Lundi 6 septembre 2021
Messaoud Nadjahi sera inhumé mardi à Tkout (Aurès)
L’enterrement du grand militant Amazigh et Chaoui, Messaoud Nadjahi, aura lieu demain mardi à Tkout au coeur des Aurès.
Messaoud Nejahi a vu le jour dans l’antre d’Ighzer Amellal (M’chounech) le 24 janvier 1954 à quelques mois seulement des premiers coups de feu qui ébranlèrent le colonialisme français. Il s’est éteint à Paris le 30 août à l’âge de 67 ans. Militant de la cause amazighe, humaniste, écrivain, auteur-compositeur, interprète, psychologue, poète et plasticien, Messaoud Nedjahi avait embrassé tous les ressorts de l’art et l’irrévérence littéraire pour porter haut la lutte pour l’identité amazighe.
Chaoui de roc et de racines, il était dans la vie comme dans la lutte l’époux de Dihya, une des plus belles voix de la chanson amazighe. Un nom qui sonne comme un défi à l’arabo islamisme qui gangrène la terre millénaire amazighe. Dihya et Messaoud vivaient en luttant et luttaient main dans la main en vivant leur engagement de tous les jours.
Messaoud Nedjahi était l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, entre autres « Autopsie d’une identité ». Il était par ailleurs le compositeur de plus de 800 chansons .
Messaoud Nedjahi a déserté la caserne où il passait son service militaire pour rejoindre les manifestations du printemps berbère à Tizi Ouzou en 1980. Exilé en France dans les années 1980, il sera l’un des derniers à rentrer au pays après la pseudo-ouverture démocratique de 1989. Il était de ces hommes dont l’amour de sa terre et de ses racines n’était pas une coquetterie conjoncturelle, mais un sacerdoce.