Des militaires ont affirmé, mercredi 26 juillet en fin de soirée, avoir renversé le régime du président nigérien Mohamed Bazoum, dans une déclaration lue par l’un d’entre eux à la télévision nationale à Niamey, au nom d’un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Ce coup d’Etat est notamment motivé par « la dégradation continue de la situation sécuritaire » au Niger, selon le colonel-major Amadou Abdramane Sandjodi. Ces putschistes ont en effet annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi à la télévision nationale avoir renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021.
Après un moment de flottement dans la journée, les putschistes de la garde présidentielle ont renversé la vapeur en convainquant manifestement les autres unités de l’armée de les rejoindre.
Sur son compte Twitter, le ministre nigérien des affaires étrangères, Hassoumi Moussou, se proclame chef de gouvernement par intérim et appel à la mobilisation contre le coup d’Etat militaire.
#Niger : Le coup d'état vient être confirmé à l'instant à télé nationale nigérienne pic.twitter.com/0XDeO8yTcc
— ᴀʙᴅᴀʟᴀʜ ⴰⴱⴷⴰⵍⴰⵂ (@abdalaag2022) July 26, 2023
Après une journée confuse, un groupe de hauts gradés est intervenu tard dans la soirée à la télévision pour annoncer « mettre fin au régime » en place
Les institutions du pays sont suspendues, un couvre-feu a été décrété entre 22 heures et 5 heures et les frontières terrestres et aériennes ont aussi été fermées.
Pour Niagalé Bagayoko, qui préside le centre de recherche African Security Sector Network, il y a une tendance au retour des régimes militaires sur le continent :
« C’est une tendance que l’on constate de manière de plus en plus généralisée sur le continent africain. Aux cas du Mali et du Burkina Faso, il faut bien entendu ajouter ceux de la Guinée et du Soudan, ce qui s’est produit aussi au Tchad. Il y a une tendance très claire au retour du prétorianisme sur le continent africain, et il ne faut pas oublier que cette tendance s’inscrit dans une trajectoire historique avec des États qui ont été soumis, de par leur passé, à des régimes militaires de manière très fréquente, et le Niger fait partie de ceux-ci. ».
Beaucoup de questions entourent déjà ce coup de force.
Après le Mali et le Burkina Faso, pays voisins, c’est donc le Niger, seul pays du Sahel dont les élections présidentielles se tenaient à peu près normalement qui vient de tomber entre les mains des militaires. Les deux premiers sont entrés en conflit avec la France. En sera-t-il de même pour le Niger où une importante présence militaire française est positionnée sans parler de la multinationale Areva qui exploite les gisements d’uranium dans le pays ?
Avec Rfi
#Niger le minsitre des affaires étrangères @HassoumiMassou1 s’exprime @FRANCE24 et refuse d’accepter le fait accompli d’un coup d’État consommé à Niamey pic.twitter.com/XwdFWK22zY
— Wassim Nasr (@SimNasr) July 27, 2023
Nous les africains, sommes-nous incapables de gérer nos propres pays ? Le retour des militaires avec leurs lots de violence n’augure rien de bon pour nos pays. Et ceci ne fera que retarder l’avènement d’une société civile organisée avec dialogue et concertation.
Apparemment l’évolution et le progrès sont très difficiles à assimiler par les esprits des africains. 60 ans après les indépendances on ne leur demande pas de se comporter en démocrate comme en Europe mais juste à laisser un président élu terminer son mandat.