25 avril 2024
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Mondial : l’Algérie officielle mange son pain noir

L'EN de football
A défaut de mondial du Qatar, l’équipe nationale de Belmadi a eu la coupe arabe.

L’absence de l’Algérie au mondial est vécue comme un traumatisme. Les supporters algériens vibrent pour le Maroc pourtant honni par le régime et la Tunisie éliminée mercredi. Le régime doit manger son pain noir à la vue de l’équipe du Maroc qualifiée aux huitièmes de finale.

L’Algérie n’a pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, ce qui constitue un traumatisme pour le pays. Surtout quand on sait comment le pouvoir exploite jusqu’au ridicule les victoires de l’équipe nationale. En Algérie, l’heure est aux arrestations et aux condamnations ala perpétuité…

Pendant ce temps, L’équipe nationale du Maroc est en train de faire un beau parcours au mondial. Déjà en huitièmes de finale. La Tunisie, elle, a été éliminée honorablement. Les supporters algériens privés de leur équipe à ce mondial vibrent pour ces deux équipes. Malgré le black-out des médias lourds algériens et la propagande officielle et celle de journaux acquis au régime, la population dans son ensemble soutient le Maroc. N’en déplaise aux représentants du régime qui continuent de faire semblant d’ignorer l’évidence, l’équipe de notre voisin de l’ouest fera sans doute rêver encore bien des inconditionnels du football en Algérie.

Pour le Maroc comme pour la Tunisie, c’est la sixième participation au Mondial. L’Algérie reste bloquée à quatre. La jalousie vis-à-vis du Maroc est très forte. Exemple : quand le Maroc a battu la Belgique dimanche, la télévision algérienne a passé le résultat sous silence. Tout ça s’inscrit dans un contexte de tension politique entre les deux pays. Il y a encore quelques jours, l’armée algérienne a même effectué des manœuvres conjointes avec des soldats russes tout près de la frontière marocaine. Le Maroc pour sa partcomme lecrasante majorité des pays de la Ligue arabe, renoué ses relations avec Israël et entend renforcer sa coopération avec Tel Aviv. Une position qui irrite au plus haut point l’Algérie.

Les deux pays n’ont plus de relations diplomatiques depuis un an. Mohamed VI n’a pas participé au sommet arabe d’Alger. Et la venue de Bourita, ministre des Affaires étrangères marocains, à Alger le 2 novembre, a donné lieu à de nombreuses polémiques. C’est dire que la tension est toujours au climax. Aucun signe d’apaisement ne se profile pour l’heure au grand dam des deux peuples.

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Les deux pays sont en rivalité pour incarner le leadership dans la région. Le contentieux principal porte de longue date sur le statut du Sahara occidental. L’Algérie y soutient le mouvement indépendantiste du Front Polisario, le Maroc considère que cette terre lui appartient.

Le « Onze de l’indépendance »

La dimension politique du foot en Algérie, c’est une vieille histoire. Elle remonte à 1958 et au « Onze de l’indépendance ». On est alors en pleine guerre d’Algérie. Et le FLN persuade les stars algériennes qui jouent dans le championnat de France, de rentrer clandestinement au pays pour créer une équipe de football. Mekhloufi, Zitouni, Ben Tifour quittent les clubs de Monaco, Saint-Etienne ou Angers. Le « Onze de l’indépendance » est créé. Il n’est pas reconnu officiellement, mais va quand même jouer plein de matchs officieux : 47 victoires en 62 rencontres. C’est un boost pour le moral des combattants du FLN. Ferhat Abbas, l’un des principaux leaders du mouvement, avait eu cette formule : « Cette équipe a fait gagner 10 ans à la cause algérienne. » Lorsque l’Algérie devient indépendante en 1962, le « Onze de l’indépendance » se transforme en équipe nationale.

Par la suite, les grandes victoires de l’équipe d’Algérie ont toujours donné lieu à de grandes célébrations populaires, par exemple le haut fait d’armes en Coupe du monde, la victoire contre l’Allemagne en match de poule 2/1.Cependant, depuis, l’équipe nationale n’a pas fait de biens meilleurs résultats. Bien au contraire.

Une commission pour relancer la formation !

L’élimination des Verts et leur absence au Mondial a eu des conséquences. Étonnamment, l’entraîneur, Djamel Belmadi, pourtant controversé, a sauvé sa tête. Mieux encore, en dépit des résultats médiocres de l’EN, Belmadi a prolongé son contrat mirobolant en ne perdant rien de sa morgue. Une première dans le football national.

Mais curieusement c’est le président de la fédération qui a démissionné. Son successeur a lancé un audit complet de l’état du football algérien, avec une commission d’inspection qui va se rendre dans les clubs : contrôle administratif, financier, Volonté de relancer des filières de formation. Comme toutes les commissions, il y a lieu de croire que rien ne sortira de ce travail.

Le sujet, c’est aussi la relation avec les stars émigrées dans les championnats européens comme Riyad Mahrez qui joue à Manchester City. Et la relation avec les binationaux franco-algériens, comme Amin Gouiri qui joue à Rennes, Houssem Aouar qui joue à Lyon. Y a-t-il ou pas une volonté de convaincre ces binationaux de jouer pour l’équipe nationale algérienne plutôt que pour la France ? La politique n’est jamais loin du football en Algérie. Pas seulement. Elle est même l’un des leviers de manipulation des foules du pouvoir.

L.M./Francetvinfo

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