Candidat unique, Moundher Boudène a été donc « élu » à l’unanimité nouveau Secrétaire Général du Rassemblement national démocratique (RND) ce samedi, lors des travaux du 7e congrès du parti qui s’est tenu au Centre international des conférences Abdelatif Rahal à Alger.
Docteur en pharmacie, M. Boudène succède au professeur Mustapha Yahi, qui avait annoncé son départ en mai dernier. L’ancien Secrétaire Général avait alors confié à une commission la tâche de préparer le congrès national. L’élection de M. Boudène, qui fait figure de jeune leader au sein du parti, intervient dans un contexte de transition interne et de volonté de renouvellement. Mais pour ceux qui l’ignorent Boudène c’était aussi et surtout un fervent supporter de Bouteflika. Un zélé qui a toujours grenouillé dans les arcanes du pouvoir pour arriver là où il est maintenant. ll était par ailleurs un proche d’Ahmed Ouyahia et de Miloud Chorfi.

Député et vice-président de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), Mounther Boudène a occupé plusieurs postes au sein du RND, depuis le bureau de la wilaya de Mila jusqu’à des fonctions nationales.
Dans sa première déclaration en tant que Secrétaire Général, il a affirmé que le RND se positionnerait comme un « soutien fort à l’État » et un « contributeur efficace à la construction de la nouvelle Algérie ». Il a également souligné l’importance de renforcer la cohésion nationale et de soutenir la diplomatie du pays.
Le RND, « un bébé à moustaches » ou la naissance d’un parti d’État
Fondé en 1997, le Rassemblement national démocratique (RND) a connu une ascension fulgurante dès les premiers mois de son existence. Sa création constitue un événement politique singulier dans le paysage algérien. Rapidement surnommé le « parti de l’administration », le RND a marqué une étape inédite dans l’histoire politique du pays.
Son succès spectaculaire aux élections législatives de 1997 – moins d’un an après sa fondation – a pris de court de nombreux observateurs. A la faveur de fraudes homériques, le parti s’est immédiatement hissé à la deuxième place au Parlement, s’imposant comme une force politique de premier plan aux côtés du Front de libération nationale (FLN).
Cette irruption soudaine sur la scène politique a suscité de vifs débats. L’expression populaire de l’époque, qualifiant le RND de « bébé né avec des moustaches », illustre bien l’anomalie que représentait son apparition : un parti qui semblait jouir d’une maturité et d’une influence disproportionnées au regard de son jeune âge. Une maturité en réalité artificielle, portée par des moyens logistiques, humains et financiers considérables, sans véritable enracinement populaire.
Ces résultats électoraux ont été entachés de critiques virulentes. Plusieurs partis concurrents ont dénoncé des fraudes massives et une manipulation du processus électoral, pointant du doigt les appuis institutionnels dont avait bénéficié le RND. Ce climat de suspicion a durablement marqué les débuts du parti, dont l’essor éclair reste associé à une phase controversée de la vie politique nationale.
Samia Naït Iqbal