Lamine Belghit, c’est dur d’être un démocrate qui te fait face. Car malgré l’horreur de tes positions, je me soumets à l’obligation que m’imposent mes convictions, c’est-à-dire d’admettre que tu as le droit de prononcer des propos choquants (c’est un euphémisme). Malgré tout cela, je veux mener un combat frontal contre toi mais ne pas t’emprisonner. Nous ne sommes pas du même monde.
Avant de revenir sur tes propos nauséabonds, je souhaiterais te dire mon accord le plus soutenu aux propos de Samia Naït Iqbal dans son article sur la grâce sélective dont tu as bénéficié alors que des dizaines de prisonniers politiques croupissent dans les geôles d’un régime que tu approuves.
Tes propos sont insoutenables mais être démocrate, c’est dur, il faut parfois se boucher le nez pour accepter le principe fondamental de ce choix qui a fait avancer le monde. Hélas elle échoue pour beaucoup car, toi, tu as reculé vers le fond des âges sombres.
Je suis obligé de vaincre ma rage lorsque j’affirme que tes propos sont toujours libres. Ta haine envers des êtres humains n’est pas un délit, elle est une insulte à leur égard. Tes opinions ne pourront jamais tenir, car s’ils sont incrustés dans les cerveaux de beaucoup qui te ressemblent, l’histoire finit toujours par passer la voiture balai pour les nettoyer.
Hélas, les salissures reviennent et la communauté des êtres humains est condamnée à les enlever inlassablement. C’est ainsi que la démocratie avance, elle n’a pas une route rectiligne et dégagée.
Ce sont des choses que je ne peux ni t’expliquer ni t’en convaincre car tu as une couche d’antidote envers l’école et son instruction. L’humanité doit combattre tes propos, elle ne peut emprisonner tous les monstres de la terre, nous n’aurions pas assez de prisons et c’est le contraire de nos convictions, je te l’ai déjà dit.
Mohamed Lamine, tu n’as même pas eu le courage d’assumer tes positions. Tu t’es agenouillé devant tes suzerains pour demander pardon et les remercier pour la grâce qui t’a été accordée. C’est dire si ta haine est courageuse et va jusqu’au bout de ses convictions.
Les prisonniers politiques les ont assumées et je ne les ai vus ni entendu renier leurs convictions. Tu n’es pas de leur monde comme tu n’es pas du mien.
Dans cette histoire il ne m’est pas nécessaire de te parler de mon affection et soutien aux droits de ceux que tu as insultés violemment. Je les ai affirmés depuis tant d’années qu’il n’est effectivement pas nécessaire de les rappeler.
Et puis, Mohamed Lamine Belghit, mon soutien à leur égard n’est pas exclusif. Ils sont mes compatriotes comme tous les autres et je ressens ton insulte comme s’adressant à tous. C’est l’humanité que tu insultes.
Je n’approuve pas ta condamnation pénale comme je la combats pour tous ceux qui ont été jetés dans les geôles pour leurs idées. Je la combats car je ne reconnais pas la justice d’un état autoritaire, dirigé par des personnages qui partagent ton idéologie.
Tu penses être dans la noblesse de la pureté civilisationnelle. La pureté n’existe pas pour une civilisation, c’est un concept racialiste, elle n’exige pas un adjectif. Elle n’a besoin ni d’être pure ni d’être malsaine.
Oui, Lamine, c’est dur d’être un démocrate, très dur. Il faut avoir de la sérénité, de la conviction et du courage pour l’assumer. Dans une autre vie, peut-être, nous arriverons à faire de toi un être humain digne de respect.
Que nos compatriotes de Kabylie et d’ailleurs soient fiers de ce qu’ils sont, chacun dans sa singularité et sa richesse. Nous avons exprimé notre jugement sur ta personne, il faut maintenant tourner la page car nous avons une longue route d’espérance à faire ensemble, sans toi et tes camarades aux idées des ténèbres.
Boumediene Sid Lakhdar


» Lamine Belghit, c’est dur d’être un démocrate qui te fait face. … malgré l’horreur de tes positions, je me soumets à l’obligation que m’imposent mes convictions,… admettre que tu as le droit de prononcer des propos choquants… (et) mon accord le plus soutenu aux propos de Samia Naït Iqbal dans son article sur la grâce sélective… »
Vos convictions vous impose de vous soumettre devant le droit de belghit à tenir ses propos même nauséabonds » , en revanche elle ne vous imposent pas de vous soumettre devant celui, le droit, du président à exercer une de ses prérogatives, son droit, de gracier qui il veut et sans obligation de se justifier; c’est son droit !
C’est cette aberration qui rend peut être votre face à face à belghit si dure !
Aussi, je vous suggère une approche plus facile, au lieu de sa face, essayer avec son derrière ! Dans une confrontation de dernière à derrière ! De tout façon c’est tout ce qu’il vous accordera.
En plus, vos difficultés à lui faire face sont en réalité pour des considérations simples. Inutile de philosopher trop. Ce n’est pas parce que vous êtes démocrates avec des principes extraordinaires et lui je ne sais quelle monstruosité. Non. C’est juste que Lui est il est convaincu par ses aberrations, et vous, » démocrates », vous êtes aberrants dans vos convictions.
Ps. Le démocrate adore étaler son sacro saint principe: » Je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me battrai… » quand ils a faire avec des « adversaires non-démocrates », en revanche entre démocrates c’est l’inverse de ce principe qu’ils appliquent: Je suis d’accord avec vous, mais je me battrai bec et ongles , quitte à m’associer avec le diable, pour t’empêcher d’aboutir!