La Police nationale espagnole a procédé à l’arrestation, à Alicante, d’un homme de 56 ans soupçonné de favoriser l’immigration clandestine. Selon la police espagnole à Alicante citée par le journal Informacion; le mis en cause effectuait des voyages en Algérie afin de ramener des passeports vierges destinés à des ressortissants algériens arrivés en Espagne par voie irrégulière, principalement en patera.
L’enquête a débuté après que les services de police ont constaté que certaines personnes résidant légalement en Espagne transportaient, à leur retour d’Algérie, des passeports appartenant à des compatriotes ayant pénétré en Europe de façon illégale. Les familles de ces migrants rémunéraient l’intermédiaire pour ce service, qui permettait d’occulter les conditions réelles d’entrée sur le territoire espagnol.
Ces documents, ne portant aucun tampon d’entrée ou de sortie, servaient à masquer l’origine des personnes concernées. Avec un tel passeport « vierge », elles pouvaient échapper à une éventuelle mesure d’expulsion, obtenir un certificat de résidence par le biais de l’empadronamiento (inscription municipale), puis engager une procédure de régularisation administrative et accéder aux services sociaux et sanitaires.
Les enquêteurs ont suivi de près les déplacements du suspect et ont attendu son retour d’Algérie. Lors de son arrivée au port d’Alicante, ils ont intercepté l’individu et découvert en sa possession un passeport appartenant à un ressortissant algérien entré en Espagne de manière irrégulière, ainsi qu’une somme de 1 135 euros en liquide. L’homme, qui ne disposait d’aucune source de revenus connue, a été immédiatement placé en garde à vue pour un délit de favorisation de l’immigration illégale.
Vers un réseau plus vaste
La police n’exclut pas de nouvelles arrestations. Les enquêteurs estiment en effet que le mis en cause pourrait appartenir à un réseau plus structuré, chargé non pas du transport en mer, comme c’est souvent le cas dans les procédures similaires, mais de la fourniture de documents permettant aux migrants de régulariser leur situation une fois arrivés en Espagne.
La rédaction
