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jeudi 3 juillet 2025
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Noureddine Saadi, ce grand témoin de la culture algérienne

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Noureddine Saadi, ce grand témoin de la culture algérienne

« Ils lisaient amusés les épitaphes sur les cippes ou les dalles et elle lui fit observer en souriant combien au cimetière toutes les femmes deviennent vertueuses et les hommes bons pères et braves époux. » Nourredine Saadi – La nuit des origines.

Nourredine Saadi, l’écrivain algérien, auteur de Dieu-le-Fit (Albin Michel, 1996), de La nuit des origines (Barzakh, 2005), de La maison de lumière (Albin Michel 2009) et du Boulevard de l’abîme (Barzakh, 2017) s’est éteint le jeudi 14 décembre 2017 dans l’après-midi à Paris à l’âge de 73 ans.

Né en 1944 à Constantine où il fit ses études primaires et secondaires, il s’inscrivit à l’université d’Alger où, à la fin de ses études, il y enseigna le Droit. A la suite des années noires du terrorisme où nombre de ses amis ont été assassinés, Nourredine Saadi s’est décidé à quitter son pays pour venir s’installer dans le nord de la France et enseigner à l’université de l’Artois, toujours dans le domaine du Droit.

Eclectique, grand témoin de la culture algérienne, il a publié des ouvrages sur Matoub Lounès, Houria Aïchi, Denis Martinez, Alloula ainsi que sur Koraïchi.

Son dernier roman, Boulevard de l’abîme, paru il y a quelques semaines, a été présenté par son auteur au Salon International du Livre d’Alger et a reçu un très bel accueil. L’intrigue se résume difficilement mais il s’agit de l’histoire d’une femme d’origine algérienne qui est retrouvée sans vie dans son luxueux appartement situé dans les quartiers chics de la capitale française. La première scène tente de faire croire à l’inspecteur chargé de l’enquête qu’il s’agit d’un suicide bien préparé. Le policier, en enquêtant, se retrouve subjugué par cette femme. En lisant ses cahiers, l’inspecteur apprend à connaître A. la femme désignée par la première lettre de l’alphabet. Il suit à travers la lecture de ses carnets les rêves que la femme retranscrit et ses nombreuses séances chez le psychanalyste. Il réussit, au fur et à mesure que l’enquête avance, à reconstituer son propre passé de soldat appelé au contingent pendant la guerre d’Algérie.

Dans ce récit à trois voix qui s’interpellent (celle de A., la femme morte, celle de l’inspecteur de police mandaté pour l’enquête et celle de l’amant qui n’est autre que le narrateur), c’est le policier qui part du passé algérien pour se retrouver à Paris un demi-siècle plus tard. « La guerre de sa mémoire avait repris comme une blessure jamais totalement refermée », dit de lui Nourredine Saadi.

Boulevard de l’abîme nous prend à la gorge et nous roule dans ces fossés où l’âme n’en sort que rarement. C’est un roman éblouissant qui donne ses lettres de noblesse à la littérature algérienne contemporaine.

Une veillée en hommage à Nourredine Saadi aura lieu dimanche 17 décembre de 18 h à 21 h au siège de l’Association de culture berbère (ACB), 37 rue des Maronites – 75020 Paris.

La levée du corps : lundi 18 décembre à 9 h, Paris / Funérarium de l’hôpital des Diaconesses, 12-18, rue du Sergent Bauchat, 7512 Paris, Métro Montgallet.

L’inhumation : lundi 18 décembre à 11 h 30, au cimetière de Thiais – 261, route de Fontainebleau 94320 Thiais

Auteur
Kamel Bencheikh

 




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