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Opulence, aisance et pauvreté

Tribune

Opulence, aisance et pauvreté

« Il est plus aisé d’entrer en carême que d’en sortir ». Proverbe.

Notre époque est celle où les fonctionnaires, beaucoup trop nombreux, sont très mal payés. Les richesses du pays sont concentrées entre les mains de la classe de nouveaux propriétaires : les hauts fonctionnaires, les nouvelles fortunes, les importateurs, etc. L’aisance et l’instruction par l’alphabétisation, à laquelle beaucoup d’Algériens sont parvenus doit développer en chacun le besoin de dignité, de combativité, et le sens des objectifs possibles. Mais que va se passer maintenant si toute notre tranquillité, notre aisance, cette satisfaction s’achevaient en catastrophe ?

1. Baril de pétrole à bas niveau : une mise à nue de notre faiblesse économique

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L’homme est rebelle dès qu’il se voit dans l’aisance. On voit les énormes disproportions de fortune qui appauvrissent tout un pays pour enrichir quelques habitants et sèment la misère autour de l’opulence. Il est certain que, si quelques Algériens possèdent d’assez grands biens, plusieurs vivent dans une disette assez dure, et que l’aisance du plus grand nombre ne vient pas d’un travail assidu, d’économie et de modération, plutôt que d’une richesses négative due à la corruption, la surfacturation, le vol qualifié des cols blancs ou hauts fonctionnaires de l’Etat, etc. La famine est décriée, mais on préfère parler de « malheurs », de «difficultés», de « troubles » et de « calamités » plutôt de « crises ». La pauvreté, c’est à la fois l’impotenza, impuissance face aux puissants, à la fiscalité, à la guerre. Nous redoutons le mal de la pauvreté où de vastes poches persistent. Selon Attali [1], la pauvreté ne prive pas de dignité. La pauvreté est l’ennemi du peuple.

2. Menaces sur notre existence et intégrité territoriale

Il est à rappeler que socialement, les mécanismes qui transforment un individu en tueur sont la « survie » dans un contexte d’extrême pauvreté qui est aussi le mobile dominant. Le problème endémique d’une pauvreté indigne et d’un mauvais système de gouvernement qualifiés de népotique et despotique doit cesser et ne doit pas perdurer. Toujours selon ce même auteur [1, p.340], il est d’avis pour qu’une alliance de pays démocratiques revendiquera un devoir d’ingérence dans les dictatures et se dotera pour cela de moyens d’aider les peuples soumis à une dictature à accéder à la démocratie, elle leur fournira des moyens financiers et technologiques pour y soutenir la liberté de la presse, la création et la vie des partis politiques, les ONG pour lutter contre la pauvreté et contre la corruption. Cette institution disposera de ses propres réseaux de satellites et d’un réseau Internet spécialisé pour brouiller les communications des dictateurs et transmettre les images provenant de caméras vidéo distribuées aux associations locales de défense des droits de l’homme. Elle financera des projets ayant pour objectifs le renforcement des institutions démocratiques, la promotion des droits de l’homme, l’éducation civique, l’inscription sur les listes électorales, l’accès des citoyens à l’information, le soutien aux minorités, le droit à la participation, la transparence et l’intégrité.

3. Accumulation de la richesse face à la pauvreté

Selon Marx [2, p. XXXI], accumulation de la richesse à un pôle, c’est égale accumulation de pauvreté, de souffrance, d’ignorance, d’abrutissement, de dégradation morale, d’esclavage, au pôle opposé. C’est vrai qu’on préfère la pauvreté dans la liberté à l’opulence dans la soumission. Des pauvretés urbaine et rurale et des inégalités sociales sont vécues, décrites et dénoncées quotidiennement. Toujours la même pauvreté, la même misère, l’avarice des nouveaux riches, des importateurs, des propriétaires terriens, des maquignons, etc. Dans l’article [3, p.10] il est mentionné qu’en Afrique, la pauvreté, chômage, corruption, népotisme, incompétence de la classe politique… font lois. Le pays reste dominé par une élite politique inamovible et corrompue. Des revendications se formulent par la remise à plat des privatisations frauduleuses et la démission des hommes politiques responsables de cette situation. Il existe une classe politique aussi pléthorique qu’irresponsable.

Conclusion

Pendant que les salaires s’effondraient et l’inflation flambait, la pauvreté croissait. Le reproche est à faire de l’opulence, et non de la pauvreté, la source des maux contemporains. « La misère, ce n’est pas la pauvreté du porte-monnaie, mais la pauvreté de l’esprit » [4, p.7].

De même, « Celui qui promet au peuple une prospérité sans efforts ouvre la voie à une nouvelle décadence romaine ». La paresse explique aussi la pauvreté dans un pays riche. On ne désire pas supprimer la pauvreté qui résulte du manque d’énergie et qui représente une juste sanction mais il faut permettre le développement d’une nation offrant à chacun sa chance de réussite.

Références

1. Jacques Attali. Demain qui gouvernera le Monde ? Hibr, 2011, p.340. 2. Karl Marx. Le Capital. Livre premier. Le développement de la production capitaliste. Traduction de Joseph Roy, entièrement révisée par l’auteur. Texte intégral. Editions sociales, 1976. 3. Le Monde diplomatique, mars 2014 4. Le Monde diplomatique, septembre 2017.

Auteur
Ali Derbala, Universitaire

 




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