22 novembre 2024
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Messaoud Nedjahi: « À l’époque de Boumédiène, parler chaoui menait en prison ». (Vidéo)

Des policiers l’avaient tabassé pour avoir parlé sa langue

Messaoud Nedjahi: « À l’époque de Boumédiène, parler chaoui menait en prison ». (Vidéo)

Messaoud Nedjahi, écrivain et artiste Chaoui, universitaire spécialiste de la mythologie berbère, était l’invité de la nouvelle émission de Hicham Aboud de ce 10 janvier 2019. Venu pour parler de l’évolution de la question amazigh et plus précisément de l’identité chaoui, il a raconté toutes les difficultés et la répression qu’il a subie avec les autres militants de la cause amazigh, et des populations chaoui durant les années 1970 et jusqu’à très récemment.

« Je n’ai jamais cru voir consacrer la langue amazighe comme langue officielle de mon vivant », explique-t-il à Hicham Aboud. « J’ai été cassé par un policier qui m’a roué de coups parce qu’il m’a entendu parler ma langue en me disant, en chaoui, qu’il allait faire de moi un vrai Arabe », a-t-il raconté. Un témoignage qui montre à lui seul, la volonté politique de Boumediene, de réprimer violemment et par tous les moyens l’Homme chaoui et de l’effacer de l’existence. « À l’époque coloniale, nous avons subi les affres des autorités françaises qui nous interdisaient de chanter en berbère. On était passible d’un an de prison et de 5000 francs d’amande pour une simple chanson dans un mariage. Ils ont fini par verbaliser les organisateurs des fêtes pour faire simple. Ce qui a fait que des chanteurs comme Aissa El Jarmouni, n’ont chanté que très peu en chaoui durant toute leur carrière », racontait le psycho-anthropologue qui suggérait que la politique identitaire post-indépendance s’inscrivait dans le prolongement de la politique répressive coloniale.

M. Nedjahi a également rapporté que les chaoui ont fini par avoir peur de parler leur langue et que c’était devenu un réflexe, « surtout pour les hommes » de ne parler entre eux qu’en arabe, particulièrement lorsqu’ils descendaient de leur village. « On disait alors dans les villes algériennes, afin de nous humilier : le Chaoui Hachaq (sauf votre respect) », témoignait-il. Un « slogan » repris très recemment par un des « clowns « de la république de Bouteflika, l’ex-premier ministre Abdelmalek Sellal.

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M. Nedjahi, ce militant de la cause berbère, a également expliqué qu’à cause de son activisme identitaire, il a passé plusieurs années en prison et qu’il a été privé de son passeport, et n’a pu rentrer en Algérie qu’aux alentours de 2008. Un témoignage affligeant, à écouter et à méditer.

Auteur
B. Karima

 




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