Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de relever la France de ses fonctions à l’ONU de coordinateur-rédacteur des résolutions sur la Minusma ou sur le régime des sanctions concernant le pays.
Depuis décembre 2012 et l’inscription du Mali à l’agenda du Conseil, Paris occupe officiellement cette fonction de « plume » parmi les quinze membres. Bamako a émis cette nouvelle requête estimant qu’en août 2022, son espace aérien avait été violé par des avions de l’armée française. Une accusation déboutée côté français en arguant de l’existence d’accords bilatéraux.
Ce n’est pas la première fois que Bamako saisit le Conseil de sécurité en mettant ce prétexte en avant. Mais c’est la première fois que le ministre des Affaires étrangères Diop demande carrément à ce que la France soit dessaisie de sa fonction de « plume » sur les dossiers maliens au Conseil.
Une première à l’ONU
De mémoire d’observateur de l’ONU, c’est surtout une première qu’un pays conteste officiellement le droit d’un membre du Conseil d’être dans cette fonction. Le Mozambique, qui préside le Conseil ce mois-ci, s’est d’ailleurs gardé de communiquer sur cette requête. Peut-etre justement parce que le système d’attribution des coordinations de dossiers entre les quinze membres est très informel, et qu’aucune réelle règle ne le régit. Il sera d’autant plus difficile de le contester du coup.
Pas assez de transparence ?
Pourtant, de nombreux membres élus ainsi que la Russie réclament régulièrement une révision et un encadrement de cette répartition, estimant qu’elle n’est pas assez transparente. La France n’a pas réagi officiellement – et elle devrait adopter sa position habituelle depuis le coup d’État de ne pas répondre aux attaques répétées de la junte à l’ONU.
RFI