurs démarches administratives.
Parler de Da Mustapha, ce n’est pas en une seule page, il faut tout un livre à lui consacrer.
Mahfoudh Messaoudene