1 mai 2024
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Mohamed Hadj Djilani : « La crise au sommet de l’Etat menace l’unité nationale »

Déclaration :

Mohamed Hadj Djilani : « La crise au sommet de l’Etat menace l’unité nationale »

Nous publions l’intervention du premier secrétaire du FFS jeudi 23 novembre à Tizi-Rached.

« Chers camarades, chers amis

C’est avec joie que je me retrouve parmi vous aujourd’hui dans cette région révolutionnaire contre le colonialisme et l’oppression et qui a donné de valeureux hommes pour notre cher pays.

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C’est avec fierté que je vous rencontre, vous les militants de démocratie de cette ville symbole, qui a donné pour l’Algérie l’un de ses plus grands hommes, Laimeche Ali en l’occurrence.

Nous nous inspirons du combat de Laimeche Ali et de celui des militants du mouvement national, Abane Ramdane, Hocine Ait Ahmed et autres, l’esprit de la lutte et du sacrifice pour poursuivre notre combat pour une Algérie démocratique et sociale.

Nous réitérons encore une fois, notre engagement et notre fidélité aux valeurs et principes de nos ainés qui ont libéré ce pays et à leur esprit d’indépendance, et aux aspirations démocratiques de notre peuple.

Nous déclarons devant vous que notre référence dans le militantisme, la référence du FFS c’est le mouvement national, c’est la proclamation de Novembre qui a appelé à la construction d’une république démocratique et sociale, et la plate-forme de la Soummam qui a consacré la primauté du politique sur le militaire.

Le peuple algérien a cru fortement que la liberté ne s’arrache pas mais elle se donne, et que la victoire ne vient qu’au prix de grands sacrifices.

L’espoir des Algériens et des Algériennes était que l’indépendance du pays soit accomplie par la souveraineté du peuple par l’élection d’une assemblée nationale constituante souveraine.

Le droit du peuple à l’autodétermination a été spolié par ceux qui ont pris le pouvoir de force, de l’indépendance à nos jours, et qui ont dénié aux Algériens et aux Algériennes leur droit d’avoir des droits.

Chers camarades, chers amis

Nous nous retrouvons aujourd’hui alors que le pays fait face à l’un des moments les plus décisifs de son histoire et une crise multidimensionnelle. Crise politique, économique, sociale, culturelle et environnementale.

Tous les indicateurs sont au rouge quant aux dangers qui guettent notre pays, et la situation risque de s’aggraver davantage.

La crise politique est caractérisée par la crise de confiance entre le gouvernant et le gouverné, le gouvernant n’a de préoccupation qu’à se maintenir au pouvoir, il réprime toutes les voix discordantes, emprisonne et empêche le peuple de revendiquer ses droits légitimes.

Nous sommes face à un pouvoir qui utilise la politique de la force et non la force de la politique, un pouvoir qui par ses politiques défaillantes, met en danger l’avenir du pays et le devenir des générations futures des algériens et des algériennes.

Les institutions qui gèrent le pays aujourd’hui sont fragilisées et dénudées de leurs pouvoirs, des institutions illégitimes et gangrenées par la corruption et les passe-droits.

Le pouvoir législatif est soumis au pouvoir exécutif, alors que la justice est devenue un outil de répression des opposants au pouvoir, des militants politiques, des journalistes, des militants des droits de l’homme, syndicalistes, et militants associatifs.

Le régime veut contrôler le parlement, la justice, la presse publique et privée, et faire taire la société par la menace, l’intimidation, les poursuites judiciaires, le licenciement et l’abus de pouvoir.

Au lieu d’ouvrir un dialogue inclusif et transparent, le régime opte pour la politique du fait accompli et de la fuite en avant, en usant de la diversion parfois et de la répression et l’intimidation parfois d’autres.

Le FFS dénonce énergiquement les atteintes aux droits de l’homme et aux libertés individuelles et collectives, celles touchant notamment les militants politiques et des droits de l’homme, les militants associatifs et les journalistes.

Chers camarades, chers amis,

La crise au sommet de l’Etat montre le décalage énorme entre l’Algérie de Novembre et de la Soummam et ce régime qui a spolié depuis l’indépendance à ce jour, le droit des Algériens à leur autodétermination, un décalage éthique et politique.

Le pouvoir algérien utilise tous les moyens pour empêcher toute initiative de changement, et imposer le statu quo ne se souciant guère des dangers qui menacent le pays et l’avenir du peuple.

La crise au sommet de l’Etat menace l’unité nationale et la cohésion sociale des algériens et des algériennes.

C’est une évidence pour les Algériennes et les Algériens que les prochaines élections présidentielles, se préparent dans l’opacité et sont fermées à la compétition démocratique selon les critères universels, elles aboutiront à une alternance clanique et à la perpétuation du régime.

Plus que jamais, notre pays a besoin que toutes les forces agissant en faveur de la reconstruction d’un consensus national, l’appel de Novembre et les résolutions du Congrès de la Soummam, avaient défini les termes d’un consensus national fondamental et fondateur. Un consensus national fondamental qui pourrait s’organiser autour de la démocratie politique, de la citoyenneté, du développement économique et de l’équité sociale.

Concrètement, il s’agit du respect des pluralismes politique, linguistique, syndical, et des libertés fondamentales pour permettre l’autodétermination individuelle de chaque Algérienne et Algérien et l’autodétermination collective du peuple algérien à travers l’élection d’une assemblée nationale constituante.

Le bilan économique reste mitigé, le climat des affaires contraignant en Algérie, ni les choix, ni le cap ne sont clairs. Les objectifs annoncés par le gouvernement son des effets d’annonce qui répondent à des agendas politiques des décideurs.

Le projet de loi de finances 2019 n’a pas pour ambition de lutter contre l’évasion et la fraude fiscales, ni de lutter contre la corruption et le marché parallèle, et le tapage médiatique né autour du maintien des transferts sociaux et la non inscription de nouvelles taxes n’a que des visées électoralistes et n’a pour but que l’achat de la paix sociale.

Les décideurs refusent que soit présenté la déclaration de politique générale du gouvernement et le rapport annuel de la banque d’Algérie, ce qui démontre l’absence d’une volonté politique et le respect du principe de justice sociale et de la protection des acquis sociaux des algériens, le chemin vers un état de droit est encore long.

La situation sociale des citoyens qui se dégrade de jour en jour et inquiet des conséquences sur la stabilité du pays de la crise économique et sociale qui s’amplifie, à cause de l’orientation libérale du système et d’une mauvaise gouvernance, un système qui refuse la présentation d’un bilan sérieux et crédible et qui excelle dans la répression et l’autoritarisme.

A Bejaia, plusieurs militants politique, ceux du FFS entre autres, ont été arrêtés il y’ a quelques jours de ça, ils n’ont été relâchés qu’après intervention de nos parlementaires, nos cadres et nos élus.

A Laghouat, le camarade El Hachemi Litim a été incarcéré pour ses activités syndicales et associatives, son arrestation vise à freiner toute opposition au pouvoir, dans le sud du pays.

A Ghardaia, nos camarades sont appelés à comparaitre encore une fois, devant le juge, alors que notre camarade Baba Nedjar est en prison depuis plusieurs années.

En s’attaquant à l’enseignant comme au chômeur, au journaliste comme au sinistré, le pouvoir a réussi, d’Alger à Tamanrasset, à unir les Algériens contre une politique faite d’atteintes aux droits de l’homme, d’arbitraire sans limite et d’impunité face au crime organisé.

Face à un pouvoir qui fait tout pour que les choses restent en place, la société fait bouger les lignes. Les collectifs, les syndicats, les associations se mobilisent.

Chers camarades, chers amis

Notre feu président, Hocine Ait Ahmed, dont nous commémorerons le 3ème anniversaire de son décès, le 22 décembre prochain, a déclaré:

« La raison d’être du FFS est que sur la terre des chahidates et chouhadas soient bannis, soient interdit, soient sanctionné les pratiques d’intimidation, de terreur, de torture et les disparitions. Ce combat nous le mènerons avec notre peuple, avec d’autres peuples ; pour notre peuple, pour d’autres peuples ».

Le FFS s’est toujours inscrit et s’inscrira toujours dans le combat des Algériennes et des Algériens pour l’instauration de l’état de droit et de la démocratie, de la consécration du principe d’égalité et de justice sociale.

Notre ligne politique est inviolable car écrite par le sang de nos martyrs et les sacrifices d’une vie entière de notre feu président, Hocine Ait Ahmed. Notre combat vise en définitive à substituer au système actuel une alternative démocratique à même de réaliser tous ces objectifs.

Notre parti a accompagné, et accompagnera toujours, les forces du changement, jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications légitimes.

Nous avons appelé le 1er Novembre 2017 toutes les forces sociales et politiques à l’élaboration d’un manifeste pour un état social en opposition à l’état libéral que le régime est en train d’imposer au peuple Algérien.

Nous avons appelé le 1er Mai dernier, les citoyens, les travailleurs de la terre, les cadres gestionnaires, les travailleurs des secteurs socio-économiques, les femmes, les jeunes et les journalistes, pour se mobiliser en faveur du changement.

Nous avons lancé un appel aux jeunes, en vue de rejoindre en masse les forces politiques qui luttent pour la démocratisation du pays, et l’instauration de la deuxième république.

Nous avons lancé un manifeste contre les exclusions sociales, pour exiger du pouvoir la prise en charge des marginalisés, des jeunes, des personnes sans ressources.

Notre action sera constante et sans faille jusqu’à l’élection de la deuxième république et l’instauration de la deuxième république, un état de droit et des institutions, un état démocratique et sociale, conformément à la proclamation de Novembre et la plate-forme de la Soummam.

Vive l’Algérie,

Vive le FFS

Gloire à nos martyrs

 

 




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