Le tapis rouge du Festival de Cannes a vu défiler des légendes, mais ce 19 mai, c’est une histoire venue de Gaza qui a conquis les cœurs et les consciences. Once Upon a Time in Gaza, le nouveau long-métrage des frères Tarzan et Arab Nasser, a été présenté en sélection officielle dans la prestigieuse section Un Certain Regard.
Le film s’ouvre sur une ville meurtrie mais vivante : Gaza, 2007. Yahya, jeune étudiant rêveur, fait la rencontre d’Osama, un petit dealer au grand cœur. Ensemble, ils montent un trafic de drogue sous couverture… dans une modeste échoppe de falafels. Leur projet, aussi audacieux que naïf, est mis en péril lorsqu’un policier corrompu s’en mêle. Entre humour noir, tension sociale et chronique urbaine, le film tisse une fable tragique et tendre à la fois.
Ce récit ancré dans le réel mais raconté avec une poésie crue est porté par un duo de comédiens bouleversants. Il démontre, une fois de plus, la capacité des frères Nasser à mêler le grotesque et le tragique, la politique et l’intime, sans jamais tomber dans le pathos. Le film, produit par Les Films du Tambour et distribué en France par Dulac Distribution, bénéficie des ventes internationales assurées par The Party Film Sales.
L’affiche, signée CheckMorris, évoque une Palestine en clair-obscur, pleine de tension et de tendresse, à l’image du film lui-même. Dans un monde cinématographique souvent sourd à la voix palestinienne, Once Upon a Time in Gaza surgit comme un cri d’art, un souffle de liberté.
« Notre cinéma est un acte de survie. Gaza n’a pas d’industrie du film, pas de salles de cinéma, mais nous avons des histoires. Et personne ne pourra nous empêcher de les raconter, » confiaient les frères Nasser, émus, lors de la conférence de presse à Cannes.
Présenté à quatre reprises pendant le festival, le film a reçu un accueil chaleureux, salué par la critique pour son audace narrative et sa tendresse subversive. Il confirme la place des frères Nasser comme figures majeures d’un cinéma arabe contemporain engagé, libre et profondément humain.
Djamal Guettala