La cour de Bir Mourad Raïs a rendu son verdict, mercredi 23 avril,  dans l’affaire de Mohamed Bouakkaz, ancien conseiller à la présidence de la République, chargé de la Direction générale du protocole. L’ex-haut responsable a été condamné, à cinq années de prison ferme, assorties d’une amende de 200 000 dinars algériens.

Outre la peine principale, le tribunal a également ordonné à Mohamed Bouakkaz de verser un million de dinars de dommages et intérêts au Trésor public, représenté par l’Agent judiciaire de l’État, pour les préjudices subis.

Poursuivi pour « enrichissement illicite et abus de fonction« , Mohamed Bouakkaz a dû répondre devant le juge de l’acquisition de plusieurs biens immobiliers dans la capitale et de la possession de montres de luxe (sic !). Interrogé à ce sujet le 9 avril dernier, il avait rejeté en bloc les accusations, affirmant avoir déclaré l’ensemble de ses biens dans le cadre de la déclaration obligatoire de patrimoine. La justice ne semble toutefois pas convaincue par ses déclarations.

Le parquet avait requis une peine de dix ans de prison ferme, tandis que la défense plaidait l’acquittement.

La chute de Mohamed Bouakkaz avait été amorcée en juin dernier, lorsque le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune avait mis fin à ses fonctions pour « manquements graves à l’éthique professionnelle ». Les motifs exacts de son éviction étaient demeurés flous jusqu’à la publication d’un article du magazine Jeune Afrique, évoquant des liens compromettants avec des hommes d’affaires controversés, et des soupçons autour de ses relations privées avec une femme voyageant régulièrement entre la Turquie et les Émirats arabes unis. Des éléments jugés incompatibles avec la haute fonction protocolaire qu’il occupait.

Nommé directeur du protocole présidentiel en décembre 2019, quelques jours après l’investiture du président Tebboune, Mohamed Bouakkaz avait alors effectué un retour remarqué sur la scène politique, après une mise à l’écart sous le gouvernement précédent. Il avait occupé plusieurs postes de responsabilité au sein du gouvernement, dont celui de chef du protocole d’Abdelmalek Sellal, puis brièvement sous Tebboune lors de son passage à la tête du gouvernement en 2017, avant d’être écarté par Ahmed Ouyahia.

Samia Naït Iqbal

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