Mardi soir, la place de la Joliette à Marseille s’est transformée en scène de protestation contre un projet qui indigne une large partie de la société civile : le jumelage entre la ville de Marseille et Haïfa, grande ville israélienne.
À l’appel de plusieurs collectifs de soutien à la Palestine, la mobilisation a rassemblé plusieurs centaines de personnes, scandant un mot d’ordre sans ambiguïté :
« Pas de jumelage avec l’apartheid israélien ! »
Déployé au sol, un immense drapeau palestinien accompagné d’une banderole posait la question : « Notre crime ? Être contre le génocide des Palestiniens ! »
Une mobilisation marseillaise ancrée dans l’histoire
Marseille n’est pas une ville neutre. Forte d’une tradition de luttes anticoloniales, et d’une présence importante de diasporas nord-africaines, africaines et moyen-orientales, la cité phocéenne a toujours été sensible aux causes des peuples en lutte.
Ce projet de jumelage avec Haïfa, perçu comme un blanc-seing offert à un État engagé dans une guerre meurtrière contre Gaza, réveille les mémoires et provoque l’indignation.
> « Ce n’est pas un simple échange culturel. C’est un acte politique. Et il est inacceptable dans le contexte actuel », a déclaré un membre du collectif Marseille pour la Palestine.
Une exigence claire : déjumelage immédiat
Les collectifs présents exigent l’arrêt immédiat du processus de jumelage, la publication des accords envisagés, et la transparence de la part de la municipalité dirigée par le Printemps Marseillais.
Certains élus, jusque-là silencieux, sont désormais mis sous pression par une base militante et associative mobilisée, qui demande des comptes.
« Jumeler Marseille avec Haïfa revient à blanchir l’image d’un État qui nie les droits d’un peuple, bombarde des civils, et colonise sans relâche », résume une militante présente ce soir
Un nouveau rendez-vous annoncé
Les organisateurs ont d’ores et déjà donné rendez-vous à toutes les forces solidaires de la cause palestinienne :
Samedi 3 août à 14h, place de la Joliette, pour une nouvelle action de protestation.
Cette mobilisation, aussi déterminée que pacifique, s’inscrit dans un mouvement global de rejet de la normalisation avec l’État d’Israël, tant que durera l’occupation, les bombardements, les crimes contre les civils et la colonisation systématique des territoires palestiniens.
Djamal Guettala