Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères français, s’est exprimé mardi à l’Assemblée nationale alors que les autorités algériennes ont opposé la veille une fin de non-recevoir à la liste d’une soixantaine d’Algériens que Paris souhaite renvoyer dans leur pays.
Le rejet par les autorités algériennes d’une liste de ressortissants expulsables fournie par Paris « porte atteinte » aux intérêts de la France, a dénoncé, mardi 18 mars, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. « Nous allons, avec une détermination très ferme, œuvrer sur ce dossier pour défendre les intérêts des Français qui sont notre seule boussole », a assuré le chef de la diplomatie française lors des questions au gouvernement, tout en soulignant la nécessité de résoudre les « tensions » entre la France et l’Algérie « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
Après le refus d’Alger, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a décidé lundi de déclencher « la riposte graduée, comme le comité interministériel, présidé par le Premier ministre, l’a décidé ». Cela signifie la « suspension des accords de 2007 pour l’exemption de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques », a-t-il annoncé.
Le Premier ministre a également été interrogé sur la crise diplomatique entre la France et l’Algérie lors de ces mêmes questions au gouvernement. « Jusqu’à quand allez-vous accepter l’humiliation que fait subir chaque jour un peu plus l’Etat voyou algérien à notre pays ? De quoi avez-vous peur ? Les Français attendent des actes, et non des coups de menton ou des paroles », a dénoncé le député Eric Ciotti.
« Nous parlons de gouvernement à gouvernement, je n’emploie pas le terme d’Etat voyou », a répondu François Bayrou. Interrompre « tout visa pour tout ressortissant algérien, ça veut dire que vous faites porter à tout un peuple (…) la punition qu’ils ne méritent pas. Je ne leur ferai pas porter la responsabilité des décisions que prend leur gouvernement. »
Francetvinfos